Avis sur Les Forcenés

Les Forcenés (titre français de ce western italien) n'est pas un western transalpin influencé par Sergio Leone on est ici assez proche de ceux américains. Déjà au casting il y a Joseph Cotten qui incarne un patriarche qui aime avoir la main-mise sur sa famille et sur sa ville, l'un de ses fils est joué par James Mitchum (fils de Robert Mitchum), il y a aussi Franco Nero a ses débuts pas encore connu pour son rôle de Django qui fera de lui une des figures du western spaghetti, le héros est plutôt bien joué par Gordon Scott dans ce sera l'une de ses dernières apparitions au cinéma (il a interprété aussi Tarzan dans les années 50) ; on sent une volonté de travailler le scénario car souvent le western italien joue plus sur l'ambiance que sur une histoire développée mais malgré tout le côté série B de cette production et une mise en scène sans grande envergure empêchent Les Forcenés d'être un grand western. Pour autant ce n'est pas un mauvais film et il se regarde sans s'ennuyer.

A la différence des réalisateurs de westerns italiens comme Sergio Leone qui ont détourné les codes du genre et lui ont ainsi donné un nouveau souffle, Albert Band et Mario Sequi se sont contentés d'effectuer une sorte de collage-catalogue. Certes, c'est très bien fait, mais ça n'a pas d'âme en dépit d'une distribution qui réunit Franco Nero, Joseph Cotten et Mitchum Junior - nettement inférieur aux deux autres. Il y a une bonne idée au départ : le lynchage d'un journaliste qui enquête sur la situation des anciens esclaves au Sud après la guerre de sécession. Mais cette piste n'est pas du tout creusée et le film s'enlise très vite dans les clichés. Sans compter le maquillage très rétro des personnages féminins qui jouent le rôle de potiches. Bref, ce western diffusé aujourd'hui sous le titre Les forcenés (peu adapté) avait déjà dix ans de retard au moment de sa sortie en 1965...