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    Lena
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    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 10 janvier 2012
    On peut légitimement se demander quels impératifs ont commandé à Van Rompaey la mise en route de ce projet de cinéma tant transparait dans le rendu final de l'objet un désir de marquer les esprits plus que de transmettre un quelconque message, fût-il moral ou politique. Sans tomber dans les affreux travers -de porc- de pathos de Precious, grosse guimauve violonneuse, Lena en partage la plupart des défauts.

    Passé un premier tiers du film qui présente comme principale enjeu la grosseur de son personnage éponyme -être vue désirable mais non aimable par les garçons, être critiquée par sa mère anorexique, se sentir mal à la piscine-, on se demande déjà si le cinéaste flamand va nous proposer une lecture de son personnage qui dépasse le stade du simplement trivial. C'est sous-estimer sa capacité à produire de l'invraisemblable. Car dès la rencontre avec Daan, on enchaîne les situations qui ont pour paradoxe d'être à la fois incohérentes et prévisibles, du fait de l'aspect gros sabots du scénario. A savoir: voir une jeune fille en large sur-poids emménager en moins de temps qu'il faut pour le dire chez ce copain sorti de nulle part et aux motivations plus que troubles, la voir rompre avec sa mère en deux simili-engueulades et enfin, finir par avoir une relation avec le père autiste -le genre à écouter du Eric Dolphy à longueur de journée sans dire un mot- du jeune Daan. Lena renouvelle le mythe de la Lolita, fat is the new sexy, faut-il croire. On patauge donc dans l'inceste le plus malsain, le drame familial et on finit de se noyer dans un final qui atteint des profondeurs de tragédie bon marché.

    On peut éventuellement s'interroger sur le sens à donner à ce récit, mais à part la volonté de choquer et de maintenir l'intérêt du spectateur par une profusion impressionnante d'artifices, on ne voit rien. Tout au plus, le récit prend il un sens grotesque, sans doute malgré lui, et on se met à rire nerveusement et à saliver en prévision de la nouvelle trouvaille du scénariste pour nous ébouriffer. Lequel arrive assurément à toujours aller plus loin que ce qu'on aurait pu supposer. Ces scènes montrant le jeune couple s'enlacer sous les commentaires de Mario et cette peluche carbonisée par un coup de feu chercheraient-elles à nous dire que le film n'est en fait qu'une véritable farce? C'est peu sûr, tant on reste estomaqué devant ces scènes cherchant à pousser la métaphore de la danse comme seul réponse à une vie de souffrance: s'auto-conditionner, apprendre les mouvements par cœurs et par corps, et se laisser porter par la chorégraphie qu'on a écrit pour nous.

    Lena sonne comme le glas visant à me faire ravaler mes propos quant à la vitalité du cinéma flamand, tant le film social semble ici se mordre la queue et jouer à vide. C'est oublier que toute classe comporte ses bons et mauvais élèves, ses leaders d'opinion et ses suiveurs sans personnalité et, bien pire, sans substance.
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