Une Histoire d'amour : les secrets du tournage

Une Histoire d'amour est le premier long-métrage d'Hélène Fillières, jusqu'alors actrice. Elle avait déjà eu l'occasion de passer derrière la caméra pour la réalisation d'un court métrage : Mademoiselle Y en 2006.

Le film est inspiré du roman de Régis Jauffret, "Sévère" publié en 2010 et lui-même centré sur un fait divers : en 2005, le banquier Edouard Stern est retrouvé à son domicile mort et habillé d'une combinaison de cuir. L'enquête mettra en lumière la culpabilité de sa maîtresse, Cécile Brossard.

Alors que le roman "Sévère" est raconté d'un point de vue féminin, la réalisatrice a pris la décision de s'intéresser à celui de l'homme : "Ce qui m’a fascinée dans cette histoire, c’est le mystère de cet homme, et par là même le mystère des hommes en général", explique Hélène Fillières.

Pour Hélène Fillières, c'était une évidence que Laetitia Casta devait interpréter cette femme qui fait tourner la tête de Benoît Poelvoorde : "Elle est d’une beauté impertinente et en même temps absolument inoffensive quant à son pouvoir de séduction (...) Pour moi, Laetitia est une sorte de Marilyn des temps modernes. Une fille qui sait ce que c’est que de plaire aux hommes mais qui cherche désespérément autre chose. Qui cherche à être aimée", explique la réalisatrice.

Même si Une Histoire d'amour s'inspire d'un fait réel, Laetitia Casta n'a pas ressenti le besoin de rencontrer Cécile Brossard, reconnue coupable d'assassinat sur son amant : "J’ai lu tout ce qui concerne l’affaire, tous les articles parus durant son procès et, bien sûr, le livre de Régis Jauffret. Mais Hélène Fillières voulait réaliser une histoire d’amour avec ses zones de mystère, pas un documentaire, et je préférais, moi aussi, me détacher de la vraie Cécile Brossard", explique-t-elle.

Avant qu'il ne rencontre Hélène Fillières, Benoît Poelvoorde s'était déjà intéressé au livre "Sévère" et surtout, à ce personnage de banquier à la sexualité trouble.

Après avoir découvert le film, l'auteur Régis Jauffret s'est montré extrêmement enthousiaste : "Hélène Fillières n’a pas fait une adaptation, elle a fait un film. Une création, une œuvre où elle s’est plongée tout entière (...) c’est le plus grand hommage qu’elle pouvait rendre à mon roman."

Au départ, le film devait avoir pour titre "Les adorés".

Le tournage du film a été assez compliqué à gérer pour son acteur principal, Benoît Poelvoorde, qui a récemment expliqué à quel point l'ambiance était tendue sur le plateau.

Le titre du film est un hommage direct à la chanson éponyme d’Etienne Daho qui a, par ailleurs, composé la bande-originale. Le chanteur était une inspiration importante de la réalisatrice : "Tout est parti de mon désir d’utiliser une chanson précise de son répertoire : "L’Adorer". Je savais qu’elle servirait de base à la musique du film (...) c’est en discutant du scénario qu’Etienne m’a suggéré deux autres titres qui lui semblaient adhérer parfaitement à mon histoire". Ces chansons correspondaient tout à fait à l'univers d'Une Histoire d'amour.

Il s'agit d'un des rôles les plus sombres de la carrière de Benoît Poelvoorde. Depuis quelques années, l'acteur tente de diversifier son jeu et fait des choix audacieux comme le prouve sa participation à des films comme Les Emotifs anonymes (2010) de Jean-Pierre Améris ou Le Grand soir (2011) de Benoît Delépine et Gustave Kervern.

Pour tourner Une Histoire d'amour, Hélène Fillières a fait équipe avec le directeur de la photographie Christophe Beaucarne qu'elle avait déjà cotoyé mais en tant qu'actrice dans le film Un homme, un vrai d'Arnaud et Jean-Marie Larrieu en 2002.