Prenez le temps de savourer ce Blade Runner
Le contexte :
En 2049, la société est fragilisée par les nombreuses tensions entre les humains et leurs esclaves (les réplicants) créés par bioingénierie. L’officier K est un Blade Runner : il fait partie d’une force d’intervention d’élite chargée de trouver et d’éliminer ceux qui n’obéissent pas aux ordres des humains. Lors d'une mission, il découvre un secret enfoui depuis longtemps, capable de changer le monde.
Les personnages :
K (interprété par Ryan Gosling) est un réplicant nouvelle génération. En début de film, sa vie se résume à obéir aux ordres et à vivre une illusion du bonheur avec Joi, sa petite amie virtuelle. Sa vie linéaire va ensuite être perturbé par
un souvenir qui va rejaillir dans son esprit.
Ryan Gosling oscille avec perfection entre le manque d'émotion du réplicant et l'envie d'en avoir une. (le blocage
Joi (Ana de Armas) est un personnage plus important qu'il n'y paraît. Elle fait partie de la vie illusoire que K c'est inventé. Elle représente un amour impossible.
La scène où Joi tente de frapper sur la vitre de la voiture pour réveiller K, alors qu'elle ne peut pas. Sa tentative de se matérialiser pour offrir à K un semblant d'amour charnel, via Mariette, la prostituée. L'ironie, c'est que Joi a permis à K de devenir Jo et de s'émanciper de sa condition de réplicant pour se rapprocher de son humanité.
Niander Wallace (Jared Leto) est le créateur des réplicants. il se compare à une sorte de Dieu fasciné par la création. Il est très perturbé et s'exprime de façon mystique. Il est peu présent à l'écran mais énigmatique.
Les personnages secondaires :
Rick Deckard (Harrison Ford) est convoité dans le film pour répondre aux mystères qui entourent
la nature même des réplicants.
Mariette (Mackenzie Davis) est une prostituée de la rue, qui joue un double jeu.
Elle est avec ces réplicants de l'ombre qui souhaitent mettre en place une future révolution.
Luv (Sylvia Hoeks) est la création la plus aboutie d'après Wallace. En plus de se prendre pour la meilleure de sa catégorie, elle est pro-réplicant.
Lieutenant Joshi (Robin Wright) fait son travail et semble n'y voir aucun inconvénient. Elle est pro-humaine.
La CGI :
On a déjà vu de la CGI dans pleins d'autres films comme Rogue One (pour rajeunir la princesse Leia ou encore ressusciter le commandant de l'étoile noire). L'effet était cependant visible. Mais
Rachel
(dans le Blade Runner de 1982) a le droit, dans le Blade Runner de 2017, a un visage aussi jeune et identique, au trait près. Et quand elle s'exprime, on y voit absolument rien qui supposerait une effet spécial. Bluffant !
Le Fil Rouge et les Coups de Théâtre :
Le fil rouge du film c'est
le souvenir perturbant de K
, qui l’emmènera à se poser d’innombrables questions et à vouloir retracer la disparition de Rick Deckard. Le coup de théâtre le plus impressionnant, c'est lorsque K découvre
qu'il n'est pas le fils de Reckard et qu'il est depuis le début guidé par un faux espoir. C'est à ce moment là que Jo (sa personnalité et ses choix) va naître pour de bon.
A noter aussi que les scènes d'actions et de violences sont traités différemment qu'un blockbuster classique.
La mort du lieutenant que le spectateur découvre à travers la vitre,
nous montre un autre choix de mise en scène. Le côté glaçant a été privilégié plutôt que le trash habituel de notre époque.
Le décor et les costumes :
Ce qui est admirable dans ce film, c'est qu'on prend le temps d'apprécier les décors. Les scènes où Jo rentre dans les limites de l'autre monde. On a aussi plaisir à retrouver la veste du Blade Runner et les vêtements au design futuriste.
La B.O :
Elle n'a pas sa place dans ce genre de film. Elle est limite hors sujet. Hans Zimmer en fait trop. Heureusement que la musique n'est pas omniprésente.
Ma scène préférée :
1)
Lorsque K devient Jo, et qu'il se rend compte qu'il n'est qu'une illusion face à la publicité sous forme holographique de Joy .
2) La métaphore sur la naissance
de Jo : c'est cette scène où le véhicule a échoué près d'une cascade et que Jo blessé tente de rejoindre Reckard à la nage. C'est alors qu'Harrison Ford, qui symbolise un père de substitution à ce moment là, hurle le prénom de Jo. Jo sort de l'eau, un peu comme à la suite d'un accouchement, et il a besoin de Reckard pour se relever.
3) le coup de colère qui échappe au contrôle de K lorsqu’il apprend
La scène où Joi tente de frapper sur la vitre de la voiture pour réveiller K, alors qu'elle ne peut pas. Sa tentative de se matérialiser pour offrir à K un semblant d'amour charnel, via Mariette, la prostituée. L'ironie, c'est que Joi a permis à K de devenir Jo et de s'émanciper de sa condition de réplicant pour se rapprocher de son humanité.
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4) Lorsque K marche dans le monde abandonnée, qu'il traverse le monde "orange". 5) La double révélation que Deckart a
La scène où Joi tente de frapper sur la vitre de la voiture pour réveiller K, alors qu'elle ne peut pas. Sa tentative de se matérialiser pour offrir à K un semblant d'amour charnel, via Mariette, la prostituée. L'ironie, c'est que Joi a permis à K de devenir Jo et de s'émanciper de sa condition de réplicant pour se rapprocher de son humanité.
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Mes plans préférées :
Les plans larges sur les différents paysages.
Les petit plus :
L'esthétique de l'image. La couleur orange du monde abandonné. Les décors. Le rythme plutôt lent. Le monde virtuel. L'appareil qui se détache de la voiture de Jo.
Les petit moins :
La bande originale de Hans Zimmer, inadapté. Harrison Ford qui joue Harrison Ford et pas forcément Rick Deckard.
Conclusion :
Il y a énormément de choses à dires dans ce film. On passe un bon moment. Un bel hommage est rendu au Blade Runner de Ridley Scott et ce second volet est bien plus vivant et moins sombre que le premier. Et l'envie d'une suite se fait sentir en fin de film... :)