Avis sur Gibier d'Elevage

Le film est la transposition au Cambodge du roman japonais éponyme de Kenzaburô Ôé (prix Nobel de littérature en 1994) et paru en 1958 (également sous le titre de « Une bête à nourrir »). Cela se passe sous le gouvernement du général Lon Nol qui a renversé, en 1970, le roi Norodom Sihanouk et qui, en raison de son anticommunisme, a accepté l’aide militaire des Etats-Unis pour lutter contre les Khmers Rouges d’inspiration maoïste. Le pays fait l’objet d’un bombardement massif : ce sont d’ailleurs les 1ères images (d’archives) du film où des avions larguent des bombes à napalm avec le commentaire exalté du pilote (sic). L’un d’eux s’écrase et le pilote, noir, s’éjecte et est capturé par des villageois contrôlés par les Khmers Rouges. spoiler: Ces derniers en confient la garde à des enfants, tout d’abord dans un puits (où il manque de se noyer lors de fortes pluies) et ensuite dans une cage en bambous. Un enfant, traité de bâtard et dont le père soutient Lon Nol et la mère est prostituée à Phnom Pen, prend la direction du groupe d’enfants et sert de relais aux Khmers Rouges
. Le réalisateur décrit bien la situation de pénurie alimentaire spoiler: (les enfants vont collecter des œufs dans les nids d’oiseaux sauvages ou vident des ruisseaux pour attraper les poissons)
et d’endoctrinement des enfants, encouragés à la délation au nom de l’Angkar (parti communiste du Kampuchéa) qui voit tout et prône, entre autres, la suppression de la propriété individuelle spoiler: (un paysan qui a tué un cochon sauvage se le voit confisquer, lui restant que la tête et la queue)
. Seule la fin (peut-être fidèle au roman qui se passait pendant la 2nde guerre mondiale) est « bâclée » spoiler: (le soldat américain qui a été rattrapé après une tentative d’évasion, est transféré dans un autre village). 
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