S’il y a bien une suite qu’on n’attendait plus mais qu’on rêvait de voir enfin sur nos écrans, c’est bien celle de l’un des chef-d’œuvres de Pixar, voire de l’un des chef-d’œuvres de l’animation moderne en images de synthèse, voire même de l’animation tout court : celle des « Indestructibles ». Véritable travail d’orfèvre au niveau de l’animation dotée d’un scénario renversant entre action et histoire(s) de famille assortie d’une réflexion sur le statut de super-héros, le film pouvait se voir comme l’œuvre définitive de Pixar pendant un moment. Et pourtant Dieu sait que le studio compte des perles à son actif... Cette suite arrive après plus de dix années de films de super-héros, entre Marvel, DC Comics ou autres, qui a vu le grand écran submergé par cette déferlante de blockbusters dans le genre. Après autant de surenchère, même si en prise de vues réelles, difficile d’innover. Et plutôt que d’aller dans la suroffre, le film choisit de rester sur sa veine traditionnelle et de recommencer là où il s’était arrêté. On retrouve même en thème central l’une des problématiques rencontrées dans ces films (les super-héros hors-la-loi à cause des destructions matérielles que leurs combats provoquent comme on a pu le voir dans « Captain America : Civil War).
Mais même si le cinéma d’aujourd’hui est quasiment capable de tout, seule l’animation peut réaliser des scènes dantesques telle que celle que l’on peut voir ici où Elastigril arrête une rame de train à toute vitesse et de cette manière. Une séquence impressionnante à l’image d’un film qui l’est tout autant. Les scènes d’action en général sont extraordinaires, on pense notamment au duel à la fois drôle, inattendu et renversant entre Jack-Jack, le bébé de la famille, et un raton-laveur tout autant qu’à un final explosif. D’ailleurs sur le plan formel, « Les Indestructibles 2 » est tout à fait irréprochable. Comme toujours chez Pixar me direz-vous ! Mais le studio, peut-être galvanisé par la concurrence, atteint ici une beauté plastique à couper le souffle qui fera date. Comme pour le premier épisode, le film est un peu plus long que la moyenne des films d’animation mais on ne s’ennuie pas une seule seconde grâce à une œuvre rythmée qui va à cent à l’heure comme le jeune Flèche.
Cela étant, les éclats de rire qu’on a pu avoir il y a quinze ans font place ici à un perpétuel sourire, on a grandi mais la tendresse qu’on éprouve pour les personnages est toujours bien présente. On rit tout de même beaucoup aux facéties du personnage de Jack-Jack (encore lui) et grâce au personnage de la couturière milliardaire Edna totalement impayable avec la voix française d’Amanda Lear. Les questionnements intérieurs des personnages sont dans l’air du temps et on aime à les retrouver. Comme toujours chez Pixar c’est inventif, ça regorge de petites idées visuelles ou narratives, même si l’émotion n’est pas autant au rendez-vous que dans le premier qui reste l’un des fers de lance de l’animation post-moderne. En revanche, peu de suspense quant à l’identité du méchant qui a néanmoins, à l’instar de « Kingsman » et sa suite par exemple, des motivations pertinentes, originales et compréhensibles. Une suite réussie qui donne envie d’un troisième épisode ce n’est pas si souvent. Et, espérons qu’elle n’arrive pas dans quinze ans !
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