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ygor parizel
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4,5
Publiée le 3 septembre 2012
Buñuel raconte la vie d'une bande de petit délinquants dans un quartier défavorisé de Mexico City. Misère noire et crimes sont le lot du scénario, film sur l'enfance mais violent. La réalisation et la photo sont contrastés, les dernières minutes particulièrement sinistres.
Pas mal, mais pas complètement convaincu. J'aime bien le style de Bunuel d'habitude, mais là j'ai moins accroché.
Plusieurs trucs m'ont dérangés : Déjà quand un cinéaste explique sa démarche (un peu à la manière de Rosselini dans Allemagne année zéro) ça me dérange, est-il nécessaire de dire au spectateur ce qu'il va voir, et de le lui expliquer ? Bunuel pense t-il que le spectateur ne pourra pas comprendre par lui même ?
Bunuel montre donc la misère dans les bidonvilles mexicains (Fernando Mereilles s'en est-il inspiré pour son "La cité de Dieu" même si il se passe à Rio ?), mais le scénario tourne un peu en rond. On retrouve la noirceur des âmes que peint habituellement Bunuel cependant. Cette fois- ci toutefois on sent qu'il ne condamne pas tous ses personnages (c'est d'ailleurs pas plus mal). Son propos reste cependant très triste et très dur.
Revu, près de 50 ans plus tard, dans le cadre de "travelling Mexico" à Rennes. Le noir et blanc convient à cette fable sociale. Même aujourd'hui, le film garde toute sa force et donne envie de se révolter contre la misère, l'injustice. Les dés sont pipés dès le départ et il est difficile de s'en sortir. Le personnage de ce jeune pré-adolescent, qui a tant besoin de l'amour de sa mère et réclame son pardon, est bouleversant! Beau film à voir et à revoir
La renaissance d'un cinéaste unique et hyper-subversif après une longue période de purgatoire, "Los Olvidados" est très bien caractéristique du caractère de son réalisateur : cruel, réaliste, hyper-pessimiste, remarquable par son absence totale de misérabilisme et de manichéisme (il ne tombe jamais dans le piège "c'est la faute de la Société, point barre, alors fermez vos gueules!" puisque celle-ci est représentée comme étant plus impuissante qu'indifférente!!!), et sans la moindre concession. A travers des portraits mémorables de très jeunes habitants des bas-fonds mexicains, Luis Buñuel a réalisé une des oeuvres les plus puissantes sur la pauvreté et à portée universelle.
Le néoréalisme sur le modèle italien transfiguré par le surréalisme propre à Bunuel, avec références freudiennes, maternité et ses symboles, onirisme... Le tableau de la misère combiné avec cette symbolique donne une sorte d'âpreté tellurique terriblement impressionnante (le final...). C'est beaucoup plus fort à mon sens que les films où Bunuel fait la satire du mode de vie bourgeois. A remarquer que les fictions sur la misère se réfèrent à peu près fatalement à l'enfance : Dickens, De Sica, "Allemagne année zéro"... "Los olvidados" est tout en haut du panier de tout le cinéma.
Luis Buñuel dépeint de manière tre forte le quotidien d'un faubourg de Mexico, dans lequel la misère et la violence règnent en maître. Maître, le réalisateur l'est aussi. Tout ce qu'il filme est retranscrit de manière réaliste, toutes les séquences sont pleines de brio, des scènes les plus anodines, aux scènes où toute la violence et la furie des personnages éclatent. Et pour ce qui est des personnages, ils sont traités de façon non moins astucieuse. Leurs ambitions à tous sont de de sortir de la décrépitude de laquelle ils sont emprunts. Leur moyen d'y accéder sont plus ou moins louables, mais la vie est injuste, et toute cette saleté sera leur tombeau. "Ceci n'est pas un film optimiste". Comme ça au moins c'est clair. Grand film.
Un joyau, une référence, un chef d’œuvre. Buñuel remet en cause le système moderne dans son incapacité à considérer la misère comme facteur évident de la violence accrue. Pour en témoigner de multiples personnages tiraillés, des vies dont le seul véritable désagrément reste la condition sociale. D’apparence le seul à plaindre véritablement resterait le vieil aveugle que l’on découvre vite en fasho parano, ne souhaitant que la mort imminente de ces jeunes paumés, qui lui causent du souci. Il y a aussi Ojitos, gamin abandonné qui utilise le vieillard pour ne pas avoir le ventre vide. Et les deux personnages centraux : Pedro tiré par El Jaibo dans des affaires louches où il sera bientôt question de meurtre. Si l’on peut avant tout y entrevoir une certaine complaisance pour le premier, de part sa fragilité, la balance s’équilibre lorsque le cinéaste espagnol s’intéresse au second moins attrayant en le révélant mal gâté par la vie, qu’il étaye majoritairement de vices, seuls échappatoires à son mal-être ambiant. Plus qu’un film sur les problèmes d’éducation, la tolérance, c’est le manifeste des petites classes, des réprouvés, condamnés à vivre et mourir dans la merde.
«Los Olvidados» (Mexique, 1950) est un des grands films de Bunuel. Narrant lhistoire de jeunes délinquants mexicains des années 50, le film anticipe là où Larry Clark excelle de nos jours, c'est-à-dire dans le pessimisme caché de la jeunesse. Présenté comme non-optimiste, le film laisse pantois devant la crudité de faits pourtant réels. Les trois personnages principaux souffrent de maux dont les seuls coupables semblent être la société et aussi les parents : El «Jaibo» orphelin depuis toujours a été rejeté par la société est na pour seul solution que de jouer au tyran, Pedro souffre du mépris que lui affiche sa mère ( cette souffrance est dailleurs magnifiquement illustrée dans une scène onirique filmée avec tout le surréalisme bunuelien ) et Ojitos, petit abandonné par son père et qui, pour survivre, devient le sous-fifre dun aveugle extrémiste. Bref, tous trois malheureux, Bunuel illustre leur vie comme un coup de pelle de plus dans le creusement de leur tombe. La réalisation du cinéaste est à la croisée entre le cinéma mexicain atypique et farfelu de Bunuel et le surréalisme d «Un chien andalou» (France, 1928). Mais cest surtout du côté du néo-réalisme italien que lorgne ce «Los Olvidados». La vérité de lhistoire, le socialisme débordant de luvre, la peinture pessimiste de la société, inscrit «Los Olvidados» au même rang que «La Terra trema» (Italie, 1948) de Visconti ou que «Ladri di bicilette» (Italie, 1948) de De Sica. La musique, plus classique, vient ponctuer le film à point et ne va guère plus loin que de rendre plus vivace les images. En conclusion, ce film entre le surréalisme et le néo-réalisme est une grande uvre de Buñuel, ceci parce quelle réussit à nous donner pitié pour des enfants pourtant capable dactes monstrueux ( notamment El «Jaibo» ), cest dailleurs lun des titres français de «Los Olvidados»: «Pitié pour eux».
Los olvidados (les oubliés) sont tous ces jeunes mexicains miséreux des années 50 rejetés socialement à la périphérie de la capitale suite à une misère physique et intellectuelle que leurs ont légués des générations antérieures brisées par lalcool et lanalphabétisme.
Lenvironnement déplorable quotidien que subissent ces jeunes adolescents brise une nature fondamentale de bonté que lenfant possède par défaut.
Ces gosses positionnés dans une brutalité quotidienne croupissent au jour le jour dans un monde de combines et de rapines stagnantes.
Le drame de ces enfants est purement interne, le manque total damour maternel déclenchent pour certains une approche primaire de la vie. Nayant aucune notion de tendresse, ils sont dans lincapacité de redistribuer ce quils ignorent.
A linverse de « Miracle à Milan » de Vittorio de Sica qui montrait une misère sociale atténuée par la sensibilité et la bonté distillée par Toto envers son entourage, ici le ton est dur, sans pitié.
Il ny a pas de constat matériel « riche, pauvre » à faire. Cette misère interne est localisée dans un territoire bien défini, la sécheresse totale des esprits. Un manque de positionnement digne de ces enfants dans des comportements adaptés à la logique naturelle de leurs ages les rend semblables à de véritables pierres brutes de la société livrées à eux-mêmes.
Suite à labsence dun encadrement de départ complètement inexistant, ils créent leurs propres déséquilibres en appliquant des lois scélérates.
Un directeur de prison seul personnage encourageant par son discours tolérant envers ses enfants atténue la froideur de lensemble.
Le dénouement final semble une délivrance pour Jaïbo débarrassé enfin de toute cette crasse.
Los olvidados obtint le prix de la mise en scène à Cannes en 1951.
C'est une oeuvre à la fois dur et réaliste. Bunuel y intègre du surréalisme - compréhensible... -, par le biais du rêve (très bien retranscrit) ou de la symbolique (le coq/la poule), dans ce film très néoréaliste. Les personnages sont tous touchant et criant de vérité, les enfants joue tellement bien leur rôle que, que, j'en perds mes mots! A noter la superbe phrase d'intro: "les faits sont réels et les personnages ne sont pas fictifs", qui nous met directement dans le bain! Et la fin très difficile, presque ironique, lorsque la mère... je n'en dis pas plus promis! En un (voire deux) mot: SUPERBE. POIGNANT.
Un drame poignant avec des acteurs très justes, Luis Buñuel réalise un véritable documentaire sur le Mexico pauvre des années 50, un film très intéressant donc. A voir.
«Los Olvidados» est indéniablement l'un des plus grands films de Luis Buñuel. Traversé par quelques séquences surréalistes d'une grande beauté, il frappe surtout par son approche quasi-documentaire des bidonvilles mexicains, et plus précisément des « oubliés » que sont les enfants des rues. L'objectif du cinéaste est clair : rendre compte de la misère physique, sociale et humaine des gamins qui peuplent les quartiers pauvres de Mexico, dans un souci d'objectivité exemplaire et forcément pessimiste vu la situation (une fin alternative avec un happy-end à la limite du grotesque fut tournée, mais heureusement oubliée). On découvre donc avec effroi leur vie sans espoir, dont le quotidien est constitué de vols, de bagarres et de meurtres en tous genres, quand ce ne sont pas les travaux forcés et autres abus de mineurs. Nul n'est épargné, pas même l'aveugle salace et violent qui préfigure les perfides mendiants de «Viridiana». Pourtant de toute cette noirceur émerge une figure plus humaine : le directeur de la ferme-école, qui en humaniste convaincu donne leur chance aux enfants en leur offrant éducation et travail. Son collègue du tribunal pour mineurs juge même sévèrement les parents qui les ont abandonnés, mais ceux-ci ont déjà fort à faire pour nourrir leur famille, si bien que la situation reste insoluble et perdure dans un cercle vicieux infernal. Au final donc, difficile de blâmer quelqu'un en particulier, sinon il faudrait tous les condamner tant le mal prend les apparences les plus diverses : adultes ou enfants, pauvres ou riches, handicapés ou valides. Un long métrage d'une noirceur étouffante, et qui sans grossir le trait parvient à nous émouvoir lorsqu'ici et là les sentiments humains reprennent (temporairement) le dessus. Chef-d'oeuvre de lucidité et d'intégrité, «Los Olvidados» est le film de la résurrection pour Buñuel. Et c'est amplement mérité. [4/4] http://artetpoiesis.blogspot.fr/
Très bon film, la réalisation est vraiment très bonne (c'est pas Bunuel pour rien), les acteurs sont bons, on est vraiment emporté dans l'histoire de ces jeunes. C'est un film vraiment réaliste, assez dur, qui nous montre une réalité, celle des gens pauvres qui vivent près des villes et qui essayent de s'en sortir.