Avis sur L'Île inconnue

Partons chasser les dinosaures en compagnie de la charmante Virginia Grey avec tout le confort du transat pour naviguer en pleine mer! La destination est une île inconnue peuplèe de monstres prèhistoriques disparus où le chemin n'est jamais sûr! Nous sommes dans les annèes 40 donc il ne faut pas s'attendre à de spectaculaires images de synthèse à la « Jurassic Park » . C'est classique mais l'expèdition est distrayante! On bivouaque, on prend des photos, on boit avec un capitaine capable de tout quand il est à cours d'alcool (Barton MacLane, crapule à souhait) et on chasse le pauvre T-Rex à la grenade! Grey hurle à la vue de carnassiers qui s'entredèvorent, mais pas aussi fort que Fay Wray ou Marilyn Burns! Une curiositè « Artus Film » en technicolor s'il vous plait...

Le film est très bien défendu par Alain Petit dans l'excellent bonus fourni avec le DVD qui narre en détail la déclinaison des mondes perdus au cinéma. Il faut dire que le film a bercé l'enfance de ce geek avant l'heure, ce qui explique certainement l'indulgence de Petit pour ce petit nanar. Je suis moins enthousiaste que lui et je trouve que le metteur en scène aurait dû faire davantage d'efforts pour soigner l'ambiance, seule capable de compenser le manque de moyens évident. A bien y réfléchir c'est sans doute la technique bicolore qui handicape la crédibilité du propos et met en évidence la pauvreté des effets. Le noir et blanc a en effet l'immense avantage de masquer toutes les imperfections en donnant l'impression vraie du documentaire. Ici malgré le recours à tous les passages obligés du film d'aventures (le passager clandestin , la présence d'une unique femme au sein de l'équipe, l'idylle amoureuse, la mort violente du méchant dans la mâchoire d'un monstre,...) , le jeu trop statique des acteurs altère un peu notre plaisir. Dans le même style avec guère plus de moyens le "Caltiki" de Mario Bava avait autrement plus de cachet. Enfin ne soyons pas trop sévère avec cette tentative de réhabiliter le film de monstres à une époque où il avait complètement disparu des écrans et saluons l'heureuse de la société Artus films qui ressort des séries Z souvent réjouissantes.