Avis sur Same Time, Next Year

Robert Mulligan, décédé en 2008 après une carrière riche de vingt films en 34 ans, était un réalisateur d’une rare élégance dont les sujets qui lui tenaient à cœur étaient abordés avec humanisme et nuance sans jamais tomber dans la naïveté. Si les thèmes de l’enfance et de l’adolescence lui ont inspiré ses meilleurs films (“Un été 42”, L’autre”, “Un été en Louisiane”), Robert Mulligan a toujours cherché à être éclectique en se frottant à différents genres. Avec “Même heure l’année prochaine”, l’un des films de sa fin de carrière relativement prématurée, il adapte la pièce éponyme de Bernard Slade qui pour l’occasion l’accompagne en écrivant lui-même le scénario. Doris (Ellen Burstyn) et George (Alan Alda) se rencontrent par hasard dans une auberge de la région de Mendocino County (nord de la Californie), où chacun se rend chaque année exactement à la même période. C’est le coup de foudre et l’harmonie sexuelle immédiate qui les incitent à reproduire l’expérience chaque année en passant le pacte de ne jamais chercher à se revoir ou même se contacter dans l’intervalle. L’intrigue très artificielle car très peu réaliste est construite à dessein pour interroger la relation amoureuse qui peut se parer de différentes facettes y compris pour une même personne. Cette distorsion temporelle improbable entre une relation passionnelle d’une unique journée par an et la routine forcément moins enfiévrée d’un mariage au long cours est observée à travers six séquences espacées entre elles de cinq ans, allant de 1951 à 1971. Des images d’actualité décrivant les changements politiques, sociétaux et culturels introduisent chaque nouvelle rencontre, voyant les évolutions parfois contraires mais jamais rédhibitoires de Doris et George. Ainsi la douce, réservée et plutôt conventionnelle Doris est profondément influencée par la vague hippie et le militantisme affiché d’une Jane Fonda. Mulligan nous fait en outre observer qu’une sorte de routine peut même s’installer au sein d’une relation éphémère. Ainsi la culpabilité des débuts laisse progressivement la place à un équilibre permettant à chacun de se confier à l’autre comme si les deux amants qui n’en sont plus vraiment, buvaient une sorte de potion magique permettant de renforcer leurs liens familiaux respectifs. Cette construction théorique d’emblée un peu baroque offre à Mulligan et Slade une multitude de combinaisons permettant d’explorer plus en finesse la vie à deux. Le tout est porté par deux acteurs très complémentaires avec une Ellen Burstyn comme toujours exquise de grâce et d’expressivité qui une fois encore sera nommée pour l’Oscar de la meilleure actrice (4 nominations et une statuette). Vraiment, tout ce que touchait Robert Mulligan était empreint du sceau de la sincérité et de la foi en l’être humain. Notons enfin pour l’anecdote que Paul McCartney avec son groupe de l’époque, Wings, avait composé une chanson pour le film qui n’a au final pas été utilisée.

Même heure, l'année prochaine est un film réalisé par Robert Mulligan qui traite avec sensibilité d'une relation amoureuse extraconjugale. Un homme et une femme font connaissance dans un hôtel, tombent amoureux , et décident de se revoir chaque année à la même date et au même endroit. Le film est tiré d'une pièce de Bernard Slade. L'action se déroule essentiellement dans une chambre d'hôtel ce qui donne une impression de théâtre filmé mais qui ne gêne pas à l'intérêt du film. L'interprétation est de qualité avec Alan Alda et Ellen Burstyn. A travers les personnages on voit l'évolution des époques et entre autre l'émancipation de la femme. Le personnage féminin au début des années cinquante est une femme au foyer qui s'occupe de ses enfants, elle va changer de look, devenir une hippies, reprendre ses études et devenir finalement une redoutable femme d'affaires au fil du temps. D'autres thèmes sont abordés avec finesse, la perte d'un enfant, le désir du couple qui s'essouffle, changement de carrière professionnelle. Entre chaque rencontre une suite de photos montre les changements et les faits importants aux USA et qui nous replonge dans le contexte historique. Une belle histoire qui fait l'éloge de l'amour et du passage du temps.

J'adore ce film. Une histoire d'amour comme on n'en parle pas trop. Enfin une rencontre qui prend une tournure originale.
J'essaye de le revoir, impossible. Ne le trouve nulle part en streaming ou VOD