On pourra dire ce qu'on veut sur le scénario parfois abusé et l'aspect quelque peu caricatural du projet, "Les Reines du Ring" fonctionne justement car le film assume son côté libéré, cash et un poil surréaliste. On se retrouve alors dans une sorte de croisement au féminin entre "The Full Monty"
(le projet de base fou (des femmes non-sportives deviennent catcheuses); le contexte social (la femme trompée, la nymphomane, l'ex-taularde en foyer qui veut renouer avec son fils, celle qu'on voit comme une méchante, des caissières à faible pouvoir d'achat)
et le cultissime "Super Nacho" (l'univers du catch; le ton assez barré). Alors certes le déroulé est très classique, avec présentation de la situation de départ
(des femmes pauvres travaillant dans un supermarché des tenues bidon (en alsacienne entre autres))
, adhésion un peu trop rapide au concept, entraînement
(trampoline, course, test face aux vieilles catcheuses)
, choix des costumes
(Lara Croft, pompier, Wonder Woman, Uma Thurman dans Kill Bill)
et des arrivées sur scène, les doutes
(celle qui finit à l'hôpital, le refus de Rose d'y aller)
, les conflits
(entre Rose et Colette)
, la complicité
(en discothèque)
et le final absolument énorme
(beaucoup de chorégraphies, une issue intelligemment pas trop happy-end (elles perdent))
, mais l'ensemble est franchement drôle
(la pastèque, le sabre laser, le chien qui saute et meurt, la consultation, les imitations vocales de la responsable du supermarché, la tronçonneuse, Viviane en gothique façon Marylin Manson)
et bénéficie de l'énergie incroyable du casting féminin. À ce niveau, Audrey Fleurot remporte la palme, en nymphomane complètement lâchée et délurée. Elle est bien entourée par l'hilarante Corinne Masiero, l'amusante Isabelle Nanty, l'étonnante Nathalie Baye dans un rôle inhabituel et la plus sérieuse et touchante Marilou Berry. Au final, en dépit d'une fin abrupte et d'un petit coup de mou à mi-parcours, "Les Reines du Ring" sont à l'image du catch, un film drôle, perché et qui se prend pas au sérieux.