Mon compte
    Une Seconde Femme
    Note moyenne
    3,8
    191 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur Une Seconde Femme ?

    35 critiques spectateurs

    5
    2 critiques
    4
    16 critiques
    3
    14 critiques
    2
    3 critiques
    1
    0 critique
    0
    0 critique
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 18 juin 2012
    Un très beau film qui malgré quelques maladresses et imprécisions (le fils ?...) réussit à nous emporter et nous enfermer dans cette vie aux antipodes des nôtres . Les actrices sont exceptionnelles !
    velocio
    velocio

    1 160 abonnés 3 022 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2012
    Les immigrés turcs représentent près de 3 % de la population autrichienne. Parmi eux, un nouveau venu dans le cinéma européen, Umut Dag. Il vient de réaliser son premier long métrage avec "Une seconde femme". Un film qui commence par un mariage en Anatolie entre Ayse, une jeune fille turque de 19 ans et le fils ainé de Fatma et de Mustafa qui vivent à Vienne avec leurs 6 enfants. On comprend très vite qu'en fait Ayse, que la famille va ramener à Vienne, est destinée à devenir la seconde épouse de Mustafa et ce, à la demande de Fatma, atteinte d'un cancer et qui croit sa fin très proche. Très vite, une relation de confiance et même de connivence s'installe entre Ayse et Fatma, alors que les relations sont beaucoup plus difficiles entre Ayse et 2 des filles de Fatma et de Mustafa. Mais tout cela ne demande qu'à évoluer ! En fait, le film avance dans le temps par bonds, une nouvelle séquence ne se privant pas, parfois, d'apporter une surprise importante par rapport à la situation qu'on venait de quitter. Par ailleurs, Umit Dag, qui a eu Michael Haneke comme professeur, a retenu au moins une chose importante de ce maître : l'importance du hors-champ. Tout cela nous donne un film réussi tant pour la forme que pour le fond, très intéressant et passionnant. Ce n'était pourtant pas évident au départ puisque, mis à part le tout début, toutes les actions du film se déroulent dans l'appartement familial et dans une supérette.
    ANDRÉ T.
    ANDRÉ T.

    68 abonnés 482 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 juin 2012
    Film attachant, dérangeant qui nous fait découvrir la tradition turque. (l'obscurantisme ?). J'ai été si surpris par le scénario que je me demandais si j'avais bien compris ! Ce que j'ai aimé; pas de leçon de morale, pas de "prêt à penser". Cette magnifique jeune femme (Begun Akkaya) n'est pas une "sainte victime expiatoire". Les hommes sont "inexistants"; c'est la mère Fatma qui tire les ficelles et manipule "ses" marionnettes. Elle n'aime pas être contrariée dans ses plans et devient alors impitoyable. La promiscuité n'empêche pas les personnages de vivre dans le mensonge. Film très réussi car le réalisateur nous tient toujours à la bonne distance: une belle histoire, une communauté qui a ses règles et vit continuellement entre elle et sous le jugement des autres. J'ai été frappé par le personnage de Fatma qui ne vit que dans le mensonge... Et malgré tout ça, il faut essayer de se pardonner, pour continuer à vivre ensemble.... Un bel enseignement (?) un beau film !
    Ciné2909
    Ciné2909

    63 abonnés 1 638 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 juin 2012
    C’est un film drôlement curieux puisqu’il ne manque pas de rebondissements mais ceux-ci sont lâchés avec un peu de précipitation notamment dans la première demi-heure alors que cela aurait permis de donner plus de rythme à l’ensemble de l’histoire. Une seconde femme se permet également quelques ellipses qui donnent un coup de fouet mais qui peuvent aussi dans le même temps amener de la confusion dans nos esprits. Porté par un scénario riche et un casting impeccable, le réalisateur Umut Dağ ne manque pas d’audace pour son premier film qui constitue une très bonne surprise pour les spectateurs que nous sommes.
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 17 juin 2012
    Film âpre, éprouvant même, qui continue longtemps après la projection son petit travail dans les têtes et les cœurs. Vu en groupe, mercredi. Et quatre jours après, nous en parlons encore. J’ai quand même l’impression d’être la mauvaise fille de la bande, moi qui me remémorant ce festival de rebondissements ai le sentiment tenace d’avoir été manipulée.
    vidalger
    vidalger

    289 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 juin 2012
    On ne peut qu'envier la richesse du cinéma turc en Allemagne ou en Autriche. La jeune génération immigrée à bâti une école qui utilisant tous les outils du cinéma le plus classique, nous dit la vie, les bonheurs et les drames de sa communauté. Ce cinéma qui n'est pas sans rappeler le réalisme italien des années 60, décrit sans fard la difficulté de cohabitation entre deux mondes que tout oppose, entre les anciens, les ruraux archaïques, les suppôts de la religion, d'un côté, et les modernes, attirés par le mode de vie occidental. Une seconde femme est dans cette veine, un film très honorable. Un casting de qualité nous permet d'avaler un scénario fantaisiste plein de coups de cymbales, un peu à la manière du cinéma populaire turc. Filmé avec tendresse, au plus près des visages, Umut Dag nous fait partager les émotions de ses héros. On n'atteint cependant pas les sommets d'autres cinéastes turcs comme Fatih Akinésie (Soul Kitchen)
    par exemple.
    Patrick Braganti
    Patrick Braganti

    83 abonnés 375 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 13 juin 2012
    C’est le premier trait de génie d’Une Seconde Femme : savoir brouiller les pistes et sans cesse nous amener sur de nouvelles. Umut Dağ travaille beaucoup sur l’ellipse qui voit la plupart des plans s’achever sur un fondu au noir, qui marque du même coup le passage du temps. Dans ces intervalles se déroulent des événements fondamentaux dont seules les conséquences intéressent le réalisateur. Le film se tend de plus en plus, jusqu’à la rupture que l’on sent inéluctable sans qu’on sache effectivement l’aspect qu’elle prendra.



    Les rapports compliqués qui relient malgré elles les femmes de cette famille en quelque sorte recomposée ne cessent de fluctuer. De manière inattendue, déstabilisante pour ses filles, Fatma reçoit Ayse avec hospitalité, la prenant sous son aile protectrice, ce qui ne manque pas de susciter jalousie et rancœur. On verra que les deux hommes, le père doublement marié et le fils instrumentalisé par sa mère, deviennent les marionnettes du gynécée dont chaque élément expose une personnalité riche et complexe. La plupart des scènes se déroulent dans les pièces exigües et surpeuplées de l’appartement, transformé en décor qui exploite au mieux tous les ressorts : une minuscule salle de bains devient le théâtre de révélations dramatiques. Ce lieu étouffant qui symbolise évidemment l’enfermement de la vie des femmes est tantôt auréolé d’une lumière oblique et solaire qui illumine avec magnificence les visages altiers des occupantes et prisonnier d’une obscurité nocturne, territoire des insomnies et des tourments. La situation de la douce Ayse devient de plus en plus cornélienne, finissant par l’emprisonner et lui nier toute autre alternative. En donnant très peu d’indications géographiques, le film prend sans conteste une dimension universelle et interroge donc le thème de l’intégration, ou plus précisément celui de la place d’une famille aux traditions anciennes, sinon archaïques, au cœur d’une société moderne. Les escapades à l’extérieur de l’appartement, prison et cocon, se résument au magasin d’alimentation, autre endroit investi et géré par la communauté turque. Voilées – mais les couleurs des foulards sont éclatantes et composent des tableaux aux tons harmonieux – et dévouées aux tâches ménagères, les femmes de ce splendide film se saisissent dans la douleur et les larmes des rênes de leur existence, en croyant au final à la valeur de la famille, fût-elle bafouée ou malmenée, sans doute parce que, éloignées et ébranlées, elle apparaît comme l’unique voie, fragile mais pérenne, pour sauvegarder un semblant de dignité et d’apparence. Avant de parvenir à cette paix précaire, il aura fallu passer par des drames et des retournements de situation dont Une Seconde Femme ne cesse de scruter la genèse et l’explosion avec intelligence, application et justesse.
    tixou0
    tixou0

    629 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 juillet 2012
    Après un moyen métrage (« Papa ») sorti en 2011 (inédit en France), Umut Dağ , qui a étudié à la Filmakademie de Vienne l’écriture scénaristique et la réalisation (avec notamment Michael Haneke), signe ici un premier « long », dont la trame revient sur les relations familiales (scénario coécrit par le cinéaste avec son ancienne condisciple Petra Ladinigg). Ce « Kuma », le titre original, signifie en turc « concubine », qui aurait été sans doute préférable au « Une Seconde Femme » choisi pour la distribution hexagonale. On y reviendra… Les Yilmaz (nom indiqué sur la porte de leur appartement) ont beau s’être établis en Autriche (Vienne ?) depuis très longtemps - on supposera légitimement que leurs six enfants, ou au moins les plus jeunes, y sont nés, et quand ils retournent en Turquie au début du film c’est seulement pour aller y chercher l’épouse que Fatma (l’impressionnante Nihal Koldas) a choisie (sur photo ?) pour son propre mari - ils ne frayent pas (sauf les enfants à l’école) avec les « indigènes » (les « mécréants » pour Fatma), ils vivent en vase clos dans leur quartier turc aux allures de ghetto, où les commerces sont turcs, où l’on parle turc et où on ne fréquente que des Turcs, parents, amis ou relations. Quand Ayse (la délicate et bouleversante Begüm Akkaya) arrive à son tour dans cette communauté cultivant strictement le « entre soi », elle subit pour sa part un isolement plus grand encore par rapport aux « natifs » dont elle ne parle, ni même ne comprend la langue (elle acquiert peu à peu des rudiments d’allemand, par exemple en déchiffrant un livre pour enfants appartenant à Mehmet, et surtout quand elle travaille dans une épicerie voisine où s’égarent des non-Turcs, activité tolérée par Fatma quand la mort de Mustafa la laisse dans la gêne). Le poids des traditions, au respect desquelles la matriarche est très attachée, ne favorise évidemment pas le dialogue, et Ayse est loin d’être la seule victime des non-dits familiaux : ainsi, Hasan (Murathan Muslu) avoue un soir de désespoir absolu à sa fausse épouse qu’il a accepté ce simulacre de mariage d’autant plus facilement au départ qu’il est homosexuel (il ne cherchera donc jamais à se marier « pour de vrai », et il aura l’avantage inespéré d’être père, même putatif). Fatma s’en doute certainement, mais n’évoquera jamais le sujet, l’ayant pour elle éludé au mieux en faisant « coup double » (donner à un mari toujours porté sur la chose une partenaire contrôlable à merci, puisque docilement occupée à domicile comme garde-malade, garde d’enfants, et à diverses tâches ménagères, et dans le même temps donner à son fils l’épouse qu’il se doit d’avoir à son âge). Vivant en autarcie et quasi-cloîtrée (la majorité des séquences est à l’intérieur de l’appartement, ou d’autres lieux fermés : hôpital, épicerie..), la jeune femme est en voie de totale aliénation, avec comme seuls rayons de soleil sa petite fille (sur l’éducation de laquelle on imagine pourtant que Fatma voudra avoir la haute main), et le gentil Mehmet - ses « belles-sœurs » étant plutôt hostiles à son endroit. « Veuve » à 20 ans, ne pouvant envisager de convoler enfin avec son mari officiel qui est « gay », elle se laisse tenter par une aventure avec Osman, un collègue de l’épicerie - comment imaginer qu’elle soit en accord avec le plan de vie imaginé par Fatma : plus de vie personnelle et affective à un âge aussi tendre, pleurer avec elle Mustafa (Vedat Erincin) et s’occuper de la maison et des enfants, point final ? « Ouverture » sur le monde ratée quand un concours de circonstances fait découvrir la pauvre liaison d’Ayse à Fatma, qui ivre de haine est à deux doigts de battre à mort la malheureuse. Fatma est prisonnière des conduites ancestrales qui lui servent de morale protectrice autant qu’étouffante, et ces habitudes sont en fait des préjugés à valeur de carcan pour elle autant que pour son entourage. Après le scandale et le châtiment s’est posée à nouveau la question : que faire d’Ayse ? Le fils aîné qui habite en Allemagne consulté à distance, la plus âgée des filles (mal mariée à un homme qui la bat régulièrement) et bien sûr Fatma (après avoir appelé de ses vœux une réparation dans le sang) ont décidé de la renvoyer en Turquie avec sa bâtarde. Seule une des filles mineures la défend (la « rebelle » de la famille et préférée du père disparu, gagnée soudain à sa cause), quand Hasan ose enfin s’opposer à sa mère et indique qu’Ayse fait partie sans discussion possible de la famille et y restera avec sa fille. Fatma se claquemure aussitôt dans la chambre d’Hasan où elle est retournée (les deux « veuves » partageaient le canapé-lit depuis la mort de Mustafa). La caméra fait alors le tour de l’appartement vide (on entend en « off » les enfants et Ayse qui babillent), puis revient sur la porte de la pièce que la jeune femme vient de quitter après avoir apporté à la recluse un plateau-repas, en lui confiant ( un doux sourire sur son visage encore tuméfié par la rage de la vieille dame) un rêve où il est question d’un couloir sombre et d’une porte où l’on tambourine en vain. Le film s’achève en mode ouvert sur l’ombre de Fatma derrière la porte en verre dépoli : jolie métaphore d’un futur possible où les préventions s’évanouiront, les portes s’ouvriront et où l’on se parlera - enfin. Une coïncidence de sorties fait que l’on peut voir en ce moment deux films « turcs », l’un allemand (« Almanya ») et l’autre autrichien (« Une Seconde Femme »), écrits (ou coécrits) et réalisés par des « deuxièmes générations » de l’immigration turque en Europe. Les deux parlent d’une famille « Yilmaz » (nom sans doute répandu en Turquie), les deux mères se prénomment « Fatma » et c’est le même acteur (Vedat Erincin) qui joue à chaque fois le père (Umut Dağ en avait par ailleurs déjà fait son « Papa » en 2011) ! Mais là s’arrête la ressemblance entre les deux univers proposés : là où Yasemin Şamdereli mettait en scène une « saga » positive et sucrée, Umut Dağ réalise un drame anxiogène (avec une petite fenêtre d’espoir quand même en conclusion - voir plus haut). Les Turcs d’ « Almanya » sont paisibles et intégrés, là où leurs cousins d’Autriche sont tourmentés et communautaristes, et s’il est question dans le premier de racines et d’identité, c’est parce que ce type de questionnement est normal quand on n’a pas les deux pieds dans la même culture - ici, le pays d’accueil n’a de légitimité qu’économique, on continue de vivre selon les (redoutables) traditions du pays d’origine. Si « Almanya » a un côté un peu niais par moments (genre « Bienvenue chez les Bisounours »), « Une Seconde Femme » n’a rien pour susciter des réserves de cet ordre, bien au contraire ! Simple fiction, ou réalité soutenant la dramaturgie ? Outre des qualités de mise en scène (d’une sobriété magistrale, évitant le pathos tout en laissant affleurer en permanence une émotion authentique) et d’interprétation (d’incarnation en fait), « Une Seconde Femme » a encore le mérite de traiter de problèmes majeurs tenant à la condition de la femme turque. Beaucoup de mariages sont arrangés (par exemple c’est la mère qui choisit l’épouse de son fils), voire forcés, avec certains risques de consanguinité (12 % environ des époux turcs sont cousins germains), mais le plus grave est ailleurs - dans les « pluri-unions ». En effet, si officiellement la polygamie (en fait la polygynie en l’espèce) est interdite en Turquie depuis 1926, elle est, au titre des « traditions », largement tolérée dans ce pays (au point que le Premier ministre Erdoğan a même nommé récemment conseiller un homme ayant trois femmes !), alors que bien évidemment elle est totalement prohibée en Occident - et la scène est en Autriche, dans la communauté turco-kurde, où une seconde « épouse » ne pourrait en avoir le statut légal. Fatma Yilmaz procure donc à Mustafa, son mari encore vert, cette nouvelle « femme » grâce à un stratagème (épousailles fantoches avec Hasan). Elle a préféré cette solution à une simple union religieuse pour Mustafa, car le rapatriement d’Ayse en Autriche aurait été impossible au titre du regroupement familial (elle n’est pas de la parenté proche des Yilmaz, voire une totale étrangère). Il y aurait en Turquie au moins 200.000 femmes partageant leur époux avec une «seconde femme » (dont certaines « femmes » 3, ou même 4). Ce sont souvent des très jeunes (18 ans ou moins) ressortissantes d’autres pays, comme le Maroc, pouvant entrer sans visa, attirées par le prestige des acteurs turcs des séries télé largement répandues dans les pays arabes. Sans statut légal, elles sont à la merci de toutes les violences. On espère que les « Ayse», « épouse/concubine », sont l’exception sur le territoire européen ! Fatma a un bon fond, et si elle a construit un scénario à la mesure de ses desiderata (avoir quelqu’un de soumis pour s’occuper de la maison et des enfants, assouvir les besoins sexuels de son mari à sa place, tout en dédouanant Hasan vis-à-vis de la communauté), elle n’a au début que les meilleures intentions à l’égard d’Ayse. Ce n’est qu’en constatant que la jeune femme s’est affranchie de sa tutelle de la pire des façons (en ne respectant pas la mémoire de son seul « mari », Mustafa, et en se livrant à la « débauche ») qu’elle la corrige de la pire des façons, dans le respect d’une autre « tradition » turque. En filigrane se pose en effet la question de la permanence des « crimes d’honneur » (ici Fatma, aveuglée par sa colère, réclame, heureusement arrêtée aussitôt par Hasan, ce genre de « solution » ignoble à l’encontre d’Ayse et d’Osman). Ces crimes (qui n’ont rien de « passionnel », car toujours prémédités et organisés) ont pour objectif de laver un affront ayant porté atteinte à l’ «honneur » familial. Commis dans le cadre privé, de nombreux pays couvrent cette « tradition », et leurs auteurs sont rarement poursuivis. Ces crimes d’honneur sont toujours perpétrés par les hommes à l’encontre des femmes « fautives » (et de leurs «complices » masculins), vont jusqu’au meurtre pur et simple, et il faut savoir qu’une femme violée sera « punie » de ce fait, puisqu’elle est irrémédiablement « tachée » ! Statistiques très sous-estimées sans doute, on fait état entre 2003 et 2009 de 250 femmes mortes des suites de crimes d’honneur sur le sol turc (pour au moins 1.000 faits de ce type au total), en dépit d’un renforcement des sanctions dans le code pénal local (suppression de la circonstance atténuante de « provocation » - celle d’être femme et victime ! – qui permettait aux juges toutes les indulgences en direction des criminels d’honneur). Une nouvelle parade apparaît d’ailleurs : les suicides obligés (par exemple 22 jeunes filles se sont donné la mort en moins d’un mois à Batman en 2009, dans le Kurdistan turc). Et chaque année, au moins 25 « crimes d’honneur » ensanglantent les trottoirs allemands. L’ « honneur à la turque » s’exporte sans difficultés et se perpétue dans les communautés fermées installées en Occident (y compris en France, et cette conception originale de l’ «honneur » et des moyens de le laver ne concerne évidemment pas que les Turcs, mais aussi les Pakistanais, les Iraniens…). « L’Etrangère » en 2009 (film allemand réalisé par l’Autrichienne Feo Aladaq) abordait principalement ce sujet tragique, simplement esquissé ici (et Fatma, empêtrée dans ses traditions, est de nature à évoluer comme le suggère la fin du film).
    Christoblog
    Christoblog

    740 abonnés 1 613 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 11 juin 2012
    Bien qu'autrichien, Une seconde femme peut être inscrit dans une série de films allemands de qualité qui prennent pour sujet l'immigration turque : De l'autre côté, L'étrangère, Almanya...



    Le sujet est ici hautement polémique : un homme d'un certain âge va prendre une seconde femme en Turquie, sur les conseils de sa première, atteinte d'un cancer, et la ramène en Autriche. Pour donner le change, la famille raconte à l'extérieur que c'est le fils de la famille qui a pris femme.



    A partir de cette idée plutôt osée, le réalisateur Umut Dag aurait pu filer une trame de style "drame social et sociétal", mais il préfère ici se cantoner à une stricte étude des comportements et réactions des membres de la famille. C'est ainsi que les relations entre la nouvelle femme et l'ancienne, ou entre la nouvelle et les enfants de la première, vont être disséqués, observés et admirablement rendus, il faut bien le dire, par une brochette d'actrices très inspirées.



    On est ravi par la première partie du film, magnifique (photographie hors du commun, admirable lumière), et dont l'intrigue est plus retorse que le pitch ne le laisse supposer. Dag s'y révèle être un cinéaste très doué, disposant à la fois d'un beau sens de la narration et d'un don évident pour trouver le bon cadre.



    Sur la fin, le récit devient plus prévisible et il m'a semblé que le style d'Umut Dag se faisait un peu trop pesant (les fondus au noir sont très beaux mais deviennent un peu trop nombreux par exemple). Il reste tout de même des qualités hors du commun à ce film, comme un art consommé de l'ellipse, comme j'en ai peu vu récemment.



    En ce mois de juin plutôt morose en terme de sortie, Une seconde femme peut être sans risque conseillé aux cinéphiles curieux. Beaucoup d'autres critiques sur Christoblog : http://www.christoblog.net/
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 11 juin 2012
    C'est un beau film, plein d'émotion et sans concessions vis à vis de pratiques passant dans nos sociétés occidentales comme rétrogrades. Mis en scène avec subtilité, le réalisateur ne juge pas mais constate simplement des faits ainsi que les attitudes et les réactions des différents protagonistes. L'interprétation est d'ailleurs d'excellente qualité. J'aurai juste aimé un peu moins de scènes naïves.
    ffred
    ffred

    1 490 abonnés 3 966 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 10 juin 2012
    Dans la lignée des films turcs allemands, en voici un autrichien qui n'a rien à leur envier. Pour son premier film, le réalisateur d'origine turque Umut Dag, élève de Haneke, nous offre un film très fort. On pense au début qu'il va ressembler à tous ces autres, sur le même thème de la femme musulmane vivant en Europe et le choc des deux cultures. Sur le fond, c'est un peu le cas mais le scénario est écrit presque comme un thriller. Les coups de théâtre s'enchainent aux effets de surprises sans que jamais on ne voit rien venir. La vie de la famille depuis l'arrivée de cette seconde femme, est disséquée sur plusieurs portions dans l'ordre chronologique, à plusieurs mois d'intervalle à chaque fois. La mise en scène est simple, sans aucune fioriture ni effet de style et privilégie toujours l'émotion, mais sans aucun pathos...
    La suite sur : http://lecinedefred2.over-blog.fr/article-une-seconde-femme-106709955.html
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 13 juin 2012
    Bon film documentaire avec quelque chose de plus : une histoire tendre et violente sur la difficulté
    De concilier passion et coutumes ancestrales en pays étranger.Beaux visages de femmes. Complicité
    Et incompréhension.Désir et inhibitions.Silence et explosions. Selon les moments, le spectateur
    S'indigne ou sympathise.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 10 juin 2012
    Réaliste, touchant... Vrai portrait sur le poids de la famille et les non choix qu'elle impose. Huit clos dans un appartement, et on ne s'en rend pas compte tellement on est plongé dans l'affectif de l'histoire, des histoires ...
    chryerle
    chryerle

    8 abonnés 53 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2012
    Un film d'une rare finesse, délicat dans la maniere de montrer des choses abjectes tout en gardant une certaine beauté! L'actrice principale est magistrale, et tres belle qui plus est! Petit voyage dans les mauvais côtés de la Turquie...
    missfanfan
    missfanfan

    74 abonnés 829 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 9 juin 2012
    Une fois de plus on voit encore avec ce film Turc que le poid des traditions est encore bien ancré chez certaines familles et il n'est pas évident pour une jeune femme de se retrouver dans une famille inconnue sans l'avoir choisi et petit à petit après une période d'observation comment évolue la situation jusqu'au dénouement final ce film est unpeu dùr mais necessaire pour comprendre ,encore que trop souvent l'on est pas libre de ses choix même au 21ème siecle
    Les meilleurs films de tous les temps
    • Meilleurs films
    • Meilleurs films selon la presse
    Back to Top