Chers lecteurs, imaginez qu’on vous révèle le jour de votre majorité un secret de famille. Le genre de secret qui ne se transmet que de père en fils. Le genre de secret qui n’est connu que de la lignée masculine. Le genre de secret totalement improbable. Et pourtant mesdames, l’idée n’est pas aussi dingue que ça : combien de garçons se sont-ils montrés maladroits en vous abordant ? Et combien d’autres ont fait preuve d’une remarquable assurance ou mieux, d’une incroyable audace en venant vous conter fleurette ? Après tout, peut-être qu’eux aussi sont doués de cette particularité qu’est de voyager dans le temps pour revenir au moment précis qu’ils veulent reprendre d’une meilleure façon, autrement dit de s’octroyer le droit aux répétitions avant de porter l’estocade. Il en ressort une comédie sentimentale originale portée par un Domhnall Gleeson très à l’aise face à la grande spécialiste du genre, j’ai nommé Rachel MacAdams. Oui, la grande spécialiste, ou plutôt devrais-je dire la reine tant elle est devenue incontournable dans le domaine du romantisme ces dernières années. Il faut dire que son jeu se prête à merveille à ce genre d’exercice, tant ce petit bout de femme (1m63) regorge de douceur, de gentillesse et de sensibilité. Et en plus, elle a un sourire des plus radieux. Et quand en prime elle passe bien avec chacun de ses interlocuteurs (qu’il soit renommé ou pas)… Ici, comme je viens de le dire, elle se fait donner la réplique par un très bon Domhnall Gleeson. Il n’a pas à rougir de sa prestation, loin de là. Il peut en être fier, parce qu’il marque une vraie évolution dans la psychologie de son personnage, allant des maladresses typiques d’un adolescent timide jusqu’à la maturité d’un adulte acquise au cours de son long apprentissage à la vie. Alors bien sûr, l’histoire est invraisemblable, comme le dit si bien l’internaute jcguerrero. Mais c’est tout ce qui fait l’originalité de cette comédie sentimentale. Cependant "Il était temps" ne se limite pas à la seule comédie sentimentale, et c’est là toute l’ingéniosité du scénario : en effet, nous avons affaire aussi à une véritable leçon de vie, laquelle donne matière à réfléchir. Cette leçon n’est pas seulement initiée par les expériences acquises par le personnage principal, mais aussi par son père, interprété par un Bill Nighy très bon dans la sobre générosité mêlée à une relation père-fils empruntée. "Il était temps" est donc un bon divertissement loufoque pas spécialement émotionnant mais qui fait du bien. Dans tous les cas, il est une bonne surprise très agréable à suivre.