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    Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence
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    traversay1
    traversay1

    3 024 abonnés 4 598 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2015
    Pour ceux qui découvriront Roy Andersson avec Un pigeon perché sur une branche, Lion d'Or à Venise, le choc risque d'être rude. Pour les habitués du style du maître de Göteborg, en revanche, cette dernière partie d'une trilogie entamée il y a 15 ans, constitue une confirmation de la singularité du cinéaste suédois. Difficile pourtant de parler de jubilation devant cette compilation de 39 saynètes, uniquement en plans fixes, censées décliner une certaine vision ontologique, laquelle n'est guère optimiste même si l'humour noir est très présent. Pas de narration à proprement parler dans ce Pigeon mais des personnages en fil rouge (le duo sinistre de représentants en farces et attrapes) et des dialogues récurrents ("Je suis content d'entendre que tu vas bien" répète t-on à l'envi au téléphone). Fasciné par la peinture, notamment allemande, Andersson compose des plans d'une étrange beauté où les visages blafards forment des tâches inquiétantes dans un un univers gris-vert. L'effet de répétition ainsi que le caractère provocant des tableaux "historiques" peuvent agacer. Ils se fondent pourtant parfaitement dans le propos philosophique du réalisateur qui signe ici une oeuvre parfaitement harmonieuse dans son apparente dissonance. Fragile et vulnérable : ainsi est l'être humain pris dans les rets d'un monde absurde dont les règles évitent le chaos universel.
    tixou0
    tixou0

    622 abonnés 1 967 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 2 mai 2015
    Une étoile pour l'originalité de la démarche – au global. Mais cette « philosophie » (en fait une « fantaisie » conjuguant morbidité et pseudo-étrangeté – avec un duo de VRP en farces et attrapes absolument sinistre en fil rouge) par colombidé plus « branché » que branché (si vous voyez la nuance...), roucoulant en coulisse(s), n'a ni début, ni fin. 1 h 50 de pas grand chose (mais que le boboland devrait encenser...), et surtout sans cohérence « classique »  (un « must » pour le précédent) : du « spécial », de l'étonnant (gratuit), voire une grosse louche de carrément (très) bizarre, sans oublier une « relecture » historique, tendance flagellation (excellent pour le même) – cf. les épisodes « 1943 » (la Suède est restée neutre pendant la Seconde Guerre mondiale), « Charles XII » (dernier roi avant la nouvelle « lignée », issue du prolétaire Bernadotte) et « panorama » - simplifié... de la colonisation (par d'autres – Britanniques – la Suède n'ayant jamais eu de colonies, mais sur l'air du « Tout homme blanc est coupable...). Vain, prétentieux, glauque, étiré.....
    stanley
    stanley

    56 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 2 mai 2015
    Le début du film est très réussi dans le dosage de l'humour noir mâtiné d'un travail sur les plans remarquable. Par la suite, le film s'étire inutilement et est souvent répétitif. Il reste cependant quelques scènes troublantes et terribles (le singe servant d'expérience vivisectrice et ce tonneau en fusion)... Andersson nous montre une vision du monde bien sinistre. Des gens simples tristes qui meurent, qui se noient dans la solitude de la vieillesse, qui échouent dans leur histoire d'amour ou de faire rire leurs semblable. Andersson réussit globalement grâce à la composition de ses plans larges à la grande profondeur de champ même si les plans fixent peuvent lasser, ce qui se produit souvent. Un pigeon sur une branche qui philosophait sur l'existence évoque Pierre Desproges (voir La minute nécessaire du professeur Cyclopède), Peter Greeneway pour la stylisation plastique ou la musique des Pink Floyd et la pochette de leur album pour le surréalisme. Dommage que le film semble si long après deux ou trois première scènes excellentes.
    Christoblog
    Christoblog

    729 abonnés 1 608 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 4 mai 2015
    J'attendais beaucoup de ce film, précédé par la réputation avantageuse qu'entretenaient les admirateurs des deux premiers oeuvres de Roy Andersson.

    Vous connaissez peut-être le principe : 39 plans fixes, présentant des personnages tous lamentables, tristes et figés.

    Au rayon des points positifs, il faut reconnaître que la capacité d'Andersson à dessiner de véritables tableaux vivants est remarquable. Les perspectives, les personnages qui se meuvent dans les seconds plans et les mini-histoires qui irriguent certaines scènes parviennent parfois à captiver.

    Au rayon des points négatifs, le problème n'est pas tant que le film est très pessimiste sur la nature humaine (comme c'est aussi le cas chez Franco, Haneke ou Seidl), mais plutôt qu'il l'est sur un mode un peu niais. Oui, la guerre c'est moche, l'esclavage c'est pas bien, la solitude c'est triste, et la mort c'est pas cool. Mais on le savait déjà.

    Le film est bourré de tics qui m'ont aussi dérangé par leur caractère répétitif : la phrase que plusieurs personnages disent au téléphone, la musique qui revient tout le temps, le sketch des deux représentants de commerce qui se répète plusieurs fois.

    Une curiosité donc, qu'on peut voir comme l'illustration d'un univers très personnel, intéressant mais pas captivant.
    JimBo Lebowski
    JimBo Lebowski

    358 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 24 novembre 2015
    OVNI suédois tragi-comique quasiment impossible à décrire (scénaristiquement parlant), fait de petits fragments plongés dans un monde sous valium, à la photographie superbement terne et composée géométriquement à l’angle près, le temps semble figé d’où l’exagération de la longueur des séquences, ce qui fait que ça en découle un humour d’un burlesque frigorifique, une pure expérience spectateur en somme où le réalisateur se contente de poser sa caméra pour la tourner jusqu’à ce qu’on atteigne le point culminant puis le désamorçage. Le passage du pub avec l’armée du roi qui débarque est totalement what-the-fuckesque, sans doute le passage qui m’a le plus fait halluciner, scotchant à souhait, rien que pour cette pastille ça vaut le coup de voir le film. Après on est certes à la limite du foutage de gueule mais le propos évasif et lunaire ainsi que la singularité du projet prennent le pas, c’est une sorte de folie douce, une réflexion sur le temps et l’existence par le prisme cinéma, à la fois brillant et déroutant.
    À tenter pour les aventuriers ...
    anonyme
    Un visiteur
    3,0
    Publiée le 5 mai 2015
    Ça commence par le face à face d’un visiteur et d’un pigeon au musée. On ne sait pas quel est le plus empaillé des deux. Ça se poursuit par trois rencontres avec la mort : à cause d’un bouchon de bouteille récalcitrant, à l’hôpital ou une vieille dame refuse de se séparer de bijoux de famille et au self-service ou la bière du mourant est offerte pour ne pas être perdue. On file à la salle de danse ou la chorégraphe a de folles envies et on se retrouve au café ou la tenancière échange verres de schnaps contre baisers…
    Une trentaine de saynètes défileront encore. Avec pour fil rouge, deux VRP en farces et attrapes qui tentent en vain « d’aider les gens à s’amuser », car ils sont plus tristes encore que leur public. Avec eux, c’est toute la vie qui est une farce. Comme ces personnages au téléphone qui n’arrêtent pas de dire à leur interlocuteur : « je suis content de savoir que vous allez bien », alors qu’ils sont au bord de la neurasthénie… Humour noir entre dérision et absurde, précision du regard et poésie surréaliste.
    La mise en scène est super-soignée. Avec d’impeccables cadrages, des plans fixes blafards et une profondeur de champ très étudiée. Mais à force de n’être que nos propres marionnettes, les personnages finissent par manquer d’âme. La multiplication des vignettes tourne au procédé répétitif. D’autant que le manque de rythme du film accentue l’impression de tourner en rond ! Au-delà des regrets, il reste de la place pour apprécier cette comédie du genre humain, mélancolique, grinçante et décalée.
    Felipe Dla Serna
    Felipe Dla Serna

    18 abonnés 239 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 4 mai 2015
    Après avoir vu "Sayat Nova" de Serguei Parajdanov aller voir "Un Pigeon perché sur une branche" c'est faire un peu fort, pour moi en tout cas.... Mais avec quelques points en commun du point de vu formaliste quand même. Série de plans-séquences fixes de tableaux -pathétiques- qui peuvent agacer (ou enchanter) pour le répétitif du recours. Pour moi, qui ne connais pas du tout l'univers de Roy Anderson, la rencontre de ce monde, je ne sais pas trop si sous-réaliste ou hyper-réaliste, a été une expérience étrange et rare. Après longue hésitation entre mettre 4* ou 1* j'ai fini par non adhérer à ce film avec 1* seulement, plutôt contre mon ignorance que contre un film de bizarreries que je n'ai pas compris.....hélas?
    Septième Sens
    Septième Sens

    74 abonnés 762 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 juin 2015
    Ô Dieu qu'il est difficile de juger un tel objet artistique ! Ô Dieu non, on ne va pas se mentir, Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence est l'une des œuvres les plus bizarroïdes que le cinéma ait connu. Troisième volet de la "Trilogie des vivants", cette fable humaniste retrace le parcours de commerciaux spécialisés dans les farces et attrapes. Mais aussi d'une armée abattue, d'un numéro de claquettes, d'un cylindre blindé de trompettes, ou d'hommes et de femmes cherchant leur place. Comme nous tous. Ô Dieu, par pitié, venez leur en aide.

    Ce que l'on retiendra de ce film ? L'extrême solitude dans laquelle les personnages sont enfermés. Par ses plans séquences larges et fixes, Roy Andersson dit vouloir inscrire ses protagonistes dans un univers concret pour ne pas les reclure. Bien au contraire, cette mise en scène rend ces derniers abstraits, seuls et terriblement insignifiants. Comme s'ils ne comptaient pas plus que les meubles placés autour d'eux. En cadrant avec distance ses sujets filmés, le cinéaste les rend anonymes. Ils pourraient être vous, nous, moi ou un autre. Alors que faire quand l'insondable isolement vient toquer à votre porte ? Se retourner vers Dieu, inévitablement.

    Dans un mélange burlesque oscillant entre le cinéma muet (gestuelle des acteurs), le théâtre (placement des comédiens) et la peinture (composition du cadre), une phrase attise notre curiosité. "Je suis content de voir que vous allez bien", s'attachent à répéter au téléphone les nombreux individus qui peuplent ce récit. À qui Diable s'adressent-ils ? Qu'importe, cette locution récurrente délivre un message bienfaiteur : l'amour pour son prochain. Même s'il n'est pas clairement mentionné, le Tout Puissant est bien partout.
    anonyme
    Un visiteur
    5,0
    Publiée le 7 mai 2015
    De Bergman à Roy Andersson cherchez le fil! C'est la question de l'existence certes mais aussi la perspective sur la société scandinave , son moralisme intériorisé, la solitude des êtres bien plus marquée qu'ailleurs. La répétition incessante de "du har det bra ?" ça va bien ? Mais dit de telle manière que cela exprime le désarroi de celui qui pose la question. Et des scènes formidables avec l'anachronisme superbe du roi soldat Charles XII qui rentre à cheval dans un café d'aujourd'hui (ou plutôt des années 60-70 son décor de base) et le passage de l'armée conquérante à celle désemparée après la bataille de Poltava perdue contre la Russie.
    Evidemment beaucoup d'allusions historiques mais au centre les deux pauvres humains jetés sur cette terre avec leurs farces et attrapes, pitoyables et attachants. C'est , je le répète, un regard sur l'intériorité de l'âme, le pourquoi de ce monde dans un style totalement différent mais qui retrouve l'absurde quête du sens dans les premier Bergman (Le 7e sceau, A travers le Miroir, les Fraises sauvages, etc..). Encore un magnifique exemple de l'originalité du cinéma nordique.
    LBDC
    LBDC

    82 abonnés 297 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 mai 2015
    (...) Pour un public averti, ce dernier film, d’une trilogie de 15 ans après Nous, les vivants et le plus ancien et primé à Cannes en 2000 par le Prix du Jury, Chansons du deuxième étage, signifie les retrouvailles joyeuses avec un formalisme unique, toujours hilarant et morbide, mais qui, sur le temps du film laisse place à la perplexité. Même schéma que sur ces anciens films, on est happé par l’atmosphère et l’incongruité des situations, les rires se font nerveux face à cet humour noir nordique, puis l’on s’habitue et enfin l’on commence à regarder sa montre. La question du temps et du rythme est symptomatique chez Andersson, il excelle sur la courte distance mais insiste à faire durer sa course. Ca en devient déconcertant mais, en même temps, là réside toute la patte de Roy Andersson, faire vivre des personnages dans une situation incongrue en temps réel comme si le spectateur observait ces personnes à travers une fenêtre.

    Par contre, pour un public novice, le choc risque d’être brutal et frontal. Les cadres fixes travaillés tels des peintures, d’ailleurs l’auteur ne cache pas sa fascination pour les peintres Otto Dix et Georg Scholz, les personnages blafards se mouvant tout en flegme et lenteur, la petite musique ridiculisant en leitmotiv et enfin cette réflexion sur l’humain, sa condition et ce qui fait toute sa futilité, peuvent à la fois déconcerter, attirer, passionner mais jamais laisser indifférent (...

    critique par LOÏC - l'intégralité, sur Le Blog du Cinéma
    grano
    grano

    37 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 mai 2015
    Une seule étoile de la part de critiques ... Quelle suffisance.
    Ils ont du passer à côté de l'essentiel. L'émotion est si présente. Une poésie sensible, déconcertante certes mélancolique mais qui laisse de la place à l'imaginaire. L'humour, clin d'œil... Un rire de connivence. Le cadre créatif , la lumière, les tonalités font un ensemble cinématographique de très belle teneur artistique. J'ai beaucoup pensé à ce cher Pierre Etaix.
    velocio
    velocio

    1 132 abonnés 3 004 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 8 octobre 2015
    A 71 ans, le réalisateur suédois Roy Andersson n'a réalisé que 5 longs métrages en 45 ans. Sa renommée internationale a commencé en 2000, à la sortie de "Chansons du deuxième étage", Prix du Jury au Festival de Cannes 2000, et s'est poursuivie avec "Nous les vivants", en 2007. C'est après avoir réalisé "Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l'existence" que Roy Andersson a considéré que ces 3 films constituaient une trilogie. Auréolé par le Lion d'Or obtenu par son dernier film lors de la Mostra de Venise 2014, il n'est pas interdit de penser que Roy Andersson rajoute d'ici 4 ou 5 ans un 4ème volet à cette série dans laquelle il observe le genre humain avec l'attention froide d'un entomologiste. Même si "Un pigeon perché sur une branche …" n'a pas la poésie de "Nous les vivants", il engendre une espèce de mélancolie triste et souriante à la fois qui gagne petit à petit le spectateur, quand bien même il pouvait se montrer réfractaire au début. De toute façon, tout cinéphile se doit de voir au moins un film de Roy Andersson dans sa vie. Pourquoi pas celui là !
    weihnachtsmann
    weihnachtsmann

    887 abonnés 4 805 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 9 février 2017
    Un style complètement hallucinant!!!!!! Décalé est un mot faible....imaginez un mélange entre Ulrich Seidl, Bruno Dumont et Kaurismaaki.
    "On veut aider les gens à s'amuser" disent les deux "croque-morts" mais le pire c'est que c'est vrai. Cest tellement absurde que c'en est d'un comique véritable: "pourquoi tu t'énerves?!!!!!!!!" D'une austérité confondante, le portrait cinglant de la condition humaine pathétique.
    Fritz L
    Fritz L

    161 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 7 mai 2015
    Nous n’avions plus signe de vie de Roy Anderson depuis 2007 avec la sortie de l’étonnant et quelque peu perturbant « Nous les vivants ». Logique puisqu’il peaufinait le dernier volet de « la trilogie des vivants » Lion d’Or au dernier festival de Venise. Il y a beaucoup à dire sur « Un pigeon perché sur une branche philosophait sur l’existence ». Tout d’abord, comme c’était déjà le cas pour « Nous les vivants », le visuel l’emporte, avec ses plans fixes à la Hopper (en base vert de gris délavé toutefois) et ses nombreuses autres références picturales, une scénographie aux détails ciselés façon orfèvre (splendide direction artistique niveau décors, costumes, accessoires…) et un nombre impressionnant de « gueules », personnages atypiques, cocasses, souvent émouvants dans leur attitude et cherchant toujours désespérément à travers une fenêtre un meilleur. A ce niveau, point de faille, le film est une parfaite réussite. Le tout est mis au service d’un humour passablement surréaliste (le fantôme et la liberté de Bunuel planent sur le film jusqu’à réinterpréter la fameuse scène du repas/théâtre du « Charme discret de la bourgeoisie »), tantôt grotesque, ou encore grandguignolesque. Le découpage du film repose sur le lien ténu qui associe ces deux pauvres hères, marchands de farces et attrapes. Il est surtout le prétexte à juxtaposer un ensemble de scénettes qui prises séparément peuvent déconcerter, mais forment un ensemble cohérent et glaçant. Car le rire, ici est subversif. Il masque ou allège, selon notre degré d’implication dans l’œuvre, un pamphlet redoutable contre l’individualisme et les humiliations quotidiennes que chacun subit, que l’on soit puissant ou misérable. Et le film va crescendo dans ce sens passant de l’individu (la danseuse de Flamenco, le capitaine-coiffeur, la bière du mort, nos deux compères…) à une diatribe qui se veut beaucoup plus sévère contre un pays qui vomit encore ses zones d’ombres du passé (le roi Charles XII, véritable Napoléon scandinave qui a conduit la Suède à sa perte, l’esclavagisme et sa compagnie suédoise d’Afrique, ou encore le nazisme…). L’un des protagonistes, à l’image de tout suédois ( ?), déclare dans le film qu’il a participé à ça… et pleure sur ce remord. Anderson est un malin… Son « Pigeon », omniprésent d’ailleurs, dérangera (il suffit de lire les citriques spectateurs ou presse), mais il passe outre. Le principal pour lui est d’exprimer son ressentiment, son point de vue et pour ce faire, il y met les formes et épice la noirceur du propos d’un rire méchant transformant son film en une expérience cinématographique passionnante !
    pierre72
    pierre72

    123 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 mai 2015
    Le pigeon du titre du nouveau Roy Anderson apparaît au début du film. Il est empaillé dans la vitrine d'un musée. Pendant qu'une compagne l'attend, un homme vieillissant, à l'air un peu égaré, le visage blafard, l'observe longuement, attentivement et s'en va. Cette scène d'introduction donne le ton de ce film. Oui, nous serons comme dans un musée à observer attentivement ces 40 plans fixes proposés tels des tableaux. A l'intérieur de ces plans, le réalisateur va placer une multitude de personnages que l'on retrouvera ou pas, formant l'image d'une humanité pour le moins singulière.
    L'impression première est que l'on a affaire à un fan d'Edward Hopper en version encore plus dépressive. Même thématique de solitude urbaine, même sentiment d'infinie tristesse se diffusent dans ces nombreux plans hommages, notamment dans une rue avec restaurant ou dans des bars, mais en version nettement moins colorée, tirant surtout sur le beigeasse et le kaki délavé. On pourra, pour les amateurs, y trouver d'autres influences picturales allant de Magritte à Voutch (le dessinateur humoristique français bien connu des lecteurs de Psychologie magazine ou du Point). Mais au fil des minutes, après nous avoir balancé trois scènes autour de la mort où il compile avec un humour noir sa vision de l'âme humaine, on comprend très vite que le dispositif ne laissera pas le spectateur indifférent. On pourra peut être être révulsé par ces clowns sinistres qui déambulent dans ces intérieurs gris, comme les deux vendeurs en farces et attrapes zonant de banlieues glauques en magasins décrépits, nous renvoyant leur image miteuse comme peut être un reflet trop négatif de nous-même. On pourra aussi trouver le procédé trop lourdement explicite, trop démonstratif, la répétition de cette grisaille contemporaine trop théâtrale.
    Mais on pourra surtout écarquiller ses yeux , scruter ces images jamais banales et y découvrir des petits trésors d'humour, d'absurdité et de causticité. Certaines scènes (tableaux ?) sont tout bonnement ahurissantes de beauté et d'invention. Je défie quiconque de ne pas être scotché par la totale originalité de l'arrivée du roi Charles XII dans un bar minable mais aussi extrêmement dérangé par la scène finale, où une machine infernale à base de noirs enchaînés sert de spectacle à une bande de vieux riches....
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