Avis sur Object of Obsession

De Grégory Dark je ne connaissais que la partie « horreur » de sa filmographie, une filmo d’ailleurs peu engageante ! Mais c’est oublié que le réalisateur a fait ses armes dans le thriller érotique, un genre casse-figure par excellence. Contre toutes attentes, sans être un film vraiment bien maitrisé, Object of Obsession n’est pas si mal.
Le film souffre certes d’incohérence, et puis, érotique soft oblige, on a pas mal de scènes de sexe finalement pas très bien intégrées à l’histoire, malgré les efforts du scénariste. Le rythme est parfois inégal aussi, cependant Object of Obsession ne se dérobe pas, et nous offre une sorte de conte, marqué par un cadre en huis clos, au sujet original. J’ai beaucoup apprécié le minimalisme de l’intrigue, qui se montre assez subtile pour exister, jouant sur les nuances dans la confrontation entre les deux personnages, mettant au cœur de son intrigue « l’obsession » qui fait parfois faire n’importe quoi, et se concluant de belle manière. Dans l’ensemble si le film est parfois lent et parfois un peu ridicule, j’ai trouvé de l’audace, et une fin solide, avec une étrange tonalité onirique.
Le travail de Grégory Dark est d’ailleurs à saluer. Si le cinéaste fait avec des décors franchement très minimaux, et une photographie d’un autre âge (très eighties en fait !), il livre une mise en scène très propre, sobre et pertinente, mettant très bien en valeur la sensualité d’Erika Anderson. Bon, après ce n’est pas très fouillé, techniquement appréciable Grégory Dark ne parvient pas non plus réellement à faire ressentir la tension qui s’exprime dans le film, mais c’est pas mal fait. En revanche la bande son est foireuse !
Le casting est le bon point du film, celui qui le rehausse par rapport au commun. Erika Anderson a vraiment du charme et du charisme, et elle offre un jeu plutôt bon alors qu’elle hérite d’un personnage complexe à camper. Quelques petits loupés, mais elle est excellente sur la fin, et par un léger petit surjeu expressif donne davantage de relief à son personnage ici. Face à elle Scott Valentine est honorable, plus discret qu’Anderson, mais il s’en tire bien.
Finalement Object of Obsession m’a plutôt convaincu. C’est un exercice de style original que ce huis clos, et on pourra regretter que des moyens qu’on imagine très restreints n’ont pas permis d’avoir une image plus classieuse, et une bande son décente ! Le sujet, entre des mains plus expertes pourrait donner un résultat très pertinent. 3.