Ambiance, ambiance... J'avais bien aimé le roman de Houellebecq, et le film de Harel ne m'a pas déçu. La grisaille du monde du travail, la tristesse et le sentiment d'impuissance qu'elles suscitent, la frustration et l'envie, un semblant de renoncement, puis un regard acerbe et faussement cynique. Car tout de même, ce film reste une comédie, ce qui fait toute sa force. Car on sourit, à ce qu'on avait remarqué dans la vie et que Harel met en évidence avec une sorte de tendresse ironique. A remarquer aussi le faux happy-end final. Très bonnes interprétations de Harel et Garcia.
Fidèle adaptation du roman de Michel Houellebecq, ce film s’écarte si peu du texte qu’il en devient souvent bavard et ennuyeux. Les voix off récitent des pans entiers du livre, donnant ainsi un côté soporifique au récit. Un peu plus de dynamisme n’aurait pas été du luxe, même si la misère sociale et sexuelle exposée tout au long du livre et du film méritait un traitement aussi volontairement déprimant pour que le propos soit convaincant. Le héros apparaît maniéré et insupportable au possible, aigri, les doigts affreusement jaunis par le tabac : très bonne interprétation de Philippe Harel, on croirait voir Houellebecq en personne. José Garcia, de son côté, est méconnaissable et parfait en pitoyable raté s’enfonçant de plus en plus dans l’échec social et sexuel. Par contre, tout se gâte lorsque l’on s’intéresse aux seconds rôles, tous plus mauvais les uns que les autres… Avec une mention spéciale à Cécile Reigher, dont la prestation flirte amoureusement avec le ridicule. De nombreux, très (trop ?) nombreux fondus aux noirs viennent séparer des scènes qui envoient irrémédiablement les deux personnages vers la perdition absolue. Entre temps, quelques images pornographiques sont venues s’insérer à l’écran, presque sans raison. Une preuve de plus que l’idée de mettre en images la prose de Houellebecq n’était pas forcément bonne. Autant lire le livre, car le film, sans être mauvais, n’apporte finalement pas grand-chose à l’œuvre.
Quel ennui ! Si le but était de nous faire ressentir les mêmes choses que l'acteur principal, c'est réussi à ce niveau là ! Et le jeu des acteurs n'arrange rien ! La fille qu'il rencontre à son bureau au début du film, je pense que c'est la pire actrice que j'ai vu jusqu'à maintenant ! Incroyablement mauvaise ! En gros ce film résume tout ce qu'on a déjà pensé ou dit des milliers de fois sur la vie quotidienne. Pourquoi en faire un film ? ( ou un roman bien sûr ) Parce que c'est un sujet vraiment facile ! J'ai rârement vu un film aussi soporifique et sans intérêt...
Considérant "Extension du Domaine de la Lutte" comme le plus insignifiant des ouvrages de Michel Houellebeck, je ne devais pas m'attendre à ce que le film soit autre chose qu'un soporifique melo sur la dépression d'un homme qui ne cherche même plus à être heureux. Le casting est parfait, avec des acteurs parfaitement dans leur rôle: déprimants ! La voix-off monocorde de Michel Houellebeck achève de donner envie au DVD-amateur de zapper les scènes pour espérer que cela s'améliore, ce qui n'est pas le cas. Mauvais roman, mauvais film: c'est logique. Attendons d'autres adaptations de ce génial écrivain pour voir si il est véritablement adaptable.
Le film que toute une génération de "cadres moyens" sans charme et sans charisme attendait ! Un tel réalisme dans la description de la misère sociale et surtout sexuelle vaut l'admiration et élève Michel Houellebecq au rang des plus fins observateurs de notre époque. Le film reprend vraiment l'esprit de toute l'oeuvre de houellebecq citant même certains extraits de ses essais et également des "particules" ; il y décrit avec un cynisme à l'état pur la triste condition de l'homme moderne face à une vie de plus en plus vide de sens. De ses technico-commerciaux dans des flunchs de banlieue parisienne aux cadres puceaux enviant le métisse caressant les jolies cuisses d'une blanche, houellebecq a su percevoir toute la déchéance de cette génération post-soixhuitarde frustré et individualiste. Un film de pur génie !!! Et pour ceux qui ont aimés : Lisez l'oeuvre de houellebecq (les essais surtout !)
Film culte pour les amateurs de Houellebecq. Tout ce qui fait la force du livre est pratiquemment retranscrit à l'écran. La présence du narrateur en voix off permet justement de reprendre les phrases "couperet" du livre. Philippe Harel a réussi à recréer le pathétique des deux personnages, qui va certainement en mettre plus d'un mal à l'aise...
Lentrée dans le domaine de la lutte ne suffisant pas, la société y a greffé une extension naturelle : le libéralisme. Le plus naturel des systèmes, ce qui amène à comprendre quil sera le pire. La lutte correspondant à la simple survie, cette extension sétend à largent et au sexe, qui engendre solitude et misère. Après avoir vu ce film, vous naurait quune envie, adhérer aux doux rèves de lextrême gauche.
Attention film culte! Un film montrant le paradoxe des sociétés occidentales où la matière grise, censée être la classe dominante, se trouve confrontée à cause de lois qu'elle a mis en place (encouragement au libéralisme sexuel) à une misère sexuelle et affective intense dans le privé. Au point que ses jeunes cadres dynamiques sans charme ni tchatche remettent en cause l'idéologie du progrés et se mettent à envier les classes "inférieures" qui, si elles sont moins fortunées, ont su conserver des solidarités, une mentalité épicurienne, un esprit sain, un savoir faire de la drague et de la "conservation" de son ami(e), et, le goût des autres. Bref succès professionnel et individualisme dans le privé des dominants s'opposent au succès dans le privé et à l'échec professionnel des dominés. Obligation de se remettre en cause à la sortie.