Dernier film en date de David O. Russell, réalisateur de l’excellent Fighter et du très remarqué Happiness Therapy, American Bluff fut un joli succès dans les salles obscures et également une autre réussite du réalisateur américain. Un escroc particulièrement brillant, Irving Rosenfeld, et sa belle complice, Sydney Prosser, se retrouvent obligés par un agent du FBI, Richie DiMaso, de nager dans les eaux troubles de la mafia et du pouvoir pour piéger un homme politique corrompu, Carmine Polito. Le piège est risqué, d’autant que l’imprévisible épouse d’Irving, Rosalyn, pourrait bien tous les conduire à leur perte. Après le grand succès d’Happiness Therapy avec ses 236 millions de dollars de recettes mondiales et qui a permit à son actrice principale, Jennifer Lawrence, de décrocher son premier Oscar de la Meilleure actrice à seulement 23 ans, David Russell est revenu, un an plus tard chez nous en France, avec American Bluff, un film d’arnaque se déroulant dans les années 1970. Et le succès du film fut encore plus grand que la précédente réalisation du metteur en scène. Avec plus de 250 millions de dollars de rapporté dans le monde entier pour un budget de 40 millions de dollars, American Bluff fut un carton et est aussi devenu le plus gros succès d’O. Russell aux Etats-Unis avec 150 millions de dollars de gagnés rien que là-bas. Et on ne peut également pas oublier d’évoquer toutes les récompenses qu’il a remporté puisque le film fut sélectionné pour concourir lors de la prestigieuse cérémonie des Oscars et bien évidemment sur toutes les autres qui suivent. Le film eu dix nominations aux Oscars mais n’en rapporta pas un seul, malheureusement pour lui, mais c’est aux Golden Globes qu’il fit un carton en remportant trois statuettes : Meilleure comédie ou comédie musicale, Meilleure actrice dans une comédie ou une comédie musicale pour Amy Adams et Meilleure actrice dans un second rôle pour Jennifer Lawrence. Aux BFATA ce fut pareille : Meilleure actrice dans un second rôle pour Jennifer Lawrence, Meilleur scénario orignal et Meilleurs maquillages. American Bluff fut donc un gros succès public, critique aussi malgré quelques avis négatifs, et connu une belle reconnaissance de la part des professionnels du cinéma lors de toutes ces remises de récompenses. Mais bien sûr les récompenses ne font pas la réussite d’un film, c’est plus pour sa promotion et l’argent d’un côté mais c’est aussi pour récompenser toutes les personnes qui ont travaillé dessus, ne l’oublions pas. Avec American Bluff, David O. Russell a choisi le cadre des années 1970 pour nous raconter une histoire vraie qui s’est déroulée à la fin des années 1970 et au début des années 1980 et qui était une opération menée par le FBI nommée « Abscam » pour arrêter toutes les personnalités politique corrompues ainsi que la mafia. Bien sûr le film s’en inspire vaguement et ce n’est pas le côté historique et véridique qu’a voulu nous montrer David O. Russell. American Bluff nous raconte avant tout les histoires, d’amour, d’amitié, de ces personnages entraînés dans cette arnaque pour rouler des politiques corrompus et la mafia. Le film est dans un premier temps assez spécial car il faut réussir à entrer dans l’ambiance très 70s où se côtoient moumoutes chevelues, vêtements flashy, lunettes de toutes les couleurs, les Beatles, America ou encore Elton John. Et dans cette première partie le film nous explique comment on en est arrivé à la scène d’introduction puisque nous effectuons un flashback pour revenir aux origines de cette affaire, sur la rencontre entre les personnages, leurs relations amoureuses, amicales ou moins amicales et le contexte historique dans lequel ils évolues, les années 1970 où la corruption règne en maître ainsi que la mafia. Mais une fois bien rentré dedans, le film nous apparaît plus intéressant dans sa deuxième partie avec la mise en place de l’arnaque sur Carmine Polito, l’homme politique corrompue visé dans un premier temps, avec toutes les péripéties que vivront le protagonistes, comme l’arrivée de la mafia, et toutes les affaires sentimentales et familial. Et j’ai trouvé dans ce film que les personnages étaient la grande réussite du scénario car ils sont tous attachants et déjantés. Et il faut dire qu’O. Russell a su rassembler un casting royal qui comprend des acteurs qui ont au moins tous tourné une fois avec le réalisateur, la « team O. Russell » est quasiment au grand complet avec ses acteurs fétiches. Christian Bale est juste excellent dans le rôle d’Irving Rosenfeld, arnaqueur brillant avec un bide énorme et une coupe de cheveux originale, Bale jouait pour la deuxième fois chez O. Russell après Fighter qui lui a fait remporter l’Oscar du Meilleur acteur dans un second rôle. Ensuite il y a Bradley Cooper qui joue l’agent du FBI Richie DiMaso, déjanté et avec des frisettes qui lui vont bien, Bradley Cooper jouait dans son deuxième film signé O. Russell après Happiness Therapy qui lui avait valut une nomination à l’Oscar du Meilleur acteur en 2013. Après il y a la séduisante Amy Adams dans le rôle de Sydney Prosser, parfaite et attachante dans le rôle, elle avait déjà joué dans Fighter avec Christian Bale. Mais la meilleure actrice dans ce film c’est bien évidemment Jennifer Lawrence qui livre une de ses meilleures interprétations. Encore multi-récompensée pour son rôle de Rosalyn Rosenfeld, la star d’Hunger Games prouve qu’elle est une grande actrice car pouvant passer d’un blockbuster pour adolescents à un film plus indépendant comme ce fut le cas avec Happiness Therapy qui fut la consécration mais aussi avec American Bluff où elle excelle dans le rôle de la femme légèrement déjanté qui en fait voir de toutes les couleurs à son mari escroc. Et dans ce casting prestigieux nous trouvons également Jeremy Renner, nouveau venu chez David O. Russell, dans le rôle de Carmine Polito qui lui va très bien, surtout la coupe de cheveux, et il y a une petite apparition de Robert de Niro en gangster, qui mieux que lui pour incarner un parrain de la mafia après ses rôles dans Le Parrain, 2ème Partie où il jouait Don Corleone jeune, son personnage de Jimmy Conway dans Les Affranchis de Martin Scorsese ou même Neil McCauley, le grand braqueur et gangster dans Heat de Michael Mann. David O. Russell ne réalise certes pas son meilleur film avec American Bluff mais l’un de ses plus réussit, où il filme des acteurs tous parfaits dans leur rôle, une histoire d’arnaque inégale, avec une première partie plus lente que la deuxième, et l’arnaque en elle même reste assez simple, elle n’est pas comme celle du film L’Arnaque de George Roy Hill. Le film reste prenant grâce à ses acteurs et donc aux personnages, son ambiance des années 1970 et à sa bande-originale pleine de morceaux de ces années là,… bref American Bluff un film de casting, un film de costumes et pleins de couleurs.