John Hillcoat, je ne suis pas fan à la base. Mais quand j’ai reçu quelques retours très positifs de la part d’amis qui insistaient justement sur le fait que, pour le coup, John Hillcoat ne faisait pas tant de John Hillcoat que cela, j’avoue que ça m’a intrigué et c’est d’ailleurs pour cela que j’ai tenté l’aventure. Or, c’est clair qu’au sortir de ce « Triple 9 », je n’ai pu que donner raison à ceux qui m’avaient parlé de ce film ainsi. Ah ça ! On ne se contente pas de végéter pendant les trois quarts du film entre un premier et un dernier quart d’heure intéressants (en tout cas moi, c’est comme ça que j’ai vécu « The Proposition » et « The Road »). Non, il n’y a décidemment rien à dire là-dessus : c’est nerveux, c’est posé, et surtout, ça a ce petit zest de souffre qui manque à beaucoup de thrillers. Oui, moi, je l’avoue, j’ai vraiment trouvé mon compte dans cette atmosphère un peu « dirty » des milieux ripoux de Los Angeles. Alors après, rien de neuf non plus à l’horizon. Ça fait le boulot et ça le fait bien. Il y a suffisamment de péripéties et une réalisation suffisamment nerveuse pour que le spectacle fonctionne sur moi jusqu’au bout. Maintenant, au-delà de ça, j’avoue que le spectacle n’ait pas parvenu à susciter une véritable empathie pour les situations et les personnages. J’ai finalement regardé tout cela d’un œil extérieur. Un œil ravi certes, mais un œil extérieur malgré tout. Donc, par honnêteté intellectuelle, j’avoue que j’ai du mal à passer au-delà du « 3 étoiles ». Maintenant, je comprends pleinement qu’on puisse s’emballer pour ce film. Personnellement, moi-même, je reconnais que, par rapport à son projet de base, il fait le boulot bien comme il faut, et il tire presque le meilleur parti de ce qu’il pouvait tirer de tout ça. Bref, un bon petit cru que ce « Triple 9 ».