POUR - par Wyzman
...) Avec son surprenant casting, le réalisateur s’est attelé à la tâche du mieux qu’il a pu, faisant des choix que l’on peut voir d’un très mauvais œil. Pourquoi prendre des acteurs « blancs » quand on sait que les Égyptiens de cette époque étaient tout sauf blanc ? Pourquoi choisir de mettre l’accent sur les travaux de Ramsès alors que sa relation complexe avec son père aurait été plus intéressante ? Pourquoi le messager de Dieu est-il un enfant ? Enfin, pourquoi prendre autant de temps à présenter la « nouvelle famille » de Moïse alors qu’elle a finalement peu d’importance dans la trame scénaristique ? Autant de choix que l’on respecte, à défaut de vraiment les apprécier.
Si EXODUS peut paraître long, c’est normal. Pas simplement parce qu’il dure 2h30 ou parce que la 3D a tendance à fatiguer nos yeux plus rapidement. Non, si le film semble à certains moments long, c’est tout simplement parce que certaines scènes sont de trop, certains plans un peu redondants, certains dialogues sans intérêt. Néanmoins, tout cela a le mérite de poser convenablement les tenants et aboutissants de cette lutte entre deux peuples. La question de la foi de Moïse est bien développée, de même pour les peurs de Ramsès.
Lancé comme cela, on pourrait croire que ce ne sont que des détails, mais c’est vraisemblablement là que l’on reconnaît le talent de Ridley Scott : alors qu’il aurait pu faire de son œuvre un simple film d’action où tout le monde se bat, où tout le monde meurt, il s’attarde sur la psychologie de ses deux héros. On vous l’accordera, ce n’est rien d’extraordinaire ou de révolutionnaire, mais elle est nécessaire. Pour pleinement apprécier les scènes d’action, de combat, les effets spéciaux impressionnants et la 3D pour une fois utile, il est nécessaire de comprendre où se situent spirituellement Moïse et Ramsès. Sans cela, le film ne vaut rien.
D’ailleurs, et comme on s’y attendait, ces scènes d’action sont vraiment impressionnantes. Les combats rapprochés sont bien chorégraphiés, les plans d’ensemble présentant les peuples font mouche et le passage de la mer Rouge est à couper le souffle. De même pour les dix plaies qui, dans EXODUS, sont sincèrement bien illustrées. Tantôt exaltante tantôt écœurante, cette séquence tend à ne rien édulcorer. Une excellente chose ! (...
CONTRE - par Loris
...) Assez inconsistant, EXODUS avait pourtant tout du grand spectacle de cette fin d’année. Malheureusement, si l’on excepte le débat religieux qu’il nous impose et que l’on s’intéresse plus frontalement à sa forme attirante, la frustration est de mise. Sans doute aurait-elle été amoindrie à la vue d’un autre nom à la réalisation, moins prestigieux, car c’est peut-être le plus grand problème du film. On en attendait trop. Reste un beau livre d’images, qui nous rappelle à quel point le cinéma de cet immense monsieur pouvait être à la fois raffiné, organique et viscéral. Un cinéma fait de sensations, que l’on éprouvera bien peu devant cette production douteuse.
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