1920. Liéna (la seule originalité du film que ce prénom singulier) a 35 ans. Elle vient de perdre son (riche) époux, Pierre Duprat, et, seule nouvelle titulaire du patrimoine familial (elle est bréhaigne), elle entreprend de mener à bien le projet qui tenait tant à coeur à son défunt mari, raccorder au réseau électrique l'ensemble des métairies de son immense domaine de 8.000 hectares. Comme on est dans les Landes, il y a surtout des pins à perte de vue, et les métayers sont aussi gemmeurs pour la distillerie Duprat. En plein conflit social, renaissant sans arrêt de ses cendres (en particulier quand arrive pour souffler dessus, façon lutte des classes, un meneur syndical belge), la jeune femme se retrouve rapidement en délicatesse à la fois avec les autres gros propriétaires (dont surtout sa grand-tante par alliance Hector, redoutable veuve, qui ne lui pardonne pas d'avoir voulu prendre les rênes des intérêts familiaux), et les métayers misérables. Côté sentiments, après avoir envisagé d'adopter un orphelin de guerre (un poil trop tôt pour la vraisemblance juridique cependant, car la loi ouvrant l'adoption aux mineurs ne date que de 1926 !), elle essaie d'assouvir son mal d'enfant avec sa petite-nièce Suzanne (qui a l'âge d'être sa propre fille, mais est la petite-fille de sa demi-soeur très aînée, Madeleine/Miou-Miou - au moins 10 ans de trop pour le rôle - laquelle aurait l'âge plutôt d'être sa mère à elle...), et se rapproche d'Iban, le Basque taciturne (mais bel homme) qui assure les fonctions de régisseur. Tel que, entre conflit social, romance et histoires de famille, cela paraît prometteur. Hélas, François-Xavier Vives (dont c'est le 1er "long"), s'il a su bien s'entourer (par exemple avec la costumière réputée Elisabeth Tavernier), si son travail technique est impeccable, ne réussit jamais à captiver le spectateur, qui attend (en vain) les enjeux et la passion promis. C'est poli, joli et vide. Marie Gillain en Liéna convainc moyennement il est vrai (coproduction belge). On préférera Jalil Lespert en Iban, et plus encore le personnage de la tante Hector (Rosalia Cuevas, autre Belge). « Fin » au bout d'1 h 35 : « tiens déjà », on s'est poliment ennuyé, espérant toujours en quelque chose de vivant, d'intéressant... jamais venu.