Alors là merci ! Merci ! Merci !! MERCI !!! Deux énormes et admiratifs mercis : 01) Tout d’abord merci pour ne pas avoir laissé la saga Chucky se terminer sur cette énorme merde qu’est "Le Fils de Chucky" et 02) et ensuite merci à Don Mancini, qui justement avait réalisé l’étron en question, d’avoir arrêté sa crise d’adolescence et de sniffer de la dope pour se remettre dans le droit chemin. Et quoi de mieux qu’un reboot pour relancer tout ça.
Nous sommes donc propulsés dans une sorte de vieux manoir où vivent Nica, une jeune femme en fauteuil roulant depuis sa naissance, et sa mère ultra protectrice. Un jour Nica reçoit par colis une poupée « Brave Gars » et se demande qui a pu l’envoyée. Peu de temps après sa mère tombe malencontreusement de la rambarde de l’étage et se tue. Nica voit alors le reste de sa famille débarquer (sa sœur Barb, son beau-frère, sa nièce et la nounou de la petite) pour passer le weekend afin de dire un dernier adieu à la mère décédée. Il est évident, et ce dès les premières secondes, que l’intention première de ce nouvel opus est de retourner aux sources de la saga, à savoir un film d’horreur et d’ambiance où le monstre tueur est un jouet pour gosses. Et pour cela, Mancini y met les formes : lieu lugubre style vieille maison hantée des années 70, scènes souvent sombres avec très peu d’éclairage (souvent des éclairs dus au mauvais temps extérieur), ambiance sonore rétro mais très pesante, séquences de « cache-cache » assez rapides et bien cadrées. Notre réalisateur se permet même deux belles séquences : Tout d’abord celle de l’apparition du titre où l’on voit Chucky sur une chaise au 1er plan avec Nica et le corps de sa mère inerte en arrière-plan. La caméra fait alors le tour de Chucky doucement pour revenir à son plan de départ mais avec un nouvel arrière-plan où nous voyons Nica pleurer tandis que les policiers embarquent le corps de sa mère. Très stylé, j’apprécie beaucoup. Mais j’apprécie encore plus cette incroyable scène où Nica découvre Chucky en haut de l’escalier, descendant tranquillement le couteau à la main, se retrouvant illuminé de temps en, temps par les éclairs. Si ça ce n’est pas un hommage direct à Michael Myers dans "Halloween" de John Carpenter !! On retrouve donc notre poupée tueuse favorite en grande forme : les morts sont assez sympas même si je trouve dommage qu’elles ne soient pas toutes aussi gore que celle de Ian. D’ailleurs Chucky a troqué son style punk gothique pour un nouveau beaucoup plus doux et proche du « Brave Gars » de base. Mais je vous rassure qu’il n’en reste pas moins effrayant (voir cette scène où il est avec Alice sous les draps, cette dernière lui envoyant directement en plein visage sa lampe de poche : ça c’est une tronche flippante !!). Pour donner vie notre ami, Mancini a continué d’utiliser les vieilles recettes : marionnettes et animatroniques, ainsi que des enfants déguisés pour certains plans. Mais la grande surprise de ce nouvel opus est l’apparition de séquences avec des CGI : le meilleur du passé complété par les merveilles d’aujourd’hui pour un rendu plus que satisfaisant à l’écran. Mais la meilleure surprise du film vient en fait de son scénario : lors d’une séquence flashback durant laquelle Chucky explique à Nica pourquoi il est venu dans cette maison, Mancini arrive à relier subtilement tous les précédents opus avec ce dernier. Et ce qui nous paraissait être un reboot est au final une véritable sixième suite ! Très bien joué car on ne s’y attend pas le moins du monde. De plus, avec une fin assez inattendue, on ne peut que croire qu’il y aura d’autres films par la suite, mais ça j’y reviendrais plus tard. Côté acteurs c’est plutôt léger : Danielle Bisutti est assez sympa dans son rôle de grande sœur chiante et conne comme ses pieds, Maitland McConnell n’est là que pour nous imposer son jolis minois et le quota minimum de chair fraîche à l’écran (d’ailleurs son histoire avec Barb est certainement le truc le plus con du film !), on oublie Brennan Elliott assez rapidement tant le personnage de Ian est insignifiant tout comme la petite Summer Howell. Non la véritable curiosité du film vient de Nica qui est interprété avec justesse par Fiona Dourif qui n’est autre que la fille de Brad Dourif, l’interprète original du tueur Charles Lee Ray et celui qui donne sa voix à Chucky dans tous les films de la saga !! Je parle de curiosité car il est sidérant de voir à quel point Fiona possède les mêmes traits faciaux que son père : impossible de douter de la parenté !!
Rendant grâce à une saga qu’il a créée il y a 24 ans, Don Mancini offre avec Curse of Chucky un véritable cadeau aux fans, une sorte de sublime chant du cygne car, contrairement à ce qu’on a pu croire durant le film, son ultime scène située post-générique de fin (surtout ne partez PAS avant car elle est vraiment sympa !!) à l’air de nous dire qu’il s’agit bien d’un adieu définitif. La boucle est bouclée ?