Ah, Nicolas Bedos... Certes, il n'est pas à la réalisation, mais sa présence au scénario et aux dialogues ne laisse guère de doutes quant à la personne réellement à la tête de ce projet. D'ailleurs, j'y ai retrouvé à la fois ce que j'aime et n'aime pas chez le bonhomme. D'un côté, « Amour & Turbulences » n'est pas sans charme, le « fils de » lorgnant (et l'assumant fièrement) clairement du côté des comédies romantiques américaines, aussi bien dans les situations, les dialogues, la musique « à l'ancienne » d'un goût très sûr, l'approche qu'ont les acteurs de leurs personnages, avec seconds rôles (se voulant) savoureux. Surtout, si l'on peut voir ces (nombreux) flashbacks comme une forme de facilité au départ, ces derniers sont parfois séduisants, plus que ce qui se passe dans l'avion, par définition limité dans ses mouvements. Enfin, j'ai aimé qu'aucun des deux amoureux ne soit idéalisé ou qu'un parti pris soit clairement pour l'un ou l'autre tant leurs réactions, leurs comportements peuvent être aussi répréhensibles que touchants, dérisoires, désespérés : l'amour, quoi, passionnel, déraisonnable. De l'autre, voir l'ami Nicolas se vautrer parfois dans un humour beauf, pour ne pas dire légèrement machiste, où l'on parle cul souvent au-delà du raisonnable, ce n'était vraiment pas indispensable, d'autant que le problème est récurrent dans son « œuvre ». Pas mal de monde est touché, que ce soit le rôle insignifiant d'Arnaud Ducret, les moments assez « malaisants » entre Jonathan Cohen et Lila Salet, seule Clémentine Célarié s'en sortant pas mal dans ce registre « vachard sexy », probablement le personnage secondaire le plus réussi. Pour le reste, c'est emballé plutôt correctement, non sans lourdeurs et facilités, donc, mais agréablement rythmé, suffisamment incisif et doté de rebondissements parfois biens vus pour que le récit tourne pas mal : cela aurait pu être bien, c'est juste sympa.