Avis sur L'Attentat

L'attentat est mon tout premier pas vers le cinéma du Moyen Orient. Et je dois dire que j'en ressort conquis. C'est un œuvre assez extraordinaire de justesse et de finesse, mise en scène par un réalisateur inspiré et portée par des acteurs convaincants. Il fut même surprenant, dans mon esprit remplit de préjugés et légèrement étroit, que la qualité du film soit si grande. Mais l'atout ultime de ce film choc ne réside pas que dans sa forme. Car "L'Attentat" est avant tout, un film MAGNIFIQUEMENT dosé. Chaque scène, chaque dialogue, chaque plan est pensé pour être d'une époustouflante simplicité. Et dans un tel film, cela relève réellement de la prouesse. Qui n'aurait pas utilisé moult violons et envolées lyriques, lorsqu'Amine découvre, tétanisé, le corps sans vie de sa femme ? Ici, seul le déluge d'émotions provoqué par une image silencieuse. Qui n'aurait pas filmé l'explosion, centrale a toute l'intrigue, par des plans en grue, avec un montage rapide et spectaculaire ? Ici seul le terrible et impitoyable son de la destruction résonne. Qu'est ce que "L'Attentat" dans ce cas, si ce n'est ni un film sur le terrorisme, ni un tire-larme ? C'est un puissant drame, humain et envoutant sur la quête du "Pourquoi", au sein du conflit israélo-palestinien, traité avec la plus grande justesse et une touchante et naïve objectivité sur cette question, qui demeure présente dans l'air politique actuel. C'est un film intense, touchant et fascinant. Du très bon travail !
Ps: Et c'est ainsi, armé de mon esprit critique de cinéphile, que commença ma conquête des paysages cinématographique du Moyen-Orient !

Je m'y suis précipitée après avoir vu effectivement cette B.A. CHOC ! Le film l'est tout autant, comme un coup de poing dans l'estomac.
La construction du film est relativement simple et presque linéaire et scolaire. En effet, pour moi, le film se divise en deux parties distinctes.
Deux changements de lieux, où l'on suit le personnage d'Amin (Ali Suliman) passer de Tel-Aviv à Naplouse. Puis, grâce à de petites touches subtiles, le réalisateur réussit à modifier notre point de vue vis-à-vis de l'héroïne martyre. Non seulement, son mari commence aussi à douter et à découvrir petit à petit des preuves inconcevables pour lui. Mais, le spectateur est lui aussi entièrement immergé dans ce questionnement, ces doutes et l'on se perd en conjectures, etc. Et j'avoue que toute cette partie à Naplouse m'a vraiment déstabilisée. Je ne m'attendais pas à ce que le film parte dans ce sens.
Et c'est bien cela, l'immense force de ce film. Il n'assène jamais, à aucun moment, aucune vérité, aucune preuve. Tout comme Amin, nous sommes perdus, assommés, ne sachant plus quoi croire et qui croire.
Film d'une richesse extrême, de par les nombreux thèmes qu'il ose aborder de front : le terrorisme, l'intégrisme, le choc des cultures, la religion bien sûr, le sentiment de se sentir étranger dans son pays, le sentiment d'injustice face à l'indicible, l'incompréhension, le déni, la culpabilité de n'avoir rien vu, le sentiment de trahison et de mensonge de son épouse, l'explosion de son couple... etc... et au final, une sorte de résignation.
Un léger regret : ne pas en avoir appris davantage sur les motivations réelles de Siham. Dont le mystère est pourtant si merveilleusement suggéré. Par les quelques magnifiques flashbacks, où l'on voit Siham, mais toujours de façon très brève et cachée derrière des rideaux, des voiles (son voile de mariée), comme pour mieux entretenir son mystère. Mystère qui restera entier.
Mais, le thème principal, c'est bien sûr une histoire d'amour somme toute banale et intemporelle. Et qui montre que l'on ne connait jamais vraiment personne, même la femme qui a partagé notre vie pendant de nombreuses années.
Pour finir : mise en scène et montage majestueux, photo superbe (les lumières des villes la nuit) et la musique d'Eric Neveux, très envoûtante.
3,5/5 seulement, car j'aurais aimé que le personnage de Siham et surtout ses motivations soient plus explicitées.

Ziad Doueiri avait l'envie d'adapter le roman de Yasmina Khadra depuis longtemps. Bien qu'il en modifie la fin, l'adaptation est fidèle. Là où le roman se focalisait davantage sur les humiliations subies par les Palestiniens et les peurs des Israëliens, le film s'intéresse finalement plus à l'intime d'un couple, pour en arriver à la conclusion que l'on connaît toujours mal ceux que l'on aime.

[Vu à l'occasion du festival du film policier de Beaune]. Pour un premier film, l'Attentat est un drame rondement mené, où la tension est à son comble, et démontre une fois de plus toute l'incompréhension mutuelle de 2 peuples. Ali Suliman est une force de la nature, avec un grand charisme mêlé à un bon jeu d'acteur. Le film baisse d'intensité dans sa deuxième moitié, avec quelques longueurs parfois évitables, tout comme les flash-back avec sa femme kamikaze, qui comble les quelques faiblesses de l'intrigue. Il manque quand même quelque chose lors de ce fameux périple en Palestine, car on reste un peu sur notre faim. Malgré tout, le réalisateur nous emmène à la conclusion qu'il souhaitait : la quasi-acceptation et la résignation par rapport à un geste incompréhensible au départ. Que ressent-on au final ? Comme un malaise, car oui, c'est une oeuvre dont vous ne sortez pas indemne.

Plus que la tragédie tire-larme ou l’énième regard moralisateur porté sur la situation houleuse au proche orient qu’aurait pu donner, entre de mauvaises mains, l’adaptation du roman de Yasmina Khadra, cette véritable bombe cinématographique (excusez le jeu de mot) se révèle finalement être un excellent thriller où se mêlent sans complaisance des enjeux politiques que parfaitement intimistes. Le réalisateur libanais Ziad Doueiri parvient à donner un ton si réaliste au parcours de ce médecin arabe, magnifiquement interprété par Ali Suleman, qu’il apporte un éclairage belliqueux à ce contexte en en éliminant toute trace de manichéisme facile. Si, en revanche, le parcours psychologique qu’a pu avoir sa femme reste confus dans sa précipitation narrative, l’émotion et le message humaniste qui se dégagent de cette quête de vérité fait de L’attentat un des plus beaux psychodrames réalisés sur ce sujet particulièrement épineux.

L'attentat part sur des bases très élevées et pour cause le film repose sur un concept fort et fascinant. En plus les acteurs sont réellement excellents, la photo est plutôt réussie et la musique est vraiment belle. Après une première partie sur l'incompréhension, le film part dans une toute nouvelle direction dans la seconde. En effet, le mari (et donc le spectateur) part comprendre les raisons de l'acte de cette femme. Malheureusement c'est là que le film se perd dans des eaux troubles car non seulement on ne comprend pas le basculement de cette femme. Les raisons sont données certes mais cela importe peu en définitive. En revanche, le film minimise de façon obscène un acte absolument barbare qui coûte la vie à 11 enfants. Contrairement à ce que de nombreux critiques ont écrit, l'attentat est profondément manichéen et la fin fait véritablement froid dans le dos et pourra laisser un goût assez immonde en bouche...

Alors que vient de se terminer un Festival de Cannes particulièrement décevant, sort dans les salles hexagonales un film ayant obtenu des récompenses beaucoup plus modestes qu'un prix cannois, des récompenses obtenues à Marrakech et à San Sébastien. Heureusement, ce film permet de constater que le cinéma n'est pas mort et qu'il est à même de nous donner de belles émotions. Tourné en Israël et dans les territoires occupés par un réalisateur libanais, "L'attentat" est l'adaptation du roman homonyme de l'algérien Yasmina Khadra, un homme qui a eu le courage de composer son nom de plume à partir des 2 prénoms de sa femme. "L'attentat" raconte l'histoire d'Amine, un chirurgien arabe de nationalité israélienne, parfaitement reconnu par ses pairs, parfaitement intégré dans la société israélienne et dont Siham, sa femme, commet un attentat particulièrement meurtrier en se faisant exploser dans un restaurant de Tel Aviv. Stupeur de la part d'Amine qui refuse d'abord de croire à ce scénario puis, lorsqu'il doit se rendre à l'évidence, cherche à comprendre les raisons de cet acte, ce qui débouche sur un voyage dans les territoires occupés. Sur ce sujet brûlant, ce film sur la trahison (celle de Siham par rapport à son mari, mais aussi celle d'Amine par rapport à ses origines) réussit l'exploit de ne jamais être manichéen. On pourra tout juste regretter que le 2ème moitié du film soit un peu moins passionnante que la première et regretter encore plus le choix délibéré du réalisateur concernant la musique : pour lui, pas question d'installer une musique en provenance du Moyen-Orient. Choix, au contraire, d'une musique rappelant les années 60 et l'ouest américain. La route 66, pour être plus précis. Pourquoi ? mystère et boule de gomme. Personnellement, sur un tel sujet, j'aurais préféré entendre du oud plutôt que de la guitare électrique. Mais comme Ziad Doueiri maîtrise parfaitement sa mise en scène et son montage, on lui pardonnera cette petite faute de goût.

J'attendais certainement trop de ce film. Je l'ai trouvé long et sans grand intérêt. J'espérais plus de suspens, là on entre dans l'histoire très rapidement et cela n'aboutit nulle part dans la mesure où ce sujet sensible reste un mystère, chacun ayant sa propre histoire et restant sur ses positions. Un navet !

Un film très dur mais aussi très fort. A petite échelle, on suit le terrible parcours de cet homme, remarquablement interprété par Ali Suliman, qui essaye de comprendre les actes de sa femme et pourquoi elle lui a caché ses intentions. A grande échelle, on a une vision assez réaliste d'où en est le conflit israélo-palestinien, toujours aussi vif et avec une issue bien lointaine. Le film permet d'avoir les points de vue des différents partis et on essaye de tous les comprendre, aussi difficile soient ils. Il y a des réflexions intéressantes et qui font réfléchir comme lors de cette discussion avec le commanditaire de l'attentat. Bref, un sublime film qui mérite tous ses éloges.

film intimiste sur un sujet grave et douloureux, l'humain face à l'inhumain... comment une relation se tisse autour de non dits et de secrets. Un témoignage personnel , un regard juste et subtil. une bande son travaillé qui accompagne le spectateur dans la découverte des multiples facettes des personnages. un film courageux qui aborde le déchirement et la violence des deux côtés (Israel/Palestine) et un témoignage à soutenir, alors qu'il est déjà interdit dans de nombreux pays.

Je pensais voir un "film choc" comme sur l'affiche, avec une histoire prenante. Raté: c'est mou, c'est lent, c'est ennuyeux au possible. Le sujet était pourtant intéressant. Un homme arabe, installé en Israël, découvre que sa femme chrétienne s'est fait exploser dans une attaque-suicide. Pourquoi ? Comment accepter cette vérité ? Hélas, l'histoire se traîne en atermoiements de ce pauvre homme qui refuse l'évidence. Quand enfin il ouvre les yeux, on espère que le rythme va repartir. Pendant quelques scènes c'est vrai, mais... ça retombe. Impossible de comprendre les motifs de sa femme. Lui n'arrive pas à se faire une opinion, ne prend aucun parti, et ne donne pas son avis. Outre un manque de courage du scénariste, on doit se cogner les pseudos-réflexions intelligentes des protagonistes. Pitié. Pourquoi ne pas avoir fait un grand film avec un matériau aussi riche !?

Je n'ai ressenti qu'un énorme vide dans ce film. Les scènes s’enchaînent sans rien apporter.

Pendant toute la projection j'ai attendu le film choc et le suspens insoutenable que nous promet l'affiche...en vain. Cette adaptation du livre à succès de Yasmina Khadra et sa sortie ont connu quelques problèmes (surtout au Liban, pays d'origine du réalisateur), mais le film arrive chez nous précédé d'une bonne rumeur et couvert de prix. Cela commence pourtant très bien. Les premières scènes sont haletantes et terribles. Mais cela se...

Une claque laïque sur l'absurdité du conflit israélo-palestinien magistralement interprétée par des acteurs inspirés. La réalisation sobre nous immerge dans l'univers sombre et dramatique des territoires palestiniens. L'impossibilité de comprendre les motivations profondes de tels actes montre combien l'impasse de ce conflit pluri-millénaire ne peut que difficilement se résoudre en dépit de la volonté de certains de vouloir en finir sans prendre partie ni d'un côté ni de l'autre. A voir absolument.

Tiré d'un roman à succès de Yasmina Khadra, l'argument de L'attentat est simple : un médecin arabe de nationalité israélienne apprend que sa femme chrétienne, qu'il croyait bien connaître, vient de commettre un attentat suicide.

Le film se décompose en deux parties assez clairement distinctes.

Dans la première, le héros apprend progressivement...