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    La Grande Bellezza
    Note moyenne
    4,0
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    264 critiques spectateurs

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    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 25 juin 2013
    La grande bellezza a un parfum de décadence, de luxe, de vanité, d'égoïsme et de potentialités gâchées. Figure incontournable de la jet-set romaine, Jep Gambardella célèbre ses 65 ans et s'interroge sur le sens de sa vie. Auteur dans ses jeunes années d'un unique roman couronné de succès, il n'a plus écrit et a consacré son existence aux fêtes et aux soirées. Sortir. Être un mondain comme désir ultime.

    Dans une adéquation parfaite entre le fond et la forme, Sorrentino promène le spectateur comme Jep Gambardella promène son ennui, avec un sentiment de hasard, sans qu'on n'imagine jamais qu'il puisse y avoir un but au voyage.
    On croise ainsi toute une constellation de personnages sans âge: les vieux ont l'air faussement jeunes et les jeunes ont déjà l'air vieux. Une naine rédactrice en chef d'un magazine culturel, une strip-teaseuse quadragénaire et gravement malade (magnifique Sabrina Ferilli !), une ex-présentatrice de télé monstrueuse, un évêque qui prêche à coup de recettes de cuisine, une gamine bête de foire de l'art contemporain... peuplent un très curieux bestiaire, pitoyable et fascinant. Ils se côtoient depuis des décennies, s'amusent, se jalousent et cultivent leurs habitudes. Ils ne s'aiment pas. Ils ne se haïssent pas non plus.
    Et Rome bien sûr, comme personnage ultime, puisque seule elle restera. Mais la ville demeure toujours à distance: elle n'est vue que de très loin, dans de magnifiques plans panoramiques, parfaits mais inhabités. Les mondains investissent des lieux splendides, mais toujours fermés, toujours secrets, où l'histoire a remplacé l'humanité. La grande bellezza est là tout autour mais elle est inaccessible.

    Si Jep Gambardella pose un regard lucide sur cette micro-société qui l'entoure et sur ses propres lâchetés, rien ne l'ébranle jamais vraiment, ni la mort, ni les douloureuses réminiscences d'un premier amour, ni les prodiges d'une improbable Mère Teresa. Un mondain ne change pas.

    J'ai beaucoup aimé ce long film de Sorrentino (2 heures 20), son humour italien, sa poésie romaine et son regard douloureux sur les êtres. La scène où une vieille aristocrate déchue pleure sur son passé dans un musée, devant un vieux berceau, en écoutant l'audio-guide dérouler sa propre histoire, est tout simplement splendide !
    anonyme
    Un visiteur
    2,0
    Publiée le 31 décembre 2013
    Bof! J'aime bien quand même que le film me raconte quelque chose, ou me fasse rire, ou pleurer... Là, y a un certain esthétisme, certes, mais sur 2h30 ça ne suffit pas. Dommage car avec une ligne de narration ça aurait pû être réussi.
    Roub E.
    Roub E.

    729 abonnés 4 820 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 mai 2022
    Vivant sur le succès d’un livre qu’il a écrit dans sa jeunesse, Jep est un mondain séducteur, qui passe une vie futile entre soirées, conquêtes, boissons et discussions avec d’autres mondains. Bien sûr La Grande Belleza fait penser à du Fellini mais il m’a embarqué bien plus que son modèle. L’image de Sorrentino et de son directeur de la photo est merveilleuse et sublime Rome, son côté antique et les lumières d’aujourd’hui comme je ne l’avais jamais vu. J’ai adoré le personnage de Jep, bourré de défauts, à la fois prétentieux, désabusé, mais maniant le verbe de telle manière que ses vacheries se dégustent comme des bonbons. Mais j’ai été aussi touché par son désarroi face à une vie qui a filé et dont il veut profiter jusqu’à la dernière goute de champagne. Un beau film sur l’art, la vie, l’amour, la fête mais aussi sur le non sens de tout cela et l’importance de profiter de chaque instant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 décembre 2013
    Pure poésie, un peu lent par moment mais riche en émotion ! Encore une preuve de la créativité subtile italienne....j'ai adoré!
    NewBoorn
    NewBoorn

    54 abonnés 576 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 juin 2016
    A travers "La grande bellezza", Sorrentino nous parle de Rome mais plus globalement de son pays, à travers un portrait plutôt triste, représenté par le monde de la culture de la majestueuse capitale. Personnages hauts en couleurs, fêtes outrancières, bavardages incessants "made in Italy" sont de mises. Humour ? Oui. Tristesse ? Encore plus. Car derrière ses artifices se cachent des personnages vides, déprimés, à la recherche d'une nouvelle motivation ou de leur pseudo gloire passée. Le monde de l'art italien est sérieusement remis en question par le réalisateur italien, tout comme les mentalités ou simplement la réelle joie de vivre de la population. L'oeuvre nous fait passer par différents sentiments mais l'arrière goût est plutôt maussade. Dans le mille.
    marseyopolis
    marseyopolis

    18 abonnés 259 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 3 juin 2013
    Superbe film, mise en scène et en images gonflée, superbe bande son, beaux comédiens… Long tout de même, on se perd un peu en cours de route… mais c'est tellement agréable, un film intelligent et sans esbrouffe.
    horasOscar
    horasOscar

    1 abonné 14 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 31 janvier 2014
    Film kitch et creux comme ses personnages. Il y a 3 séquences savoureuses (l'interview de l'actrice sous sa tente, les 2 fois ou Gep rend visite a son éditrice) en tout, 12 minutes de qualité. Le reste est berlusconnien jusqu'à la moelle, les personnages tout comme le réalisateur.
    lionelb30
    lionelb30

    384 abonnés 2 495 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 26 mai 2013
    De beaux décors ( Rome !!!), une belle lumiere , de bons acteurs mais une multitude de scènes sans lien parfois et un film qui tourne en rond. Qu'a voulu faire ou dire le realisateur? Assez deroutant.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 juin 2013
    Les points négatifs envers ce film ne sont pas mensongers. Il y a quelques longueurs ressenties, mais si j'avais en charge de les couper je ne saurais où mettre mes ciseaux. Sorrentino cherche à saisir le vide, l'ennui urbain en tant qu'angoisse, et il joue avec nous, comment nous le faire comprendre sans nous ennuyer, sinon en ralentissant la vitesse, en prenant des pauses, pour mieux rebondir, et relancer notre intérêt, croissant, happé, pour le cheminement de Jep? Grace à cette construction habile notre identification avec le personnage incarnée par le génie du génial Servillo est renforcée. Sorrentino est un esthète, son style fleurit en arabesques à chaque bouts de mise en scène. C'est presque comme un anti Bresson, sauf que le point commun entre cet austère et ce baroque flamboyant, c'est d'avoir un vrai style, identifiable dès le début, sans s'essouffler, prenant racine, beau. Beaucoup en rêvent, essayent bougeant la caméra comme ci, comme ça. Peu des réalisateurs en ont un. On peut ensuite reprocher le manque de critique social de la jet set, comme Proust se paya la bourgeoisie... O.K, c'est juste que ça n'a rien à voir. Le vide existentiel du prolo est aussi vide que celui du dandy huppé, également inauthentique, et la vulgarité bling bling entre un vrai diamant et sa copie en toc réduit la fracture sociale par le bas, comme un nivellement du niveau scolaire... Qu'il est beau le voyage intérieur de Servillo Gambardella, qu'il épouse les méandres du Tibre, le long de ses quais, qu'il est urbain, capital, pulsation d'un peuple qui fut plus qu'il n'est, maladie de nos pays en proie à la grande Europa ; en ce sens ce film s'adresse à ceux qui bouffent du Paris quotidiennement, son inhumanité, ses questionnements sur la survie de l'âme en son sein, la fidélité rare, l'amour épanoui encore plus rare. Les valeurs renversées par la modernité plutôt qu'améliorées, le prix des loyers, une femme qui choisira le souvenir chéri de Jep plutôt que lui-même, des élans lyriques et des cassures ironiques ; le film mélange les pièces de ce puzzle représentant un brouillard, et nous en restitue la grande beauté comme un soleil voilé dans un tableau de Turner. Servillo en digne italien héritier de Gassman et Dino Risi sait jouer la dent dur de l'humour infiniment sarcastique transalpin, notamment lors de la scène de l'enterrement. On est loin de Fellini, encore plus d' Antonioni. C'est du Sorrentino, et Servillo, et surtout, car ils s'effacent devant leur sujet, une chimie cinématographique qui révèle charnellement le lien entre un homme et son environnement, le façonnage de l'un sur l'autre, preuve de rien, garantie de rien, mais qui pousse, qui pousse, pour quel fleur, quel fruit, quel pépin, quel graine? Les spécialistes reconnaissent l'un à l'autre. Reconnaissons ici un beau film, surtout qu'en ce moment on n'est pas gâté. Je n'y vois pas de hasard, mais une illumination.
    gemini-hell
    gemini-hell

    26 abonnés 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 octobre 2013
    Les premiers plans laissent présager le pire avec ce flot d’images filmées sous tous les angles possibles (on reconnaît bien là les tics de mise en scène de Paolo Sorrentino), qui partent dans tous les sens et se succèdent sans fil conducteur apparent. Il faudra une bonne demi-heure de mise en route pour petit à petit se laisser séduire et envahir par cette faune élitiste romaine et par ses préoccupations existentielles engluées dans le nombrilisme. Ce ne sera par la suite qu’une succession de scènes aussi inattendues que captivantes où l’inspiration et l’imagination ne cesseront de nourrir ce scénario époustouflant. Toni Servillo fait des merveilles dans sa composition et derrière les formes généreuses et provocatrices de Sabrina Ferilli se cache une belle âme et cela donne lieu à un rôle magnifique. « La Grande Bellezza » aurait largement mérité de figurer au Palmarès du Festival de Cannes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 5 juillet 2013
    Magnifique film: superbe photographie avec des plans sublimes et des cadrages impressionnants et toujours justes, de très nombreux messages qui font réfléchir sur le sens de la vie, de la routine, de la nostalgie et j'en passe, et enfin un personnage principal
    magnifiquement interprété, drôle et touchant. A voir absolument!
    soniadidierkmurgia
    soniadidierkmurgia

    1 006 abonnés 4 090 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 9 mars 2016
    La jet set romaine a depuis longtemps déserté les bars et cabarets de la via Veneto chers à la dolce vita de Fellini, désormais elle danse en rangs serrés, le nez truffé de coke au rythme saccadé de "Mueve la colita" mixée par El Gato DJ. Jep Gambardella écrivain d'un seul livre à succès devenu journaliste est un des princes de ces nuits endiablées qui se succèdent sur les terrasses des beaux appartements. A plus de 60 ans, il se regarde vivre et vieillir entouré de ses compagnons du petit matin. A 26 ans, débarquant à Rome de sa province natale il s'était fait la promesse de ne pas seulement participer aux soirées, mais aussi d'avoir le pouvoir de les gâcher. Pari tenu, son sens de la répartie, la froide lucidité de ses jugements et aussi l'aura conférée par son seul et unique roman plébiscité en son temps, lui ont donné ce pouvoir tant convoité de donner le là. Désormais il en use avec parcimonie pour inviter ses hôtes ou convives à faire comme lui le constat du néant de leurs vies passées dans une sorte de bovarysme qui les a amenés, pantins désarticulés aux abords de la vieillesse. Aussi quand une de ses amies, écrivaine ayant cédé aux sirènes de l'écriture facile pour assurer son train de vie, se cherche des faux-semblants pour maquiller sa cupidité, il lui retourne un portrait sans concession qui n'est pas s'en s'adresser à lui-même. Non décidément, Jep ne va pas bien, même si en grand seigneur et conscient de sa réputation, il n'affecte de rien n'en laisser paraître. Pourtant les clefs de la ville lui sont données et il a accès aux plus beaux endroits que le commun des mortels que nous sommes ne verra jamais. Une Rome déserte de la nuit ou du petit matin que Paolo Sorrentino filme avec une majesté digne de celle de Visconti. Sorrentino qui filme Toni Servillo comme le maître filma Dick Bogarde dans "Mort à Venise" (1971) réussit grâce à son acteur fétiche et à la musique de Lele Marchitelli, l'impossible réconciliation entre Fellini et Visconti, les deux maîtres du cinéma italien que tout opposait en apparence. Le goût pour le foisonnement, le bizarre, le baroque ou le grotesque de Fellini est assurément bien présent. Le portrait de la directrice naine du journal en atteste tout comme la scène avec l'émule du docteur Frankenstein qui botoxe à la chaîne contre 700 Euros tous ces fantômes venus s'acheter un peu de jeunesse pour retourner au plus vite à leur quête du néant. Mais le grandiose et la grâce du maître milanais sont aussi convoqués par les habits d'apparat du Guépard (Burt Lancaster) que souvent revêt Jep Gambardella. Pour s'en convaincre il faut se laisser emporter par le générique de fin sur le Tibre qui rappelle étrangement l'arrivée sur la lagune ouvrant somptueusement "Mort à Venise". Guidé par ses deux figures tutélaires, Sorrentino n'en trouve pas moins sa propre voie, teintée d'un pessimisme peut-être encore plus profond que celui de Visconti autrefois déchiré par ses contradictions. Bouleversant, le film de Sorrentino l'est tout autant par les images, la musique que par le jeu tout en lassitude sereine de Toni Servillo dont le personnage perçoit un peu tard qu'il aurait pu donner un tout autre sens à sa vie s'il avait su saisir dans sa jeunesse l'amour qui s'offrait à lui . Un film somptueux comme le cinéma italien ne nous en avait pas donné depuis longtemps et qui ravira les amoureux de la ville éternelle.
    tuco-ramirez
    tuco-ramirez

    111 abonnés 1 577 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 5 novembre 2014
    Jep Gambardella, est un bourgeois irrésistible et jet setteur romain revenu de tout. Complètement blasé, il arpente les fêtes et soirées, il est homme d’esprit tout de même. Jeune, il a écrit un roman à succès adoubé par la critique ; mais il est devenu cynique et ne trouve plus goût pour la nature humaine.
    Sorrentino lorgne clairement avec ce film vers les grands films romantiques italiens type Fellini dont il veut rendre hommage. Partant du postulat que dans cette vague du cinéma italien, il y a du bon comme de l’ultra chiant ; la référence continue à ce cinéma dans ce film était un pari risqué. Et puis l’hommage pourquoi pas, mais çà ne suffit pas à faire un film.
    Le tout donne une œuvre prétentieuse, mégalo et autocentré sur un microcosme. Plutôt que de dénoncer, Sorrentino se trouve en conclusion dans le rôle des « moqués » de son film. Il pourrait lui-même être ce mondain revenu de tout. En effet, pour alimenter son propos, il cite Céline et Proust, la « Dolce Vita » qu’il agrémente d’un peu d’illusions perdues portés par de pauvres snobinards (la naine est le personnage le plus ridicule de cette grande parade).
    Pour moi, juste la joie de voir Toni Servillo que j’adore entre deux mouvements de caméra alambiqués parfois à la limite du vomitif
    Matching P.
    Matching P.

    11 abonnés 133 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 septembre 2013
    Ce long film (2h30) de Paolo Sorrentino renoue avec le grand cinéma italien de Fellini et de Scola ; tous ont filmé Rome, ses splendeurs et sa décadence. On retrouve les personnages caricaturaux, les fêtes et la démesure de Fellini ("La Dolce Vita", "Fellini Roma"), mais aussi la fête délirante du roman d'Ammaniti (cité d'ailleurs dans le film) "La fête du siècle". On retrouve aussi les débats des films de Scola ("La Terrazza") autour de ce que l'on a été et qu'on ne sera plus, des ambitions que l'on n'a pas pu ou pas su réaliser. Comme dans "La Dolce vita" le héros (Toni Servillo) à la fois désabusé et mélancolique porte un œil critique sur la vanité des mondains qu'il fréquente : ancienne vedette des show berlusconiens botoxée et droguée, cardinal plus préoccupé de recettes de cuisine que de spiritualité, nobles déchus qui se louent à la soirée. Sa quête d'une relation amoureuse est anéantie par la mort, sa recherche d'inspiration trouve un obstacle dans la vie romaine au milieu des corrompus. Il se voit vieillir et fait le bilan de sa vie : "ma vie est un fleuve qui ne va nulle part"

    Nostalgie, mélancolie représentées à travers le fleuve et la mer mais aussi un humour qui se déchaîne sur les snobs et un anticléricalisme typiquement italien que nous avons trouvé trop insistant à propos du personnage de la Sainte (mais, la voir dans un fauteuil d'Emmanuelle, une certaine référence pour les anciens d'entre nous ... ça s'appelle de l'humour noir !). Il n'est pas difficile de filmer la beauté de Rome mais le cinéaste y rajoute des images insolites dignes de Fellini comme un prestidigitateur qui fait disparaitre une girafe dans les Thermes de Caracalla (on pense à Mastroianni en Mandrake, le magicien de Fellini Roma).

    Un film riche, foisonnant, débridé qui ne trouve son ordre interne dans une succession de scènes comme un film à sketches - à réserver à un public prêt à accepter le loufoque et la bouffonnerie !
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 décembre 2013
    Ce nouveau film de Sorrentino est probablement un peu trop long. Le récit se perd parfois dans un certain foisonnement. Et d'aucuns diront que le sujet n'est pas dans l'air du temps. Peut-être. Mais quelle qualité d'écriture et quelle mise en scène ! Autour d'une trinité "mondanité, vanité, vacuité", le cinéaste brode un canevas très fellinien, tout en ironie sur la futilité de l'existence de la haute bourgeoisie romaine, sur les contradictions humaines, sur les contradictions d'une ville. Il développe avec une élégance folle, visuellement et narrativement, tout un jeu d'oppositions et d'entrelacements entre lucidité et illusion, beauté et vulgarité, richesse et pauvreté, spiritualité et profane... Son inspiration satirique, qui n'exclut pas une certaine fascination, se teinte comme chez Fellini de saillies surréalistes (d'ailleurs il est question, à un moment donné, de la possibilité de voir un monstre marin, comme dans la scène finale de La Dolce Vita). Parmi ces saillies : la scène d'injection de botox, comme à confesse ; l'apparition de Fanny Ardant ; ou encore la longue séquence, hilarante et poétique, avec la religieuse centenaire. Le personnage de Jep, formidable dandy, est notre guide sarcastique et joyeusement hypocrite dans un monde peuplé d'individus suffisants, égoïstes, souvent grotesques. Il est aussi l'esthète, le vecteur d'émerveillements, celui qui connaît "l'homme aux clés", qui ouvre les portes des palais secrets et offre le spectacle de leurs splendeurs cachées (superbe scène de déambulation nocturne). Il est enfin l'amoureux mélancolique, tourné vers la grâce d'un passé incompris, source retrouvée de l'inspiration romanesque. La caméra suit avec une merveilleuse fluidité les pérégrinations existentialo-mondaines de ce personnage interprété par Toni Servillo, fidèle acteur de Sorrentino et parfait serviteur, ici, de la verve souvent jubilatoire du réalisateur-scénariste.
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