Avis sur Zoo

Un premier court métrage ambitieux, au scénario bien ficelé avec des acteurs parfaits ! Que demander de mieux ?! Nicolas Pleskof est un auteur réalisateur à suivre...

Le film est excellent : c’est l’histoire d’une famille de scientifiques à qui les 2 enfants causent du souci. L’ainée veut arrêter sa prépa Véto tandis que la benjamine, 12 ans, a ses premières règles. Comme elle ne se réveille pas, les parents vont la chercher dans sa chambre et découvre un cocon géant qui épouvante la mère, addicte aux anxiolytiques et enthousiasme le père qui effectue aussitôt une échographie. spoiler: Du cocon émerge leur fille âgée de … 6 ans. L’ainée, en opposition avec sa mère, comprend l’intérêt du cocon et s’y vautre pour ressembler quelques heures plus tard… à sa mère. Cela lui permet de coucher… avec son père et de se débarrasser de la mère. La famille redevient sereine.
Jubilatoire ! L’auteur a su créer une ambiance mystérieuse avec des effets spéciaux (le cocon) qui ne sentent pas le bricolage et un humour décalé. Il est jeune, il est vrai mais le talent n’attend pas le nombre des années !

Il y a du plaisir à regarder ce « sitcom » psychanalytique qui se situe dans la lignée du film éponyme de François Ozon. Ici, l’élément perturbateur qui vient déstructurer une famille bourgeoise dont les parents tiennent un cabinet vétérinaire, c’est l’entrée dans la puberté d’une des deux filles et son désir de régression. Le thème de la métamorphose, au coeur du film, permet de développer une réflexion sur la cellule familiale, en tant qu’organisme produisant de la frustration, et donc du désir : désir incestueux de fusion avec le géniteur ou frustration, non moins incestueuse, que la progéniture suive sa propre évolution. Le conflit entre Eros, fascination pour la créature, et Thanatos, la tentation de toute-puissance mortifère, thèmes frankensteiniens par excellence, est incarné à merveille par le couple parental.