Derniers Avis sur Autour de minuit

Passionné de jazz au même titre que Alain Corneau, Bertrand Tavernier a réalisé Autour de minuit en 1986. Il s’empare du personnage fictionnel de Dale Truner, saxophoniste de renom, pour tirer le portrait de celui qui l’interprète à l’écran : Dexter Gordon. Autour de minuit est ainsi le portrait d’un musicien réputé mais dont la carrière et la santé déclinent. L’homme, comme le musicien, est à reconstruire, à redresser pour qu’il puisse à nouveau composer et peut-être enregistrer un nouvel album. Critique complète sur incineveritasblog.wordpress.com/festivals/lumiere/lumiere2022/#AM

Tiré du fameux standard de jazz "around midnight" , " autour de minuit" est un hommage à ce genre musical à partir de l'expérience que connue francis Paudras avec le pianiste Bud Powel. Un saxophoniste ténor Dale Turner, musicien de talent mais à la dérive décide de quitter New York pour aller à Paris. On est dans les années 50. Les artistes de jazz nord américain sont chaudement accueillis à St germain des prés. Mais il ne suffit pas de faire de la distance pour quitter ses démons et Turner replonge. Il rencontre un amateur de jazz, esthète et graphiste de talent, qui vit seul avec sa fille adolescente. Une amitié naît entre eux et Turner remonte la pente. Sans doute le meilleur film francais sur ce courant musical, qui reste malgré tout confidentiel. Tavernier construit son film par de petites vignettes et proposent quelques scènes de concert. Formidable témoignage , il permet de voir des musiciens exceptionnels parmi la fine fleur de ce que le jazz a fait naître. Je citerai notamment Dexter Gordon, Freddie Hubbard, Herbie Hankock, John Mac Laughlin, Cedar Walton, Ron Carter, Tony Williams, Pierre Michelot...excusez du peu. Empreint d'une grande nostalgie, le film est dominé par l'interprétation exceptionnelle de Dexter Gordon qui décédera moins d'une poignée d'années après la sortie du film. Le seul film que je connais qui puisse être comparé à "autour de minuit" est "bird" de Clint Eastwood. Sans doute réservé avant tout aux amateurs de jazz, le film est avant tout un regard sur la vie de musiciens, d'artistes qui ont dédié leur vie à leur art, seule façon pour eux de survivre. Leur spleen sera leur inspiration. J'avais vu ce film lors de sa sortie et plus de 35 ans après, il n'a rien perdu de sa force. Francois Cluzet est plutôt convaincant dans le rôle de Francis Paudras, bien qu'il soit un peu écrasé par la figure tutélaire de Dexter Gordon. Ceci au même titre que l'esthète est écrasé par le créateur, même si tous deux cherchent dans l'art une forme de justification à la vie. Une réussite.

Le titre, reprenant celui du célèbre morceau composé par Théolonious Monk, annonce le projet du film, de rendre un hommage au jazz, et plus particulièrement au « Be Bop ». L’hommage est rendu mais le film est décevant. Malgré de belles idées de mise en scène, il manque de cohérence et de fluidité. On assiste à une juxtaposition de bonnes scènes musicales (l’essentiel du film), de moments d’alcoolisations répétitifs et de scènes relationnelles plutôt banales. Sans véritable scénario, il eut fallu créer de l’émotion ou de la réflexion ; ce n’est pas le cas. Il reste donc une pérégrination très agréable pour les amateurs de jazz, mais un sentiment de vide pour les amateurs de cinéma.

Le sujet du film est celui de l'amitié entre un jeun père divorcé, dessinateur et grand amateur de jazz et un saxophoniste noir américain en séjour à Paris dans les années 50; Le musicien au talent extraordinaire est en phase de déclin, miné par le désenchantement de la vie et l'alcool. Grace à Francis, il va peu à peu sortir de ses démons, de l'emprise de son entourage et retrouver n peu de joie de vivre et d'inspiration, jusqu'à une fin dramatique qui est plus sous-entendue qu'explicitée.
Cela étant posé, le vrai thème du film de Tavernier c'es le jazz à tel point que sans doute plus de la moitié du film présente Dale Turner entrain de jouer, notamment dans une boite parisienne, et que pendant l'autre moitié le jazz reste omniprésent en musique d'accompagnement.
Evidemment, c'est de la bonne musique, au moins pour les amateurs dont je suis, mais du coup, le reste du scénario est fade, plat, presque usant de longueur et de répétitions, d'autant plus que l'acteur qui interprète Dale à une voix trainante et un accent américain à couper au couteau. François Cluzel, s'en tire à es yeux un peu mieux.

La mort de Bertrand TAVERNIER m'attriste vraiment et me fait prendre un nouveau coup de torchon, en pleine face. J'adore l'homme - le conteur - l’érudit - le passionné de Cinéma - l'Humaniste - le Réalisateur multiforme et ce film m'a aussi ouvert définitivement au Jazz. Distribution superbe pour une belle histoire de vie - de Musique et de Passion. MERCI Monsieur TAVERNIER.

Les non amateurs de jazz apprécieront peut-être moins cette austère mais très belle comédie Musicale et dramatique de Bertrand Tavernier. IL nous conte la vie malheureuse d'un saxophoniste Américain échoué à Paris dans les années 50. En plus d'une belle histoire humaine, le film nous offre un joli scénario original, de belles images de Paris et de New-York ; bien évidemment, de nombreuses et bonnes séquences musicales, signées Herbie Hancock Oscarisé et Césarisé pour la musique de ce film.
Outre la sympathique et étonnante participation d'Eddy Mitchell, la distribution nous offre un excellent François Cluzet et la superbe prestation d'un "immense" Dexter Gordon dans le rôle principal de Dale Turner.

Le plus grand film sur le jazz, un chef d'Oeuvre absolu !!
L'ambiance, la musique bien sûr, la performance hallucinante de Dexter Gordon rendent ce film incontournable !!

Pour les amoureux du jazz, grandiose !! Fêter Gordon joue sans doute un peu une autobiographie de sa vie, le son est magique.

Autour de Minuit représente l'archétype même du film que j'ai envie d'adorer avant même de l'avoir commencé. Il y avait tout pour me plaire dans ce long-métrage de Tavernier, que ce soit la musique, les âmes tourmentées et perdues dans des nuits romantiques et magnifiées, les boites de jazz ou encore les années 1950.

Et pourtant rien, ou presque, ne marche...
Autour de minuit me laisse sur une énorme déception et un sentiment très mitigé, Tavernier ne semble pas aller au bout de ce qu'il entreprend et semble bien plus intéressé par la nostalgie voire le jazz que par sa mise en scène et l'histoire qu'il raconte. Les personnages sont peu développés, voire même trop caricaturaux jusqu'à en devenir légèrement énervants tandis que tout, ou presque, est prévisible dans ce film hommage à Bud Powell et Lester Young.

A la limite ça ne serait pas tant préjudiciable si Tavernier arrivait à mettre en place une atmosphère adéquate, nous faisant ressentir la chaleur des bars, des saxophones, de l'alcool et la passion musicale, mais ce n'est que partiellement le cas, rendant du coup son film bien trop long pour ce qu'il raconte et provoquant même l'ennui à certains moments. Effectivement, aussi bonne peut-elle être (et elle l'est), la musique ne fait pas un film et ici, elle n'est pas toujours utilisée à bon escient, coupant même par moment le rythme, Tavernier se montrant maladroit et ne sachant guère jongler entre le cinéma et la musique.

Il reste tout de même quelques points à sauver outre sa bande-originale, à commencer par la façon dont Tavernier nous emmène dans les années 1950, entre les fumées de cigarettes et les vapeurs d'alcool où le public est alors happé par la musique jouée. C'est aussi dans le portrait de ses deux âmes tourmentés qu'Autour de minuit trouve une certaine rédemption, notamment ce jazzman en proie à l'alcoolisme et la solitude mais qui va voir sa vie modifiée lorsqu'il va rencontrer ce dessinateur qui lui propose son amitié et des vrais rapports humains.

Bref, une immense déception pour une oeuvre que j'avais envie d'aimer et dont le projet, sur le papier, était bougrement attirant. Pourtant, Tavernier semble se désintéresser de la mise en scène et de l'histoire pour ce concentrer sur la nostalgie et la musique, ne créant du coup aucune véritable atmosphère ou émotion et négligeant en partie les personnages.

Un peu de mal à entrer dans l'histoire du fait que François Cluzet ne jouais pas très très juste. Il est peu convaincant à mon goût. spoiler: Le passage dans lequel il s’énerve après les policiers
m'a plus que fait rire. Franchement à cette époque vous parliez comme ça aux policiers vous, vous retrouviez vite fait dans la cage jusqu'au lendemain matin. De nos jours, d'accord c'est monnaie courante. Bon après tout Cluzet fait ce qu'on lui demande mais le ton n'y est pas du tout. Et il y a pas mal de passage du même acabit. Comme ode au Jazz Mr Tavernier aurai pu faire un peu mieux. J'aime le jazz mais là je n'ai vraiment pas eu mon compte. Que dire de Dexter Gordon ? c'est un excellent musicien de Jazz, c'est tout !

Bon, autant être clair, si on n'est pas sensible à l'ambiance de la musique jazz de cette époque, on peut enlever deux étoiles !
Si l'on a droit à un catalogue de beaux morceaux de be-bop, en revanche, l'intrigue du film est quasi inexistante, se contentant de suivre les cuites du saxophoniste Dale Turner et les caprices assez agaçants de son fidèle, égoïste et creux fan (François Cluzet).
Pas du grand cinéma, mais de la grande musique, quoi.

J'écoute du jazz tous les jours, depuis les ballades de Dexter Gordon jusqu'au hard bop de Wayne Shorter. J'aime aussi le cinéma.

Mais ce film est une daube, une vraie. Ca se voit dès les premiers instants, hélas. Entre des scènes musicale on rame sévère, dexter Gordon n'articule pas quand il parle, Cluzet cabotine, les personnages secondaires sont "pittoresques" dans le mauvais sens du terme, on comprend que l'on est dans un film français, pompeux, arrogant, certaines scènes notamment celle d'eddy Mitchell, ou de la patronne qui a mal aux genoux, sont irréelles, et les dialogues, inexistants.
Tavernier n'a même pas été capable de retranscrire l'ambiance d'un club de jazz, tout est trop éclairé, le jeu d'acteur limite burlesque.
C'est du n'importe quoi et j'avais eu un doute en découvrant l'affiche.

C'est un film sur le jazz qui a oublié que pour montrer la musique sur une pellicule il fallait du cinéma.
En plus je vais avoir un travail sur moi à faire pour effacer le Dexter Gordon acteur de ma mémoire et ne conserver que le talentueux saxophoniste.

Un film d'une grande sensibilité. Dexter Gordon est magistral.. un très bon film à déconseiller aux fans de Christophe Maé, Justin Bieber et cie...

Un portrait subtil et touchant d'un musicien, finement interprété, mais à la réalisation indignement fade...

Un très bel hommage de Tavernier au jazz et à ses génies. L'histoire très douce, relate la rencontre entre un grand saxophoniste américain au comportement autodestructeur dépendant à l'alcool (Dexter Gordon) et un fan (François Cluzet) qui se soucie de lui et tente de le sauver de ses excès. La performance de Dexter Gordon avec sa voix très particulière est géniale, il est complètement habité par son rôle. Ceci dit, le film est très lent et plus de sa moitié est consacrée à la musique, ce qui pourra sembler ennuyeux pour certains. Bref, je pense qu'il faut avoir une certaine sensibilité concernant ce style musical pour vraiment apprécier toutes les facettes de cette oeuvre.