Avis : Eastern Boys - Page 6

Bof, bof... J'avoue que si je n'avais pas été seul, je ne sais pas si je serais resté. Le film devient intéressant au bout d'une heure ! Que de longueurs au début ! Pour moi, c'est un film destiné à un public de voyeurs qui vivent par procuration et rêvent de faire la même chose que le protagoniste sans en avoir le courage. Alors ils s'en vont fantasmer au cinéma...

Très bon petit film français avec des ruptures de rythme inattendues, une très belle musique, une histoire intéressante et de bons acteurs pour la plupart amateurs.
Dommage que l'affiche donne à penser que c'est un film gay pour la communauté gay alors qu'il mériterait d'être découvert par le plus grand nombre...

Un film très prenant ; très concret dur et beau ; généreux pour tous ... hors du politiquement correct ...

Eastern Boys...de Robin Campillo, qui est le réalisateur des «Revenants» réalisé en 2003. L’homme tourne donc peu. Le pitch ? Un mec d’une quarantaine d’années, Daniel, en drague un autre, Marek, dans une gare parisienne. Le tapin vient de l’est. L’homme lui file son adresse, et un rendez-vous est fixé pour le lendemain. Sauf que le lendemain, ils arrivent à vingt ! Autrement dit, toute la pègre made in «pays de l’est», qui va cambrioler l’appartement de Daniel, en toute impunité, et en plein jour ! La scène dure une bonne demi heure, est anxiogène au possible et l’on se pose vraiment la question suivante : à quoi est due la passivité de Daniel ?
Quelques jours après, Marek revient...seul cette fois. Commence alors une histoire dont on ne sait si elle est d’amour, de vengeance, de règlement de compte, et cette ambiguité amplifie encore le sentiment d’angoisse que l’on éprouve. Puis le film prend un virage inattendu, et devient presque politique, pamphlétaire, où l’on repose la question des conditions de vie des sans papiers aujourd’hui en France (!) Ils finissent par coucher ensemble, puis à vivre un peu en couchant de moins en moins, puis Daniel veut extirper Marek des griffes du méchant Boss avant de décider de l’adopter...strange non ?
Alors bizarrement, je peux être en empathie totale avec les mecs qui traversent la méditerranée ou l’atlantique sur des barques de fortune, mais la pègre venant de Bosnie, d’Ukraine, de Slovénie ou autre pays de l’est, je m’en tamponne le derche à un point dont vous ne pouvez pas imaginer...C’est la que ça coince pour moi.
Sinon, j’ai beaucoup aimé la mise en scène, glaciale, impersonnelle au possible, le cran du dessus étant à mon avis un film médical, voire une intervention médico-légale.
Une demi heure de moins aurait dynamisé le film, mais quand on tourne si peu on peut s’octroyer la demi heure superflue. Les comédiens sont crédibles et très bien dirigés. Beaucoup de qualités donc pour ce second film, mais également beaucoup d’agacement. Je recommande...surtout après tous les navets vus ces derniers temps.

Quand je pense qu'il y a eu des amis pour me conseiller d'aller voir ce film ! Des amis, vraiment ? "Eastern Boys" est un monument d'ennui, glauque et désespérant, un film auquel on n'arrive pas à croire une seconde. Sans parler de ce qu'on regrette de devoir appeler la musique (désolé, je n'ai pas trouvé d'autre mot, même si ce qu'on entend ressemble à de la musique comme moi je ressemble à un évêque anglican). Arnaud Rebotini, le "compositeur", réussit l'exploit, par comparaison, d'arriver à faire passer David Gettaz pour un génie.

Un film qui se révèle inquiétant par la fréquentation obligée d’un milieu peu engageant, troublant également par la proximité sexuelle qui les lie, et au final émouvant quand une relation filiale se créée: le désir de voir ce garçon devenir quelqu’un qui doit auparavant quitter un monde hostile.
Cette dernière partie qui ne se fait pas sans douleur est assez bouleversante et prenante par son danger omniprésent.
Vraiment bien.

Un thriller social et sentimental assez inégal mais troublant et ambitieux, servi par une mise en scène élégante, appuyée par une excellente interprétation.

Daniel vit seul dans un bel appartement à la périphérie parisienne. Se pavanant à la Gare du Nord, il croise le chemin et le regard de Marek, un jeune ukrainien faisant partie d'une bande "de jeunes de l'Est" menée par "Boss". Daniel tombe sous le charme de Marek et lui propose donc de venir chez lui moyennant une somme d'argent. Mais rien ne se passera comme prévu.
"Eastern Boys" a la particularité de mettre en lumière un fait sociétal peu visible dans les médias. La justesse du scénario et de la réalisation nous offre une première heure alléchante ; Des minutes durant lesquelles on ne peut pas dévier notre regard de l'écran. Le seul bémol est certainement cette seconde partie du film qui traîne en longueur et semble cyclique : des non-dits, des "un coup oui, un coup non".. On tourne un peu en rond. Le rythme du début se retrouve en fin de film nous laissant sur une bonne note.
Vrai et intimiste, "Eastern Boys" est un excellent film mêlant sujets sociétaux, émotions et sentiments.

Très impressionnant ! Film pas gentil qui vous scotche au fauteuil et vous laisse sans voix ! Commence dans une certaine abjection pour finir autrement.
A voir absolument !

Une claque ! Un mélange des genres détonant pour ce film sans concessions qui brasse avec subtilité les thèmes de la prostitution et des sans-papiers.

Le film est saisissant d'entrée , nous montrant des jeunes gens de l'Est zoner autour de la gare du nord. Cela se poursuit dans un appartement dans une scène mémorable, à la fois oppressante et onirique. S'en suivra une histoire d'amour touchante, singulière ou les liens vont se créer entre deux solitudes. Olivier Rabourdin, plein de douceur s'y montre très touchant ainsi que son jeune partenaire, Kirill Emelyanov. Le film prendra d'autre tournants, lorgnant même sur le discours social. Un film à la fois dur et tendre, réaliste et réveur, ou la capacité du réalisateur Robin Campello à installer le tempo est particulièrement impressionnant

Robin Campillo avec ce film n’a pas hésité à faire dans le, ou plutôt, les sujets délicats : prostitution masculine, homosexualité (eh oui! C’est malheureusement toujours un sujet délicat au 21ème siècle...) et immigrés illégaux. Il le fait d’autant plus courageusement qu’il n’hésite pas à mixer les sujets, quitte à faire polémique en rendant une relation client (âgé)/prostitué (jeune) plus complexe que la simple dialectique argent contre sexe en y intégrant une dimension d’attachement et d’affection réciproque au risque de se voir accuser de romantiser une pratique tout sauf humaniste. L’histoire tient bien la route et si la deuxième partie est plutôt linéaire et un peu convenue, elle sauvée par une première partie très intense avec une invasion d’appartement qui met vraiment mal à l’aise et fait éprouver pour les différents personnages des sentiments très diverses et contradictoires. La mise en scène offre de beaux plans sur cette relation délicate et ambiguë entre ces deux hommes, même si le découpage en chapitres est un peu superfétatoire pour ne pas dire très artificiel. J’ai trouvé l’interprétation plus discutable surtout au niveau d’Olivier Rabourdin dont le jeu un peu monolithique rend difficile de voir les émotions, la colère autant que l’affection, peut-être est-ce voulu… Par contre, Daniil Vorobyev est vraiment très bon en chef de gang charmeur et vénéneux qui mène son monde par le bout du nez et cache sous ce verni d’arrogance ses sentiments. Un film aux sujets potentiellement polémiques qui réussi pourtant à déminer les choses en renvoyant chaque camps face à ses insuffisances et en ne tenant personnes pour coupables, mais en montrant les tenants et les aboutissants de comportements qui montrent l’humanité de chaque protagonistes. Un film à voir pour constater qu’un sujet polémique peut-être traité sans se rouler dans la controverse en mettant en exergue l’humanité des choses et des gens.

Une belle poésie et une espèce d’effronterie bénéfique parcourent ce beau film français. Sur un sujet particulièrement casse gueule, Robin Campillo apporte un point de vue intermédiaire sur les populations nomades de l’est, sans empathie excessive, ni rejet viscéral. Son scénario est construit sur un juste milieu. Il énonce les faits, et donne une belle authenticité aux personnages et une vraie profondeur dans leurs contrastes, à commencer par le tandem Rabourdin/Emelyanov au jeu incisif, entre tension et passion. A l’écriture et au jeu s’ajoutent une technique particulièrement soignée. Chaque plan est très étudié, l’image est pudique et la lumière qui baigne cette histoire temporise chaque situation. Dommage toutefois que l’épilogue vienne gâcher ce plaisir. Cette fin tarabiscotée qui relève du fantasme plonge cette étrange relation dans un conformisme de bonne conscience. Sans cela nous tenions là un vrai chef d’œuvre.

D'abord plongé entre embarras et interrogation, le spectateur, malmené, imagine un onirisme périlleux alors qu'il se retrouve face à un thriller psychologique glacial, qui évolue en un suspense stressant à dimension sociale. Olivier Rabourdin, sobre, magnétique, assure magistralement dans ce rôle pas évident de Daniel. Il réhausse un Kirill Emelyanov souvent en atermoiement, un peu fade. L'efficacité du scénario, assez original, soutient une réalisation d'exception, ce qui n'empêche pas un certain sentiment de lassitude d'émerger, au fur et à mesure que la situation vire un peu au surréalisme.

Merci ARTE de m'avoir permis de découvrir ce réalisateur qui a cartonné à Cannes cette année dont j'ignorais tout jusqu'alors. Très joli film "Eastern boys" qui traite sans ambiguité de l'immigration clandestine et de la prostitution qui en découle quand un viel homosexuel succombe au désir. La qualité de cette oeuvre tient surtout dans son scénario et la direction de tous ces excellents acteurs. Le casting est parfait et chaque scéne est jouée avec beaucoup d'émotion. La réalisation n'a rien d'exceptionnelle mais est efficace. Il y a quelques passages musicaux de bon ton. La fin m'a laissé un peu sur ma faim mais c'est vraiment une bonne découverte qui me donne envi de découvrir "120 battements par minutes"...