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    Doutes
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    Norgaard
    Norgaard

    14 abonnés 58 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 15 décembre 2013
    L’ennui avec les élites ça n’est finalement pas tant qu’elles soient privilégiées, ou même qu’elles aient des hobbies de privilégiés, mais c’est peut-être simplement qu’elles aient les moyens de leurs ambitions, même les plus ridicules. Avec Doutes, elles nous gratifient en tout cas d’un bel outil de propagande idéologique à destination des masses, qui pourrait presque être intellectuellement dangereux s’il ne s’adressait pas qu’aux faubourgs de quelques arrondissements parisiens. C’est en tout cas la preuve que l’on peut encore financer tout et n’importe quoi en France, l’argent est là.

    Doutes est un beau document d’histoire. Dans 200 ans, les sociologues et historiens pourront en effet parfaitement évaluer le niveau de nombrilisme névrotique d’une partie de la bourgeoisie parisienne. Tout entier tourné vers le mal-être existentiel de brillants intellectuels ne savant plus au juste qui ils sont tant tous leurs repères politiques s’effondrent autour d’eux, Doutes réussit l’exploit de parler de politique pendant près d’une heure et demie sans jamais évoquer le moindre sujet politique. Ce serait vulgaire vous en conviendrez.

    Investis de la terrible mission de savoir si les coucheries de DSK constituent oui ou non une faute morale, nos quatre valeureux amis s’interrogent ainsi tout au long du film si les représentants du peuple sont dignes de leurs grandes convictions, sans que l’on sache bien ce qu’elles sont. Tout cela se matérialisant dans un confus magma politique et intellectuel, le débat à gauche se réduisant d’ailleurs ici à un casting sommaire et bâclé entre quelques éléphants du PS, parti étant comme chacun le sait le seul dépositaire légitime des fameuses attentes du peuple de gauche.

    Un questionnement intérieur qui trouvera finalement sa réponse dans une belle supercherie finale, Christophe Barbier et sa chère moitié découvrant avec soulagement qu’il leur suffit de partir en vacances pour oublier tout ça. Parce que au final, gauche et droite ça ne veut pas dire grand-chose vous comprenez, surtout quand l’on est capable d’admirer les splendeurs de Venise …

    Dit comme ça, Doutes pourrait donc simplement apparaître comme un tract idéologique un poil nauséabond à l’usage d’une poignée de privilégiés ayant besoin de sujets de conversations pour leur prochaine séance de psychanalyse. Mais ce serait très réducteur car nos quatre amis bien bavards nous font tout de même passer un bon moment en nous offrant une comédie très enlevée.
    Doutes étant en effet trop grotesque pour courir le risque d’être vraiment pris au sérieux, difficile donc de ne pas prendre le parti d’en rire.

    Tout est en effet ici raté du début à la fin, à un tel point que l’hypothèse de la caméra cachée reste pendant toute la séance une éventualité que l’on n’arrive pas à complètement mettre de côté. Alliant à merveille pédanterie et prétention dans une suite inouïe de dialogues délicieusement pompeux, Doutes a le mérite d’être surjoué dès les premières secondes à l’écran, permettant au spectateur de vite comprendre les potentialités comiques s’offrant à lui. Particulièrement atroce dans son personnage de sondeur philosophe, Christophe Barbier est d’ailleurs hilarant à son corps défendant, son étonnant besoin de se mettre en scène trouvant ici un véhicule totalement à sa mesure.

    On regrettera il est vrai peut-être que Benjamin Biolay, interprétant ici un dangereux gauchiste idéaliste soutenant DSK jusqu'au bout, sacrifie ici une partie de sa carrière pour une œuvre aussi profondément idiote, notamment dans des monologues dont on a du mal à croire qu’ils aient vraiment pu être écrits par la plume d’un individu pleinement conscient de ce qu’il faisait. Mais c’est après tout sa vie et il faut savoir pardonner en bon chrétien, passons donc là-dessus.

    Rester figés trop longtemps sur ce regret nous empêcherait de plus de profiter pleinement d’une fin tellement ridicule qu’elle en devient sublime, signe que la magie du cinéma est d’une puissance quasi mystique. Il en va au final du bon cinéma comme du plus mauvais : l’important est de savoir en profiter.
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 20 novembre 2013
    ah je rigole je rigole ! Quelle extraordinaire nullité ! Du jamais vu pour ma part un film aussi mauvais ! Et dire qu'il a été fait !
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 20 novembre 2013
    Film ridicule d'une pauvreté navrante. Un vrai NAVET
    anonyme
    Un visiteur
    0,5
    Publiée le 24 novembre 2013
    Doutes est un grand navet, qui pourrait concourir pour une Palme si on en distribuait pour ce genre de cinéma, dans le genre "wtf O_o" ?

    C'est tellement verbeux, prétentieux, involontairement drôle de voir un tas de bobo refaire le monde politique qu'on se demande comment ce truc a bien pu trouver le budget pour gâcher de la pellicule.

    L'idée est géniale : parler de ceux qui parlent de la politique. J'attends bientôt le concept "filmons ceux qui filment les JT", le tout pendant 1h30 ?

    Biolay et Barbier n'ont rien à se dire, on multiplie les silences et de rares vannes - pas drôles - les scènes intimes de vie de couples qu'on veut perturbé par la vie politique actuelle... bref, on ne fait pas un bon film avec un concept aussi vide. Dans un interview, Barbier parle de "concept ciné".

    Le concept. Pas un film donc.

    Si l'on ajoute le huis clos quasi permanent, le dynamisme de la caméra digne d'un Derrick sous Xanax, c'est d'un chiant, mais d'un chiant...
    Sagramanga
    Sagramanga

    21 abonnés 87 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 décembre 2013
    Un film abordant l'actualité politique récente (thème souvent traité dans le cinéma américain, mais beaucoup plus rarement en France), cela est suffisamment intrigant pour m'avoir fait guetter l'une des (rares) séances où l'on pouvait le voir (au Saint André des Arts à Paris).
    Très érudit, bien qu'un peu maladroit dans sa forme avec son air de théâtre filmé, ce chassé-croisé intimiste et politique entre deux couples est une excellente surprise. Malgré un début un peu laborieux, rappelant certains des films les plus minimalistes de Manoel de Olivera, rapidement l'intelligence du propos prend le pas sur le ronronnement d'une mise en scène plutôt infime.
    Il est clair que ce qui intéresse Yamini Lila Kumar, ce n'est pas vraiment les mises en scène spectaculaires, mais bien plutôt la circulation de la parole entre les quatre personnages, incarnant quatre points de vue sur la gauche, quatre “idées de la gauche française”.
    Du journaliste, observateur détaché et un poil cynique, incarné par Christophe Barbier (on devine que ce n'est pas vraiment un rôle de composition), au militant socialiste convaincu (Benjamin Biolay, là aussi dans un rôle qui semble beaucoup lui ressembler), en passant par la jeune comédienne enthousiaste un peu déboussolée (Suliane Brahim), et l'intellectuelle progressiste (Laura Guirao), idéaliste fidèle et “compagnon de route” de la gauche, mais sans illusions sur les dérives idéologiques des partis politiques.
    Le film se propose donc de relater, à travers les discussions (suscitées par quelques verres de vin), au cours de diners et de rencontres impromptues, la période 2006-2012 qui vit l'élection de Nicolas Sarkozy, “l'affaire” Strauss-Kahn, jusqu'aux espoirs déçus, aux remises en cause et à la perte des valeurs de gauche ou leur recyclage par une idéologie droitière sans vergogne.
    On aurait aimé un peu plus d'audace dans le jeu entre docu et fiction (par exemple, ç'aurait été plus troublant si les quatre personnages avaient été des doubles des personnes réelles, comme dans THIS IS THE END de Seth Rogen), mais il y a tout de même quelques jolies scènes ambiguës, telle celle où Suliane Brahim répète son texte dans sa loge de théâtre, et où semble se mêler le texte théâtral et sa réflexion personnelle.
    La séquence finale à Venise est même très poétique, cette “tentation de Venise”, comme un pied de nez aux désirs littéraires de certains politiques de droite, convoquant pêle-mêle les références aux écrivains marquants des siècles passés, dans une vision à la fois nostalgique et positive de ce pourrait être le futur des idées progressistes, du bel aujourd'hui à l'Avenir d'une illusion.
    Thierry M
    Thierry M

    131 abonnés 2 435 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 13 novembre 2013
    Assez surprenant par la qualité du scénario et des comediens. De bonnes répliques, souvent vrai, mais sur un rythme très lent.
    blacktide
    blacktide

    39 abonnés 795 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 17 septembre 2018
    Dessine-moi la politique, père Castor... Fallait-il croire la belle bande de chérubins des Poppys ? « Non, non, rien a changé » chantaient-ils avec le même entrain qu’une révolution en juillet. Quelques frappes dans les (lende)mains, et la flamme socialiste avait repris de ses couleurs, rosâtres et vigoureuses. Le changement devait avoir lieu, et même maintenant qu’ils disaient. Seulement, l’espoir avait vidé ses bourses dans une femme de ménage. Curieuse histoire d’une politique de l’intérieur. Pourtant, les Poppys étaient toujours là pour nous ramener à la raison : oui, oui, rien n’a changé.

    Car la France va Mal, et avec elle, tout un pays doute, et se déchire. Constat que Doutes semble s’approprier, avec la finesse d’un édito en Express et la lourdeur intestinale d’un verre de Lait Bio. Il faut dire que les convictions politiques, passées à la moulinette du verbe et de son expression, n’en deviennent qu’un ramassis de maladresses nanardesques. Yamini Lila Kumar rate à peu près tout dans sa chronique aussi artificielle qu’un prétendu rassemblement national. De paroles luxuriantes en hilarité involontaire, Doutes semblerait presque être sorti d’un texte de Oldelaf, le politique en plus, la musicalité en moins. Parce que Doutes, « c’est toi, c'est moi, c'est nous, c'est quoi, c'est un peu de détresse dans le creux de nos voix. »

    Un Navet ? Certainement. Puisque sa réputation légumineuse n’est plus à faire. Rappelons-nous : une sortie confidentielle en 2013, aucune distribution hors Paris, aucune édition DVD, autant dire que tout le monde avait des Doutes quant à la qualité de cette grande comédie humaine. Introuvable, le mot était sur toutes les lèvres. C’était sans compter sur une réapparition Internet (clique sur le lien, si ta curiosité accepte ce chef d'oeuvre) cet été, dans une version internationale, pour une propagation amplifiée du virus communément appelé « éloge du bobo parigot : analyse de l’hématome politique français des années Sarkozy ». Une bonne grosse thèse, bien mastoc en apparences, mais emplie de pages aussi blanches que vides de sens.

    Doutes est une œuvre sidérante de verbosité. À voix haute, les pensées se lancent à soi-même, et les interlocuteurs n’existent qu’à travers des bulles qui s’entrechoquent parfois pour le (dé)plaisir de la rhétorique. Personne ne s’écoute, pas même le spectateur, perdu entre punchlines qui font plouf et nombrilisme grotesque. Une dialectique de contradictions ? Une belle grosse somme d’égocentrismes dans un environnement aussi étouffant qu’effrayant plutôt. Comme pour y retranscrire une sorte d’intimité politique. Mais pour quoi ? Pour une métaphore des relations et opinions qui nous déchirent dans la société moderne. Pour une analyse décalée et faussement artificielle du phénomène de désintérêt politique, de ce tournant absurde d'une France qui doute, et se rebelle pour des idées. L’intérêt serait donc ici de faire des drames de l'actuel dans l'intime. Confusion, quand tu nous tiens. Yamini Lila Kumar, ambidextre qu’elle est, n’arrive pourtant pas à différencier sa droite de sa gauche. Ou plutôt, son surplus de communication estampillée Parti Socialiste implose en des doutes d’orientation politique.

    Les incohérences et autres invraisemblances s’accumulent au fur et à mesure que les amitiés se déchirent. Pour des raisons aussi absurdes que surréalistes : opinions contradictoires, mensonges d’adultère socialiste, suicide pour un fan de DSK, etc. Yamini Lila Kumar n’a aucune limite dans la lourdeur grandiloquente. Ses monologues s’étalent, et embrouillent la fiction d’un excès d’écriture. Tout est prétexte à un concours de celui qui a le plus gros intellect : les références fusent, de Nanni Moretti (et son Palombella Rossa), aux rues chargées d’Histoire de Venise (finir sur un carnet de voyage aussi pompeux qu’inapproprié, chapeau). On discute objectivité, neutralité et presse politique. Verbiage, je crie ton nom. On rêve de Mitterrand, d’écharpes rouges, de 68, d’Albertine disparue, de jeux de chat, de forces de l'esprit. Il en faut pour se concentrer dans ce ramassis de vacuité : parler, sans agir, si ce n’est pour faire la cuisine.

    Benjamin lui aime sa mamie, mais pas les rideaux. Il a un futal comme Fabius, et a beau être marxiste, léniniste, socialiste ou « couilloniste », il reste cet ami sympa, ce Benjamin. Et il faut le voir déclamer ses pensées dans le désintérêt le plus total : impressionnant jeu d’acteur, à en faire pâlir Stéphane Plaza. Sans parler des relations ambiguës entre Biolay et Barbier. Symboles maladroits d’une France qui en a marre, de ce clivage et de ses éternels conflits internes. La droite s’acoquine avec la gauche. Ou avec DSK, c'est plus probable. Tous les mêmes, dira-t-on (complotisme, me voilà). Au fond, ce n’est que l’histoire de personnes dont la vie s’échappe, et cherchent de l'intérêt dans les relations du pouvoir, comme pour faire face à une certaine frustration.

    Comme une revisite inavouée du Charme Discret de la bourgeoisie, sans l'absurde, ni le propos ni l'humour. Détestable au possible, tant sa mécanique « bobo » naturelle semble volontaire. Et contrairement à l’œuvre de Buñuel, Doutes s’embourbe dans sa rhétorique bourgeoise, et n’a pas le second degré nécessaire pour esquiver sa gaucherie. Pénétrant l’hymen politique comme la campagne d’un candidat au néant, le film de Yamini Lila Kumar cabotine, et saborde son propre programme avec ses flottements et son artificielle éloquence. Et pourtant, il demeure une fascination inexplicable pour ces paroles en l'air, planant dans le vide « jupitérien », et une nation absorbée par le « bla-bla » de ses politicards.

    Formellement, Doutes tente une approche réaliste, caméra à l’épaule, flous assumés, mouvements hasardeux, et fragilité dans les mises en scène. Une réalisation semblable à l’épure du dogme 95, du Von Trier aseptisé, là où ses Idiots seraient involontairement de vrais imbéciles : une sorte de longue Pub EDF en somme, sans Judor, mais beaucoup de crétins en tort. A en croire la scène psychanalytique à la Woody Allen (sans l'humour, la phrase qui tue ou l'intérêt cinématographique, bien sûr), le diagnostic est incontestable : une belle bande de schizophrènes s’excitant sur leur propre verve.

    Alors, oui, la France va mal. Et Doutes y est peut-être pour quelque chose. Yamini Lila Kumar questionne ce voyeurisme moderne, ces paradigmes qui sans cesse changent, ces débats que l'on se fait à soi-même, à travers le prisme de ces « ultra » électeurs, ces personnes figées dans une seule et inébranlable opinion politique. Tout cela pour mener à l’aliénation, à l’excès, et dépeindre cette France perdue, cette France qui s’abstient. Une réflexion qui aurait pu être intéressante si seulement elle avait été visible. Car dans Doutes, tout n’est que bavardages et dissimulations. Pour un microcosme, un public cible : personne. Anti-populaire, comme un Tuche 3 du cinéma bobo : une grande comédie humaine, déshumanisée et cynique, où la gêne se politise. Oui, il y a beaucoup de choses dans Doutes. Et principalement rien. Fumer tue, Doutes aussi, et en plus rapide.

    Intégralité de ces Doutes, en chansons et en divagations, disponible sur mon blog : FADE OFF
    Benjamin A
    Benjamin A

    29 abonnés 92 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 1 décembre 2020
    Film incroyablement mauvais.

    Je l'ai vu en pensant voir un bon nanar et non, le film n'est pas intéressant, pas amusant (le comble pour une comédie) et tant d'autres choses.

    Les points positifs :
    _ Les acteurs jouent bien
    _ Les dialogues fonctionnent

    Les points négatifs :
    _ La caméra certainement tenue par une personne parkinsionnienne fascinée par les zooms et dézooms
    _ Le scénario mais abyssalement mauvais alors l'histoire ressemble à une blague de CE2 sous couvert de grandiloquence stupide sans intérêt. spoiler: L'histoire : Martine est triste parce que Jean-Michel son copain la délaisse et en plus est trop fan de DSK alors pour le faire réagir elle lui dit qu'elle a couché avec. Oui ça ressemble à du "Tu m'embêtes bon bin si c'est comme ça je vais coucher avec Uma Turman !

    _ Aucune action (mais c'est pas grave s'il y a de la psychologie et du suspense mais... :
    _ Aucun intérêt intellectuel, aucun suspense.
    _ Aucun intérêt
    _ Aucun intérêt
    _ Aucun intérêt
    _ Vacuité immense et pauvreté intellectuelle.
    tyrionFL
    tyrionFL

    16 abonnés 381 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 avril 2020
    Doutes est extrêmement mauvais bien entendu, mais ces dialogues étranges finissent par lui créer un charme.
    Sans ça, le film n'a aucune qualité réelle, ce qui est rare.
    Apanage
    Apanage

    2 abonnés 38 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 19 février 2019
    Un film qui est sorti en salle alors qu’il présente les caractéristiques d’une vidéo amateur.
    Premièrement : le cadrage et plus généralement la prise en main de la caméra. L’image tremble régulièrement, le caméraman ignore l’existence du trépied. Et puis on zoom, on recule et on avance sans fluidité dans la même scène. Avec cette habileté, il aurait mieux valu recourir à l’art du montage pour découper la séquence en plusieurs plans : large-serré-large.
    Deuxièmement : les dialogues. Les discussions des personnages explicitent la nature de leurs relations et qualifie leurs comportements précédents. Ce qui, dans le cas d’espèce, revient à faire dire à voix haute ce que le spectateur a déjà vu et compris. Au cinéma il faut « montrer plutôt que dire », donc quand on a montré une idée, on a plus besoin de la faire dire aux protagonistes, sinon c’est redondant. En parlant de redondance, il y a un dialogue qui insiste à deux reprises : spoiler: Chris dit à Paul « tu t’es comporté comme un enfoiré de base » puis 30 secondes plus tard : « tu t’es quand même comporter comme un enfoiré tu sais », on le saura ! A ce sujet, on avait bien remarqué que Paul (benjamin Biolay) n’était effectivement pas de bonne humeur dans la scène précédente. Ce n’est pas la peine d’insister.
    . Enfin, il y a un monologue d’Albertine qui est inutile vis-à-vis du propos développé par le film.

    Maintenant, j’aborde le fond. La scénariste/réalisatrice détient une culture politique évidente. Avec un tel verbe, elle écrirait sans doute de bons articles dans les journaux. Par contre, j’ai l’impression qu’elle est moins à l’aise pour écrire des répliques de film.

    Cette œuvre aurait pu se contenter de nous montrer des gens qui débattent de la politique. Cela aurait ennuyé beaucoup de monde, mais nous n’aurions pas affaire à un produit aussi étrange.
    Le concept du film est d’associer des personnages en plein questionnement politique et une situation de drame intime et relationnel.
    Ce concept hybride pâti d’une exécution malheureuse : les deux personnages masculins sont des abstractions ou personnages-concept. L’un est un stéréotype du militant de gauche, l’autre un idéal type du journaliste qui affecte la neutralité cynique. J’essaie de clarifier ma pensée : les protagonistes se résument à leur attachement politique ou leur métier (journalisme), ils ne semblent exister que par leurs idées ou discours.
    La conséquence ; on assiste à des dialogues artificiels, dépourvus d’authenticité ou de naturel (et aussi, des monologues).
    A la base, cela décourage l’empathie ou l’immersion du spectateur. Mais le problème dans le cas présent, c'est qu'il est difficile pour le public de se sentir concerné par leurs atermoiements, leur affects et leurs dynamiques relationnelles. Nous nous sentons peu impliqué dans l'aspect dramatique du récit. De même, on peine à adhérer à la crise existentiel qui nous est présenté, tellement le personnage est abstrait.
    Les deux composantes du film, la politique et le drame personnel, sont insolubles, le tandem ne fonctionne pas. On ne croit pas aux relations entre des personnages aussi intangibles. spoiler: Durant les dialogues, les allusions à la vie conjugale tombe à la fin de longue discussion politique houleuse comme le cheveu sur la soupe, lorsqu'on ne s'y attend pas
    .

    Judith et Albertine, les deux personnages féminins du film apportent plus de sentiments réalistes. Mais face au comportement de leurs maris désincarnés, leurs réactions ne font que souligner l’étrangeté de Chris et Paul.

    Albertine spoiler: va voir Chris, en espérant bénéficier d’un peu d’écoute. Or, ce dernier ne prête que peu d’attention à ses états d’âmes, auxquels il oppose des références historiques et culturelles. Puis ensuite, elle s’étonne de son comportement, ce qui n’est pas le cas du téléspectateur. Car, en 40 minutes de film, on a eu tout le temps de comprendre que Chris aimait surtout s’écouter parler.
    De même Judith, est régulièrement stupéfaite par les réactions des deux hommes et en particulier de Paul. Pour exemple, spoiler: Judith : « ça suffit les blagues, votre trucs on dirait une caméra cachée ! » Elle est également choqué que Paul reste sans réaction face à l’infidélité de sa femme.
    Il ne suffit pas qu’un personnage s’étonne de ce qui est raconté pour rendre acceptable des faits irréalistes. Les répliques de Judith ne font que souligner le caractère incongru de ce qu’on voit, détruisant toute suspension d’incrédulité chez le spectateur. Il vaut mieux aller jusqu'au bout du délire. A cet effet, il aurait peut-être été préférable d’assumer totalement l’aspect conceptuel des personnages sans pointer le doigt dessus. Car des ceux hommes ne sont pas des "vrais gens", se sont des représentations en chair et en os de deux façons de penser.

    A titre anecdotique, le pire effet décalé du film : spoiler: Paul, annonce qu’Albertine a disparu sur un ton dramatique, puis Judith et Chris soupçonne ouvertement que c’est une blague malgré la tête de déterré de Paul (on peut dire qu'ils ne récompensent pas l’effort de jeu de Benjamin Biolay, qui nous affiche un air parfaitement déprimé)


    Je tente une comparaison avec un film dont le concept me paraît similaire : « Tontaine et Tonton » de la réalisatrice Tonie Marshall. Dans ce Téléfilm (que je recommande) Emmanuelle Devos joue un personnage obsédé par François Mitterrand au point d'être quasi mystique. Le film est chargé en références et clins d'œil politico-historiques. L'avantage de ce téléfilm, c'est qu'il adopte un ton résolument humoristique, qu'il assume son délire et qu'il joue du décalage avec le réel.
    L’opus « Doutes » est certes référencé comme étant une comédie dramatique, mais à cause de cet aspect dramatique, ce film paraît emphatique et semble se prendre au sérieux.

    En conclusion, c’est un long métrage que je ne conseille qu’à ceux qui sont extrêmement passionnés par la politique, qui veulent se replonger dans les répercussions de l’affaire DSK et qui veulent un résumé animé de l'état idéologique de la gauche à cette époque. Ce film aura peut-être une valeur historique à l’avenir. En attendant, la valeur cinématographique est peu élevée.

    ______________ Une mention honorable pour Christophe Barbier qui se prêter au jeu d’assumer un personnage exerçant un métier similaire à sa vie civile. Le reste du casting réalise également un effort méritoire pour faire vivre un tel script.
    Alexeï Paire
    Alexeï Paire

    4 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 29 avril 2020
    Ce film est mauvais. Tant sur la réalisation, le montage, le jeu d'acteur. Fait assez remarquable Biolay est en constant sous jeu tandis que Barbier est en constant sur jeu. Pourquoi la moyenne pour ce film ? Simplement car grâce à ce dernier on peut voir Christophe Barbier se comparer à un Canton Suisse ou voir Biolay se lamenter sur son sort car il n'a pas de rideaux
    Séran clash
    Séran clash

    3 critiques Suivre son activité

    0,5
    Publiée le 29 avril 2020
    Mauvaise réalisation, mauvaise écriture, mauvais montage. Il faut le voir pour le croire.
    vraiment nul.
    Les meilleurs films de tous les temps
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