La Partition inachevée a été présenté au Festival de Toronto en 2012 et a été nommé aux Oscars 2013 pour l'oscar du meilleur film étranger. Le film a été auréolé dans de nombreux festivals. Il reçut le Prix du public au Festival Européen des Arcs en 2012, le Prix spécial du Jury au Festival de Palm Springs, le Prix du public au Festival du Cinéma Juif de Miami, le Grand Prix au Festival de Cleveland et le Silver Award au Festival du Cinéma Juif de Varsovie.
Goran Paskaljevic s'est inspiré de la vie de son complice Filip David pour écrire l'histoire de son film. Né de parents serbes et juifs durant la Seconde Guerre mondiale, son ami a été baptisé d'un nom orthodoxe et a fui avec sa famille dans les montagnes, échappant ainsi à l'Holocauste. Plusieurs membres de sa famille ont cependant été gazés dans le camion évoqué dans le film.
Les lieux de tournage utilisés dans le film sont tous authentiques. Le camp de concentration de Semlin a été construit en 1941 par les Nazis sur un ancien terrain de foire (qui faisait en 1937 la fierté de Belfast). Aujourd'hui, le camp est occupé par des familles réfugiées des guerres de Yougoslavie, qui vivent dans ces mêmes cellules où des juifs ont été torturés pendant la guerre.
Pour le réalisateur, l'Histoire se reflète mieux à travers les histoires intimes des personnes qui ont évolué à cette période. Il déclare ainsi : "Je ne voulais pas faire un film documentaire en évoquant seulement un aspect des choses. Je voulais, à travers un film de fiction, parler également du problème de l'identité, de notre propension à oublier les leçons de l'Histoire, de notre attitude vis à vis des minorités, notamment vis à vis des Roms aujourd'hui en Serbie."
Dans La Partition inachevée, la musique est un acteur à part entière pour Goran Paskaljevic. Celle-ci suit le cheminement du film pour s'imposer à la fin comme une composition musicale pour toutes les victimes du camp.
Goran Paskaljevic a souhaité sortir son film l'année des 70 ans du camp de Semlin, afin de sensibiliser les groupes de jeunes "néo-nazis" de Serbie, qui évoquent des idées extrémistes sans connaître l'Histoire de leur pays.
Si de nombreux spectateurs ont été émus par La Partition inachevée, ce n'est pas le cas du parti d'extrême droite de Serbie, qui a attaqué de manière virulente le film de Goran Paskaljevic, l'accusant de montrer une fausse image de la Serbie en 1945. En effet, le réalisateur montre dans son film le gouvernement collaborationniste qui a sévi pendant la guerre, ce que les extrémistes condamnent.