Avis sur Santiago

Rares sont les films qui ont été consacrés à la lutte des cubains contre l'oppresseur espagnol (1895-1898). Mais du point de vue historique, le film de Douglas est biaisé, en oubliant le rôle des Etats-Unis qui prirent la succession de l'Espagne. C'est un film d'aventures assez médiocre, avec tous les poncifs du genre et un Alan Ladd qui joue comme une pantoufle. Dans la longue carrière de Gordon Douglas, Santiago fait figure de quasi nanar.

Deux trafiquants au tempérament antinomique s'affrontent pour livrer des armes aux révolutionnaires qui veulent libérer Cuba. Ils se retrouvent sur le même bateau et le capitaine doit intervenir dès le départ pour les séparer. Le premier, l'ex-capitaine Adams (Alan Ladd), est un homme austère mais droit et distingué, qui n'a pas froid aux yeux. Le second, Pike (Lloyd Nolan) est un incongru, provocateur, violent et sans scrupule aux manières rustres. Le scénario repose en grande partie sur la confrontation entre l'élégance, d'un côté et la goujaterie, de l'autre, la belle Doña Isabella, la commanditaire des armes, étant convoité par les deux hommes. Contraints de collaborer pour parvenir à leurs fins, leur haine réciproque ne tombera pas pour autant. Ce film d'aventure de Gordon Douglas est une agréable découverte, et s'il paraît un peu vieillot et classique, il n'en constitue pas moins une bonne distraction. Le montage est bien conçu et préserve de la morosité.