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    Ceuta, douce prison
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    3,6
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    Olivier Barlet
    Olivier Barlet

    260 abonnés 382 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 27 février 2014
    Immersion adoptant systématiquement le point de vue des migrants, le film se suffit de quelques phrases dites au téléphone - "Embrasse ma fille", "envoie-moi des textos" - pour rendre sensible la solitude affective, la distance, l'inquiétude. Mais les moments de partage existent : ils échangent sur leurs vécus, des Espagnoles veulent voir les poissons qu'ils pêchent, et surtout ils se regroupent dans des coins de montagne pour cuire le poisson et faire la fête. Leurs conflits potentiels sont dénoués par des règles culturelles : respect de l'ancienneté pour la répartition de la nourriture, représentants de chaque communauté pour le partage des places dans les parkings. Riches de ce qu'ils portent, ils traversent le temps. Dans l'impasse de ceuta, ils sont en suspension, prêts à bondir plus loin, sans savoir où ni comment mais bourrés d'espoir. C'est dans cette vitalité, plutôt que dans une condition qui peut paraître moins dure que ce qu'ils ont enduré avant mais n'en est pas moins emblématique du scandale des frontières du bien-être, que ce film puise la douceur de cette prison.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 1 février 2014
    Douce prison : c'est dans cette ambivalence que tient ce documentaire. C'est là qu'il apporte sa pierre, alors que les films sur le sujet sont légion.
    Riches de ce qu'ils portent, ces émigrés traversent le temps. Dans l'impasse de Ceuta, ils sont en suspension, prêts à bondir plus loin, sans savoir où ni comment mais bourrés d'espoir. C'est dans cette vitalité, plutôt que dans une condition qui peut paraître moins dure que ce qu'ils ont enduré avant mais n'en est pas moins emblématique du scandale des frontières du bien-être, que ce film puise la douceur de cette prison.
    Kinopoivre
    Kinopoivre

    29 abonnés 200 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 6 mars 2014
    À propos de ce film au demeurant pas très bon, on n’a cessé de radoter le mot "immersion", popularisé par une émission de télévision – comme quoi le panurgisme et les clichés ont encore de beaux jours devant eux...

    Ceuta est une petite ville (environ 85 000 habitants) assez moche, insérée dans un paysage plutôt morne, au bord de la Méditerranée, un comble. Incluse sur le territoire marocain, elle appartient toujours à l’Espagne, qui refuse de lâcher cette enclave et celle de Melilla, plus à l’est, alors qu’elle a accepté d’abandonner au Maroc le vaste territoire du Sahara occidental, annexé par son voisin du sud lors de l’agonie du général Franco – le roi Hassan II avait su sauter sur l’occasion, tout en promettant un référendum d’autodétermination qui n’a évidemment jamais eu lieu, ni de son vivant, ni pendant le règne et de son fils et successeur.

    De par cette situation, la ville est le but de tous les miséreux qui abondent en Afrique, et aussi du Maroc, et qui cherchent à passer en Europe, havre de liberté et de prospérité, comme on sait. Le film montre même... deux Indiens qui ont fait le voyage en bateau et traversé l’Afrique avant d’échouer à cet endroit ! Car le fait qu’il n’existe aucune frontière légale entre ce territoire espagnol et l’Espagne proprement dite, de l’autre côté du détroit de Gibraltar, n’empêche pas la police locale, qui connaît la musique, de tout contrôler pour endiguer l’émigration massive. Mais comment condamner les Espagnols, sur lesquels repose à présent le fardeau, économique, culturel, de santé et de sécurité ?

    Le film commence par un carton disant qu’ils ont construit autour de la ville un "mur", qui serait "le dernier en Europe". En fait, rien à voir avec celui de Berlin, car c’est tout au plus une palissade, qui peut être aisément contournée en passant par la mer ! Mais le problème demeure, car, une fois à Ceuta, les candidats à l’émigration se retrouvent sans ressources : ni argent, ni papiers le plus souvent, ni travail. Hébergés dans un centre qui a été créé pour eux, le CETI, ils survivent par les moyens du bord, où la solidarité entre miséreux tient une grande place. Mais il est faux et injurieux de prétendre que les Espagnols les maltraitent ou ne font rien pour eux. Simplement, ils sont débordés, comme les Italiens à Lampedusa.

    En fait, on ne donne la parole, ni aux Espagnols, ni aux Marocains, mais seulement aux cinq émigrants que nous suivons pas à pas, et qui racontent leurs malheurs, survenus principalement dans la traversée de l’Afrique, notamment au Sénégal, où ils sont, disent-ils, très maltraités. Seul espoir, obtenir un visa pour passer de l’autre côté, mais son obtention est subordonnée à une exigence que peu satisfont : être un réfugié politique. Pour les réfugiés économiques – la majorité –, les chances sont minces.

    Le film est réalisé avec un parti-pris un peu agaçant : une caméra portée suit longuement un personnage qui marche, vu de dos uniquement, et un commentaire "off" dit par lui (donc PAS pendant la prise de vue, contrairement à ce qu’affirme la publicité) évoque ses épreuves ou ses espoirs. C’est vite lassant, car rien ne justifie cette méthode bizarre. Il est vrai que les deux réalisateurs sont des débutants, et qu’ils ont droit à quelques maladresses. Néanmoins, le principal grief qu’on peut leur adresser consiste en ce qu’on n’apprend rien qu’on ne sache déjà.
    Noémie Laurent
    Noémie Laurent

    42 abonnés 141 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 15 janvier 2015
    Une proximité rare avec des personnes dont on sait au final peu de choses. On sort très vite du schéma médiatique : 20% d'immigrés en plus, hausse des travailleurs illégaux etc.Ici on voit des parcours et des rêves sincères, humains, nobles et tristement brisés. Le sujet est traité avec humanisme : ce documentaire m'a vraiment sorti de mes a priori sur le sujet. Merci pour ces beaux témoignages.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 12 mars 2013
    Rêves, désillusions, attente, débrouille, volonté, incertitude, et toujours espoir. Ce film restera un moment particulier, beaucoup d'émotions, pas de pathos... Une belle leçon de vie face à la folie froide des frontières et de ses murs.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 2 février 2014
    Je vous conseille ce très beau film que j'ai vu cette semaine au cinéma. Ce film nous amène en immersion avec les trajectoires de 5 personnes migrantes, coincées dans l'enclave espagnole de Ceuta, une ville-prison. Une mise en scène saisissante, qui singularise enfin la question de la migration (dont on parle de façon toujours très générale dans les médias, sans prendre le temps). Un film qui mérite vraiment d'être vu en salles, et dont le point de vue des réalisateurs donne à voir une situation politique et humaine édifiantes.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 16 juin 2014
    Un beau film.
    Beau car esthétiquement, c'est la beauté visuelle d'un film. Les images ne sont pas tournées au hasard d'un reportage à la va-vite, au contraire on a tout du long l'impression d'un cadrage et d'une prise de vue qui savent ce qu'ils font (c'est en tout cas l'impression que j'en garde après coup). Et le décor est lumineux, le bleu du ciel fait presque mal par contraste avec la dureté de ce qui se passe en dessous.

    C'est pourtant bien un documentaire de par le thème, et les personnes filmées nous parlent de leur vie, de leur parcours pour en arriver là, et maintenant ils font quoi? de leurs espoirs s'ils en ont la force, de leurs désillusions... Une réalité qu'on se prend en pleine figure. Au long du "film", il ne se passe peut-être pas grand chose car ce n'est pas un film d'action américain. Pas de scènes violentes ou épiques, juste des rencontres, des découvertes. Ce qui est violent c'est la réalité de ce qui est raconté. On en ressort avec l'impression d'avoir voyagé au bout d'un monde et au cœur de beaucoup de questions. Questions sur ce qui se passe là bas, questions sur notre monde actuel et questions sur nous même.
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