Avis sur Le Signe des renégats

C’est un excellent film d'aventures, l’intrigue est un peu trop rocambolesque pour qu’un adolescent en comprenne tous les détails mais comme l’action passe en permanence en priorité, ce n’est pas trop gênant sauf pour les puristes. C’est avant tout extrêmement bien filmé avec une caméra toujours à la bonne distance et des cadrages inspirés que nous ne trouvons plus dans le cinéma de 2014. Le ton de ce film est aussi assez original, il est plein d’impertinences avec un début passionnant. L’action se passe à l’époque de Zorro mais la ressemblance sur le héros s’arrête là, par contre les costumes et les duels à l’épée sont bien conformes aux traditions. Une séquence à elle seule mérite de voir le film, la danse de Flamenco entre Ricardo Montalban et Cyd Charisse qui ne cache en rien ses célèbres jambes, la chorégraphie est aussi belle que celle qu'on trouve chez Donen. Gilbert Roland donne de l’épaisseur au film grâce à sa forte personnalité, tous les personnages secondaires sont à la hauteur sauf peut-être George Tobias dont le rôle du capitaine Bardoso dénote fortement de l’ensemble. Fregonese est un réalisateur de très bon niveau, il vient juste après les très grands. En France nous sommes trop privés de ses films, celui-ci vient à point pour nous le rappeler.

Une histoire inintéressante dans laquelle Ricardo Montalban cabotine comme ce ne devrait pas être permis, Un scénario auquel je défie quiconque d'y comprendre quelque chose. On sauvera juste la partie de flamenco dans laquelle Cyd Charisse se défoule pour notre plus grand plaisir.

L’idée du film est intéressante et nous renvoie à la période troublée de la Californie telle qu’on a pu la voir dans le mythique Zorro. Adapté d’un roman du père de Zorro justement, l’histoire est cependant ici terriblement brouillonne. Pour un film court (1h18) et une intrigue au final aussi classique que simple, on comprend mal comment le scénariste a fait pour rendre l’entreprise aussi fastidieuse à suivre.
Les personnages ambigus ou mal définis sont certainement trop nombreux pour le peu qu’ils apportent à l’intrigue. Aussi, pour plus de clarté, les scènes de bavardage se multiplient sans, au final, apporter plus de limpidité. Et c’est bien d’ailleurs le défaut majeur de ce film que d’être plus riche en bavardages qu’en rebondissements. Avec trop peu d’action, le film manque sa cible du divertissement. On nage entre les intrigues, les complots et la naïveté du fil sentimental qui se tisse pour finir par s’ennuyer devant tant de paresse.
Réalisé en 1951, le film semble accuser dix ans de plus avec son rythme mollasson et sa juxtaposition de scènes pas toujours cohérentes. Sorti en 1940, « Le Signe de Zorro » était autrement entrainant et bien conduit. Certes, le personnage principal offrait bien plus de perspectives, mais c’est surtout la maîtrise de l’ensemble qui faisait la différence. Ici l’amateur de films d’aventures est trompé et l’amateur de films de cape et d’épée n’a droit qu’à un duel à la toute fin du film. C’est trop peu pour ce type de produits.