Une suite plus prenante. V/H/S/2 fait partie de ses quelques films qui comptent plus de réalisateurs que d'acteurs principaux. Car oui, comme pour le premier V/H/S, nous sommes face à un film qui a regroupé six réalisateurs avec un bagage cinématographique différent. On commence avec Garent Evans (The Raid), Jason Eisener (The ABCs of Death), Gregg Hale, Timo Tjahjanto (The ABCs of Death), Simon Barrett et Adam Wingard (A Horrible Way to Die, You're Next, V/H/S). Il ne nous reste qu'un seul réalisateur qui a participé au premier opus, ce qui prouve que cette suite veut jouer la carte de l'originalité. Au final, une association gagnante ?
Le concept même de ce film est relativement atypique. Proposer à six réalisateurs de créer un scénario de base intéressant tout en y greffant des intrigues originales et différentes est une idée pour le moins saugrenue. Chaque réalisateur semble avoir eut la charge de réalisé une partie du film, d'où le nombre de genre et sous-genres exploités dans le film. On a le droit à quatre cassettes vidéos avec du contenu très différent, on peut noter qu'il y a un nombre de séquence inférieur (4 au lieu de 5) comparé au premier V/H/S. Le moins que l'on puisse dire c'est que c'est varié et assez bien foutu dans l'ensemble. Il y a des K7 plus prenante que d'autres, certaines plus longues que d'autres et avec un impact différent. On ale droit à une séquence traitant d'apparition de fantômes et autres esprits malveillants, une seconde accès sur l'univers des zombies, une troisième - assurément la meilleure - qui suit un groupe de journaliste venu enquêter sur un groupe religieux aux pratiques douteuses et enfin une quatrième qui gravite autour de l'ambiance des enlèvements par des extraterrestres. Chaque séquence est reliée à une intrigue principale, pas forcément très intéressante, mais qui est quand même un passage obligatoire. On peut souligner l'apport non négligeable du système de caméra à l'épaule qui fonctionne très bien ici. Les réalisateurs s'en sont donné à cœur joie pour jouer avec nos peurs et les effets de surprises.
Certes, beaucoup de spectateurs s'arrêteront à des petits détails pour justifier la mauvaise qualité du film alors que c'est au contraire un point positif. Je veux bien entendu parler de l'incohérence de la trame scénaristique, mais aussi du choix de qualité vidéo qui soulignent plutôt la volonté de s'inscrire dans la qualité d'une cassette vidéo. Les réalisateurs ont plus misés sur l'ambiance afin de mieux coller aux diverses trames scénaristiques un choix payant.
Comme dans le précédent opus, les acteurs ne sont clairement pas à la hauteur du film. Ils surjouent à mort, même lorsqu'il s'agit de jouer un zombie, c'est dire. Pourtant, on peut souligner que des efforts ont été fait pour créer des véritables petites histoires autour de ses divers personnages. Deux ou trois personnages vont taper dans l'œil très vite à l'image de ce gourou asiatique pédophile un brin dérangé. Mention particulière au côté comique de certaines situations, ça change du premier opus et ça dynamise plus les séquences.
Les décors sont sympathiques, les trucages sont bons et les jumps-scares surprennent sans le moindre doute. Là où le premier opus était trop sombre, cette suite joue la carte de la lumière pour deux séquences et de l'obscurité pour les deux autres, un compromis payant. Idem pour la qualité des enregistrements qui sont plus clair et net qu'auparavant. Pour du found-footage, j'ajouterai que la caméra à l'épaule ne bouge pas trop et qu'elle a tendance à ce concentrer sur les points essentiels de l'action, une bonne chose. On peut également pointer du doigt le manque de musiques.
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Les + : la diversité des séquences, quelques instants frayeurs fort appréciables
Les - : mais des acteurs peu crédibles, une fin bâclée, et peu de musiques intéressantes
V/H/S/2 est une suite qui, en apparence, est une redite du premier opus mais qui est, en réalité, une suite convaincante et bourrée de qualités. Les séquences en K7 sont plus variées et toutes aussi prenantes les unes des autres (mention particulière à la troisième K7). Les réalisateurs ont compris les critiques et ont amélioré la qualité du film en rééquilibrant les scènes sombres avec des séquences lumineuses, une formule gagnante. Bien entendu le film sera, pour les dur à cuire, un amas de séquences grossières et sans intérêts. Laissez-moi vous dire qu'ils se trompent largement. Une suite qui vaut le détour si vous êtes en quête d'originalité.