Avis sur Simba

Film d'aventure exotique sans prétention interprété par un Dirk Bogarde alors encore falot et loin de l'intensité de jeu qu'on lui connaîtra dans "The Servant", "Simba" se laisse découvrir aujourd'hui avec un certain plaisir, bénéficiant d'un charme certain. Si les maladresses de mise en scène sont nombreuses (transparences trop visibles, erreurs de montage et de perspective dans l'enchaînement des plans, laissant deviner qu'aucun des acteurs n'a mis les pieds au Kenya), il faut souligner l'intelligence du propos du film qui, alors que la révolte Mau Mau continuait de faire rage au moment du tournage, ne cesse de nuancer son propos en laissant plusieurs points de vue s'exprimer, évitant le manichéisme. Rien que pour ça et pour la beauté de certaines scènes, "Simba" parvient à se démarquer un peu des autres productions du genre.

Toute rencontre avec la rèalitè serait èvidemment purement accidentelle. "Simba", c'est Dirk Bogarde qui affronte la rèvolte des Mau Mau au Kenya en èvitant comme il peut les coups de machette! En 1955, l'acteur britannique reste encore un peu mièvre, même s'il dèploie une louable ènergie dans un film d'aventures très convenable! il est èpaulè par la très sèduisante Virginia McKenna (rien que pour la scène d'intro à l'aèroport), qui, non seulement à une classe folle, mais en plus c'est une actrice du tonnerre! L'enjeu de "Simba", c'est quand même de retrouver les assassins du frangin à Bogarde dont la violence impressionne pour l'èpoque! Avec une rèplique finale fort belle envers le chef des Kikouyous: "Mon père a fermè leur coeur à la vèritè", mais aussi un joli moment entre la mort et l'absurditè de la vie où l'on voit un gamin s'approcher du cadavre de son père...

Des idées d’autonomie, d’indépendance, le cinéma en mesure les conséquences et depuis des lustres comme nous le rappelle ce film du milieu du XX ème siècle. Il a été tourné alors que les événements rapportés, la révolte des Mau Mau, n’étaient toujours pas contenus. Ce combat vieux comme le monde rejaillit sur l’époque colonialiste de l’Empire britannique alors aux prises avec ses démons expansionnistes. De manière systématique, mais en prenant le parti des blancs, le cinéaste dévoile les différents camps qui s’affrontent sur le terrain idéologique et des sentiments. Les passions s’enflamment, en bon vieux classique d’un film d’actions et d’aventure qui n’occulte pas un instant le fond du problème racial et colonial. Même s’il est peu objectif, le recul nous permet aujourd’hui d’en mesurer en partie les conséquences.

Avis bonus Un entretien qui ne fait qu'effleurer le sujet
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