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    Fritz Bauer, un héros allemand
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    Chris58640
    Chris58640

    183 abonnés 726 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 avril 2016
    Le film de Lars Kraume est à mettre en parallèle avec « Le Labyrinthe du silence », sorti il y a un an et demi. Plus finement, on pourrait dire que « Fritz Bauer, un héros allemand » le complète et surtout le précède puisque que chronologiquement, il se termine là où commence le film de Giullio Ricciarelli. D’ailleurs, si j’ai été attentive je crois bien qu’à la toute fin du film, le personnage de Fritz Bauer évoque le procès, sujet du second film. Tout cela pour dire que la difficile et douloureuse dénazification de l’Allemagne est un tabou historique qui est en train de tomber outre Rhin. L’Allemagne a fait l’examen de sa conscience en ce qui concerne la Guerre, elle commence à étudier l’après-guerre avec un œil moins naïf et plus critique, ces deux films sortis en moins de 10 mois en sont la preuve. Il est ici question de la traque d’Adolf Eichmann, de sa capture en Argentine par le Mossad. Tout cela est connu mais ce qui l’est moins, c’est le rôle de ce procureur allemand, homme de l’ombre, pugnace et épris de justice, qui est allé jusqu’à trahir un pays qu’il aime profondément pour aider, à sa manière, à le sauver de lui-même. Il y a beaucoup à apprendre du personnage de Bauer, incarné avec beaucoup de justesse par l’acteur Burghart KlauBner. Il incarne un homme solitaire (on comprend pourquoi il vit seul et ne fait confiance quasiment à personne vers le milieu du film), physiquement fatigué, mais à la volonté de fer. Il ne s’agit pas pour lui d’obtenir vengeance, il s’agit pour lui de débarrasser son Allemagne d’un cancer qui a métastasé et qui s’est infiltré partout. Le scénario le montre sans ambages, les anciens SS sont partout en 1958, dans l’administration, chez Mercedes, dans la Police, dans la Justice, au Gouvernement aussi. Ils se cachent à peine, se couvrent entre eux, et tous ont à perdre à voir Eichmann déballer tout ce qu’il sait dans un box des accusé allemand. Dans ce cas de figure, voir Bauer commettre un acte de Haute Trahison en contactant le Mossad ne parait pas, à nos yeux d’Européens de 2016, un acte si terrible. Là où le scénario est habile, c’est qu’il remet très bien dans le contexte de la guerre froide le combat de Bauer. C’est la Guerre Froide, autant que les anciens SS, qui empêchent l’Allemagne de se dénazifier. C’est une petite leçon d’histoire que ce film, en toute modestie, une petite leçon qui nous répète qu’il y a des combats qui doivent se mener, en dépit du contexte. Historiquement, on sait bien que les autres gros « cerveaux » (je mets des guillemets parce que bon…) nazis qui ont échappés à Nuremberg sont passés entre les mailles du filet, et on sait aussi grâce à qui. Cela rend la capture d’Eichmann importante, parce que c’est un acte unique (et historiquement fondateur pour l’état d’Israël). Les seconds rôles du film sont très écrits, en particulier le jeune collaborateur de Bauer incarné par Ronald Zehrfeld. Sa vie privée disons… compliquée est évoquée longuement sans que l’on comprenne bien l’intérêt. Ce n’est qu’à la fin du film que l’on saisit qu’il y a là aussi un message qui n’est pas tellement différent de celui de Bauer, il y a des combats à mener, des combats difficiles et obscurs, mais qui valent la peine. Il n’y a rien à redire au casting allemand, constitué d’acteurs qui me sont évidemment inconnus. La reconstitution de l’Allemagne de l’après guerre souffre du même « défaut » que dans « La Labyrinthe du Silence » à savoir que c’est moche, c’est gris, il n’y a jamais un éclair de soleil et il pleut très souvent ! C’est surement voulu pour accentuer le côté austère du combat de Bauer, mais le problème c’est que cela rend le film aussi austère et froid qu’un épisode de « Derrick » ! C’est d’ailleurs le seul bémol que j’accorderais au film de Lars Kraume, il n’est pas très attrayant dans sa forme : peu de musique, une photographie très grisâtre, une intrigue sans aspérité (pas de suspens, pas de scènes qui sortent du lot), une affiche et un titre sans imagination. Faudrait quand même faire attention, à force de vouloir faire sérieux et sobre, à ne pas perdre le public en route. Le sujet est intéressant, important même, mais je ne sais pas s’il saurait se suffire à lui-même pour le public de 2016. Faire un film plus facile d’accès aurait eu le mérite de faire venir à lui un public moins convaincu d’avance par l’importance du sujet et le gout pour l’histoire contemporaine. Reste que moi, toujours passionnée par ce genre de sujet et par l’histoire de la Seconde Guerre Mondiale et ses conséquences, j’y ai trouvé mon compte, sans m’ennuyer et en apprenant des choses que j’ignorais sur un personnage qui méritait un peu de lumière.
    traversay1
    traversay1

    3 088 abonnés 4 622 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 avril 2016
    "Vous chassez, Fritz ? Oui, mais pas les animaux." Ce dialogue du début du film de Lars Kraume témoigne de l'obsession de ce procureur solitaire de Francfort, à la fin des années 50, dans un pays qui ne veut pas faire face à son passé. Pire, les anciens nazis sont infiltrés partout y compris au plus près du chancelier Adenauer. Ce n'est pas de la fiction, c'est la pure réalité et Fritz Bauer, un héros allemand, dont on préfère la traduction littérale du titre allemand : L'Etat contre Fritz Bauer, est une oeuvre utile, historiquement pointue, dont le scénario est écrit comme un bon thriller d'espionnage, malgré quelques digressions autour de la répression de l'homosexualité, qui sont hors sujet. Hélas, la réalisation ne suit pas : elle reste bien passive, à peu près aussi imaginative qu'un épisode de Derrick. Après Le labyrinthe du silence, d'un niveau bien supérieur, Fritz Bauer témoigne en tous cas de la volonté du cinéma allemand de traiter de sujets trop longtemps laissés dans l'ombre. Ce mérite là ne peut lui être dénié.
    Daniel C.
    Daniel C.

    131 abonnés 715 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 23 avril 2016
    Le devoir de mémoire ne doit jamais s'interrompre. Fritz Bauer a permis la capture d'Eichmann par le Mosad en Argentine. Il aurait voulu que le jugement ait lieu en Allemagne pour confronter les anciens du régime à leurs responsabilités. Des enjeux économico-politiques internationaux en ont décidé autrement. En passant, on se souvient également que l'homosexualité était un crime puni sévèrement. Voici un film didactique qui remplit son contrat.
    Kovnen
    Kovnen

    5 abonnés 16 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 21 avril 2016
    Peut-on reconstruire la vie sans régler les comptes avec son passé ? Peut-on vivre sans rétablir la justice ? La question pourrait paraître métaphysique. Elle se pose très concrètement dans cette Allemagne d'après-guerre où les anciens SS occupent des postes à responsabilité dans l'économie et dans toutes les sphères de l'Etat. C'est que les victimes ne sont plus là pour demander des comptes. La plupart des survivants de l'holocauste allemand sont en Israel ou exilés dans d'autres pays, et cherchent à se reconstruire après le traumatisme. L'Amérique est obsédée par la reconstruction de l'Allemagne fédérale et par la guerre froide. Il ne reste plus de Juifs en Allemagne, les nazis ont réussi leur projet. Et voilà qu'un procureur allemand, juif et homosexuel vient remuer le passé. Il aurait été utile de creuser la mécanique de cette identité à la fois allemande et juive. Comment peut-on se sentir Allemand après la Shoah lorsqu'on est Juif et homosexuel ? La thèse du film est que Fritz Bauer recherche l'examen de conscience plus que la vengeance.
    Avec des acteurs convaincants dans les rôles principaux, ce film remet en lumière une mécanique d'après-guerre qui a probablement des similarités avec l'histoire de la France. L'intrigue tient en haleine, et l'ambiance suggère l'époque délétère, et l'état d'isolement du personnage principal, et avec lui la solitude de tous ceux qui n'ont pas obtenu justice de l'histoire. Un ex-humoriste français remplissait encore hier des salles en vendant la thèse d'une Shoah devenue fonds de commerce moral. Des films comme celui-ci, ou le documentaire en 2005 de la BBC sur Auschwitz - qui montre le peu de regrets des anciens nazis - permettent de voir que les plaies ne sont pas guéries, et que les mécanismes de la haine sont là, prêts à se réactiver en chacun de nous.
    crachou94
    crachou94

    22 abonnés 427 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Ce troisième film après Hannah Arendt et le labyrinthe du silence nous dépeint comment l'Allemagne vit l'après guerre et la chasse ou les procès des Nazis, l'ambiance délétère des secteurs où d'anciens nazis ou des pro nazis ont encore du pouvoir et protègent les fugitifs.
    Un film très édifiant et très interprété.
    A voir pour la mémoire.
    anonyme
    Un visiteur
    4,5
    Publiée le 23 octobre 2015
    Excellent film, très bien joué. En plus de la poursuite des anciens Nazi, et particulièrement d'Eichmann, le fil traite aussi le problème du §175 du code pénal allemand, qui interdisait les relations entre hommes et entre hommes et animaux, article qui fut retiré du code en 1994.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 avril 2016
    Excellent film sur la difficulté de mettre en œuvre la dénazification en Allemagne, au lendemain de la seconde guerre mondiale. Les racines du mal absolu du racisme et de la " solution finale" étaient encore vigoureuses après la chute du Reich. Comment un procureur juif, homosexuel et de gauche a-t-il pu livrer l'horrible Eichmann à Israël pour qu'il soit jugé et condamné, l'histoire nous est contée sous la forme d'un thriller impitoyable. Admirable composition de Burghart Klaussner en vieux procureur roué et superbe reconstitution de l'Allemagne vaincue qui, peu à peu, a redonné le pouvoir aux anciens nazis pas vraiment envahis par le remords. Une page d'histoire opportunément mise en lumière.
    ninilechat
    ninilechat

    68 abonnés 564 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 19 avril 2016
    Excellent film, qui a semble t-il déplu aux esthètes -il est vrai qu'il a un peu la lourdeur démonstrative d'un biopic- mais qui ravit les passionnés d'histoire contemporaine.
    Fritz Bauer, juif et socialiste, a quitté à temps l'Allemagne, où il ne rentre qu'en 1949. Il fait carrière dans la magistrature, jusqu'à être nommé procureur général du Land de Hesse. Le but qu'il s'est fixé: rechercher les anciens nazis. Quand il apprend, par une dénonciation précise, qu'Adolf Eichmann se cache certainement en Argentine, il n'a plus qu'une idée en tête: le faire extrader en Allemagne et le juger.
    Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne reçoit guère d'aide de sa hiérarchie. On le sait, de nombreux anciens nazis s'étaient tranquillement réinsérés dans la vie professionnelle, et on laissait faire, parce que l'on avait besoin d'eux, de même qu'en France on a gardé certains collabos-mais-pas-trop pour faire tourner la machine. Inutile donc de faire des vagues.... Ce que la RDA ne fera pas, le Mossad pourra le faire; Bauer contacte les Israéliens, tout en sachant très bien qu'il commet un crime de haute trahison (en raison des relations entre la RDA et l'état d'Israël), ce qui peut lui valoir les pires ennuis. On le sait, Israël a joué un tour de cochon à Bauer en ramenant Eichmann, et en le jugeant sur sa terre....
    C'est donc cette histoire passionnante mais peu connue que nous narre le jeune réalisateur Lars Kraume. Bauer, personnage solitaire, colérique, peu aimable et entièrement possédé par sa quête de justice est interprété de façon formidable par Burghart Klaußner On l'a vu récemment dans Elser, un héros ordinaire, décidément, les années noires de l'Allemagne lui vont bien... Plus discutable, l'idée de faire du jeune procureur qui l'assiste (Ronald Zehrfeld) un homosexuel honteux -ce qui le rend très vulnérable. Penser que dans les années 50 une relation consentie entre deux adultes pouvait les conduire en tôle -c'est dingue!
    J'ai beaucoup aimé ce film qui rappelle avec justesse combien les dénazification de l'Allemagne a été difficile, thème que les jeunes réalisateurs, qui adorent gratter là où ça fait mal dans le passé de leur pays ne se privent pas de traiter....
    jeff21
    jeff21

    52 abonnés 296 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 15 avril 2016
    Encore un film qui corrige les omissions historiques comme c'est le cas avec l'action méconnue de ce procureur allemand dans la traque d'un monstre nazi. un grand merci pour cet apport. Et puis le portrait de Fritz Bauer vaut le détour. Personnage haut en couleur, forte personnalité, dépeint avec humour dans cette Allemagne de l'ouest des années 50.
    Elisabeth G.
    Elisabeth G.

    164 abonnés 1 028 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 avril 2016
    Un film historique passionnant mais trop classique. Il ressemble à un vieux film d'espionnage, le questionnement sur la mémoire et le traitement du passé en plus.
    Une critique plus détaillée et d'autres sur
    philhag
    philhag

    24 abonnés 360 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 20 avril 2016
    Le sujet est dur. Pour qui a vu "le labyrinthe du silence", le sujet est complémentaire. Ici traité de manière un peu plus sèche. Mais peut-être le personnage de Fritz Baueur était plus sec, et pas un gai luron. Et puis les anciens nazis omniprésents contribuent à cette atmosphère suspicieuse. Le non dit, le non disable, est partout. le sujet est connu, la capture d'Eichmann en Argentine, ci qui l'est moins c'est le rôle de ce procureur. A voir et à revoir. Merci.
    Acidus
    Acidus

    617 abonnés 3 647 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 19 mai 2016
    Ce film historique met en lumière le combat acharné de Fritz Bauer, procureur général juif, dans la traque puis la comparution en Allemagne d'anciens criminels de guerre nazis. Ce labeur était d'autant plus dur que l'administration de l'époque comportait encore de nombreux "ex"-nazis et de sympathisants. Ce film est donc une sorte d'hommage à travers une enquête policière dont la cible est Adolf Eichmann, ancien officier SS.
    Le fond et la forme sont relativement classique pour ce genre de film mais n'enlève pas à son efficacité. La plus-value vient avant tout du personnage de Fritz Bauer lui-même. Outre qu'il est parfaitement incarné par l'acteur Burghart Klaußner, les échanges entre lui et les autres protagonistes sont croustillants et contient son lot de répliques bien senties. Sa psychologie est également travaillée et intéressante entre cynisme, pessimisme, droiture et énergie. Ce biopic allie l'utile à l'agréable. A voir.
    dagrey1
    dagrey1

    86 abonnés 655 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 3 mai 2016
    Après "le labyrinthe du silence", l'Allemagne s'interroge toujours sur son passé et la situation des anciens nazis après la deuxième guerre mondiale. Lars Kraume, le réalisateur, centre son biopic sur Fritz Bauer un procureur. Celui-ci, socialiste, juif et homosexuel compte faire revenir en Allemagne les bourreaux d'hier afin de mettre les allemands face à leurs responsabilités. Pour l'aider dans sa mission, il est assisté notamment par Karl Angermann, qui partage plusieurs points communs avec son mentor. Les 2 hommes concentrent leurs efforts sur Adolf Eichmann...

    Fritz Bauer est un bon biopic. Il fait un travail d'analyse intéressant sur les "fantômes" de l'Allemagne et démontre de façon claire que si certains voulaient faire la lumière sur le passé, d'autres, y compris parmi les autorités, tenaient à ce que certains secrets ne soient jamais dévoilés. A coté de la grande Histoire, le réalisateur nous peint 2 destins individuels, ceux de Fritz Bauer et Karl Angermann, avec leurs fragilités et leur part d'ombre.

    Un film austère interprété par de bons acteurs notamment Bughart Klausner et Ronald Zerhfeld.
    Stéphane C
    Stéphane C

    53 abonnés 389 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 17 avril 2016
    Fritz Bauer fut celui qui collabora avec le Mossad pour capturer Eichman; c'est aussi l'homme confronta l'Allemagne à son passé. Un film académique mais passionnant sur le fond ... 📽📽📽
    mem94mem
    mem94mem

    94 abonnés 557 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 14 avril 2016
    L'Histoire de l'Allemagne au XXème siècle continue d'alimenter les scénarios de réalisateurs d'outre Rhin, et cela de façon presque inépuisable. Ce nouvel opus réunit un casting excitant, Burghart Klaußner en tête, mais aussi le très demandé et polyvalent Ronald Zehrfeld. Le résultat est un film à la réalisation poussive, académique, convenue et en outre extrèmement verbeux. Il manque un souffle, une inspiration et des bonnes idées de remaniement de scénario. J'attribue ces défaut au jeune âge du réallisateur Lars Kraume, qui me paraît plus à l'aise dans les séries TV que dans les fictions historiques.
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