Avis : Shérif Jackson - Page 2

Excellent western, prenant du début à la fin. Je conseille. 3 étoiles et demie.

Un western qui ne se veut pas dans la veine classique du genre, comme le furent "3H10 pour yuma" ou le meilleur "Appaloosa", et ne marche donc pas dans la main street décrite par le sensei Sergio Leone d'une petite ville de cow-boys commencée par le maître originel John Ford avec des westerns porteurs de conquête et d'espoir, et terminée par lui-même avec des westerns crépusculaires et aussi ironiques que passionnés par cette mythologie. Sweetwater (titre original qui aurait mieux fait de rester tel quel) s'avère donc plus un pastiche dans la forme, sauf que ça a du fond. En effet j'ai trouvé ça plus sobre et plus stylé qu'un Tarantino bling bling qui drague nos bas instincts avec l'efficacité d'une prostituée professionnelle qui a tout appris d'Hollywood à ce sujet, d'abord dans la marge puis devenu la feuille entière. Ici, pas d'outrance mais des caricatures réussies de stéréotypes. Pas de rythmes frénétiques au montage mais des plans à l'image bien jolie qui défilent selon une fréquence agréable et sensée. Pas de grosses têtes d'affiche qui cabotinent une fausse prise de risque mais des acteurs tout simplement extraordinaires et des seconds rôles crédibles avec de l'épaisseur dans leurs banales turpitudes. Et, non plus, pas d'emphase géniale à la Sam Peckinpah, car ce n'est pas le propos du film, alors cette critique ne porte pas, comment reprocher à X de ne pas être Y? La gaudriole où on se tape de rire sur la cuisse n'est également pas au rendez-vous, car les personnages sont tous paumés dans leurs caboches, pas trop dans la démesure pour nous divertir, non, mais on a des gens en crises existentielles chacun à leur manière, cherchant un sens, une place où et comment vivre. Ils nous ressemblent, je dirais. L'héroïne est certes moins dense que l'inoxydable et incroyable Ed Harris, et son corollaire du côté obscur, le "prophète", mais elle joue justement la carte de la fille effacée par son passé souillée, son présent tragique, et son futur amputé, et ça marche. Avec un physique de bimbo elle pourrait jouer la carte pin up, et non, sort son épingle du jeu, joue sa partition, car détail important, notre Sherif Jackson n'est en fait pas le héros du film, c'est elle le personnage principal, suivi au gré d'un sanglant retournement de page dans son parcours, logique, porteur des valeurs du western, au féminin, mais non féministe, ce n'est pas une Sarah Connor avec un Stetson sur la tête. Pleinement original, oui meilleur qu'un Tarantino ou Un uez, même réunis à deux, ce doux Sweetwater vaut largement le voyage à cheval. Oh yeah!

Les frères Miller, Noah et Logan jumeaux de leur états, sont des nouveaux venus à Hollywood après qu’ils aient convaincu et 2008 Ed Harris de les rejoindre pour leur premier film (« Touching Home ») inspiré de la biographie de leur père alcoolique mort en prison où eux-mêmes jouent leurs propres rôles. Cette collaboration certes confidentielle mais néanmoins fructueuse saluée par la critique américaine a amené le trio à récidiver pour une relecture du western, genre auquel Ed Harris est très attaché ayant lui-même réalisé son propre métrage en 2008 (« Appaloosa »). D’emblée les deux frères affichent leurs références qui les portent plus vers Sergio Leone ou Clint Eastwood que vers les grands classiques d’Hollywood (Mann, Ford, Hawks). On parle donc peu et on agit beaucoup sans trop d’explication dans « Sherif Jackson ». Un Sherif Jackson campé par Ed Harris en mode cabotinage ce qui n’est pas courant chez cet acteur habituellement sobre. Il arrive comme il se doit de nulle part pour mettre fin aux exactions d’un curieux prophète (Jason Isaacs assez terrifiant) sorte de Charles Manson avant l’heure qui profite de la naïveté et de l’inculture ambiante pour s’enrichir et assouvir sa soif de pouvoir sur une petite communauté qui lui est soumise corps (les femmes) et âmes (les hommes). Les deux hommes à l’ego débordant largement de leur chapeau vont longuement se jauger comme deux fauves qui cherchent à s’impressionner plutôt qu’à s’affronter réellement. Une ex-prostituée vengeresse va venir précipiter les choses, doublant les deux hommes trop absorbés par leur face à face machiste. Le tout est filmé en clair-obscur comme pour éviter une assimilation totale au western spaghetti qui portait en étendard le désert brûlant et les visages burinés par les rayons du soleil. En donnant le rôle du vengeur à une femme, les frères Miller renversent les codes et démystifient l’apologie de l’as de la gâchette faisant du shérif baroque et du prédicateur meurtrier deux caricatures qui se neutralisent. C’est bien Juanary Jones, la veuve en robe violette, qui endosse le rôle du vengeur mutique personnifié si souvent par Clint Eastwood, Sherif Jackson n’ayant qu’une seule fois l’occasion de sortir son revolver de son fourreau pour un face à face final qui laissera les deux pantins sur le carreau. Le film imparfait intrigue tout autant qu’il donne une impression d’inachevé tant on a l’impression que chacun des trois personnages joue seul sa partition faute de liens qui les fassent interagir. Un parti pris déroutant, un peu frustrant mais bougrement original.

Un western qui manque globalement de rythme et dont on ne sait pas bien quoi penser au final. Ce n’est pas déplaisant mais c’est loin d’être folichon… Heureusement, Ed Harris égaie un peu tout ça et Jason Isaacs, en prophète bien barré, est plutôt pas mal.

Si les personnages proposés laissaient présager un ton plutôt léger, le film affiche au contraire un très grand sérieux. Pourtant, avec Ed Harris en shérif barré et aux méthodes d'investigation modernes, Jason Isaacs en méchant tellement allumé qu'il ne peut en aucun cas être terrifiant et enfin la charmante January Jones qui nous laisse de marbre avec son histoire de vengeance qui finit par devenir banale, il y avait de quoi réaliser un cocktail explosif. Au final, l'humour est rare, les personnages sous-exploités et l'objectif artistique extrêmement vague. "Sherif Jackson" possède bien quelques scènes croustillantes, mais hésite beaucoup trop entre le premier et le second degré. Terrible constat d'un film qui n'assume pas son statut de série B (pourtant loin d'être déshonorant).

Shérif Jackson donne la nette impression de vouloir s'inscrire dans le sillage de Tarantino et de son d'ores et déjà cultissime Django. Si c'est le cas, ça n'est pas du tout réussi. Il ne suffit pas de balancer des giclées de sang ça et là pour ne serait-ce qu'arriver à la cheville de QT. Le scénario souffre de trop de raccourcis et d'incohérences. Alors que les deux tiers du film sont construits autour du Shérif Jackson, il s'avère finalement que son rôle n'est que minime. A cet égard, plus le film avance et plus on a l'impression d'assister à une simple petite vendetta, vue et revue, de la femme révoltée contre le monde entier suite à l'assassinat de son mari. Les personnages sont en revanche plutôt originaux, tout en couleur (le shérif en bleu ciel, Sarah en magnifique vengeresse à la robe violet, le prophète Josiah dans sa sobre mais non moins effrayante armature noire. Les couleurs reflètent parfaitement les personnalités de chaque intervenant. On passe de l'exubérant shérif au démentiel prédicateur, en passant par la froide femme fatale. Cette orgie de couleurs se marie bien avec une photographie souvent très belle. Mais ces qualités ne suffisent pas à pallier les lacunes scénaristiques, trop criantes ici pour être oubliées.

Qu’il est bon de tomber sur des films originaux et apportant une bouffé d’air rafraîchissante !! Western (chose déjà rare de nos jours) nous dévoilant la vengeance impitoyable d’une ancienne prostituée dont le mari a été assassiné par le prêcheur cinglé du coin, lequel a déjà attiré l’attention d’un shérif plus qu’extravagant ; "Shérif Jackson" arrive à alterner avec facilité un sujet grave et une atmosphère légère sur fond d’investigation policière et de règlement de compte dans la plus grande tradition du Far West américain. Les frangins Logan et Noah Miller nous livre donc un western proposant un mélange réussi entre Ethan et Joel Cohen (pour la réalisation léchée mais sur rythme lent pour l’exposition de l’histoire), Sergio Leone (pour l’ambiance générale et des personnages hauts en couleurs) et Quentin Tarentino (pour le côté brut de décoffrage des scènes d’action). Nous avons donc droit à de magnifiques plans nous dévoilant de superbes paysages, des moments assez cocasses et inattendus (le marchand qui reluque ses clients, Jackson qui danse au son des violons avant de foutre une raclée au shérif du moment ou encore cette formidable scène où Jackson fait de la géographie sur la table de Josiah), une vision assez critique sur des thèmes qui sont malheureusement toujours d’actualité (intolérance, illumination religieuse, machisme, racisme, inceste, corruption) et une joyeuse compilation de personnages charismatiques : January Jones est superbe en beauté fatale meurtrie représentée comme un magnifique ange de la mort avec sa robe violette somptueuse, Ed Harris est fantastique en shérif décalé et loufoque aux méthodes assez expéditives et peu orthodoxes (il y a un peu de l’Inspecteur Harry en lui !) mais la plus formidable prestation est sans conteste celle de Jason Isaacs en prophète religieux qui cumule les statuts les plus méprisables (cynique, mégalo , cruel, despote, meurtrier). Il n’y a pas a dire : les rôles de salauds lui vont comme un gant !! (rappelez-vous ses rôles du colonel britannique dans "The Patriot", du capitaine crochet dans "Peter Pan" et de Lucius Malefoy dans les "Harry Potter"). A noter que les réalisateurs font une apparition en jouant les jumeaux Levi et Jacob, premières victimes de Josiah, au début du film.
"Shérif Jackson" est donc une très bonne surprise, un excellent western original et très esthétique, bourré de références et mélangeant astucieusement mélancolie, cynisme, humour noir et violence dans une époque où les mots réglaient beaucoup moins de problèmes que les balles des colts.

Astucieux et très amusant, les western c'est très rares de nos jours.

La folie de Tarantino, la violence de Rodriguez et l'humour des frères Coen réunis dans un même film. Chapeau.

Un très plaisant western.
De l'humour, de l'action mais pas trop, de l'émotion.
Bien sympathique.

SHERIF JACKSON est un film de genre très efficace. Entre le western classique à la John Ford et le western Spaghetti à la Sergio Leone avec une petite touche de Peckinpah. On est aussi dans la tradition du western de vengeance à la DJANGO UNCHAINED avec ces personnages hauts en couleurs (mention spécial pour l'hallucinant Ed Harris dans son rôle de shérif illuminé). Comme Tarantino, les réalisateurs Noah Miller et Logan Miller savent jongler entre drame et comédie avec un rare brio. Mais à la différence qu'ici le personnage vengeur est... une femme ! et pas des moindre puisque qu'interprété par la sublime January Jones de MAD MEN.

Que dire bon bah tu va pas voir ce film en attendant le film de l'année la dessus rien à redire. Mais la ou le film surprend c'est par çà façon d’être à lui même, je suis fan. humour action bourrin rien à comprendre juste prendre du bon temps.

Une histoire au milieu de nulle part, un désert grandiose de simplicité et d'action brute.
Kill Bill au far west !

Ce film aurait pu être un flop gigantesque, car il faut bien dire que les western de nos jours sont souvent plus que mauvais (surtout ceux avec Di Caprio). Ce film m'a réconcilié avec les nouveaux westerns, uniquement parce qu'il y a un retour aux sources. Effectivement ce film s'inspire des vieux schéma et c'est ce qu'il y a de bien. Pas besoin d'être inventif dans un western pour moi. Une vengeance implacable et un héros inattendu qui crève l'écran, avec un excellent casting. Harris et Issacs sont aussi déjanté l'un que l'autre un vrai régale.

Plutôt déçu par un film lent juste sauvé par le jeu des acteurs !
l'accroche pub parlait de Tarantino c'est loupé