Alors que sa prestation dans Joe de David Gordon Green nous a ébloui les mirettes, prouvant qu'il pouvait encore jouer à la perfection des rôles dramatiques, Nicolas Cage sort un nouveau nanar d'action filmé pour pas cher où personne ne semble s'être vraiment foulé, l'acteur compris. Premier film réalisé par l'Espagnol Paco Cabezas (Les Disparus) et écrit par les scénaristes de l'horrible Giallo (le film qui concrètement enterré Argento), Tokarev s'apparente à un remake du récent 12 heures : un gangster voit sa fille enlevée par la mafia russe et va tout faire pour la récupérer en peu de temps. Mouais. Un casting pauvre, un pitch de direct-to-video et un Nicolas Cage peu impliqué, le long-métrage n'a pas grand chose pour lui... Le scénario est donc terriblement simpliste, avec une histoire vengeance toute pourrie où un ancien gangster rangé des voitures va ressortir les flingues pour débusquer et massacrer ceux qui ont tué sa fille adorée. Tous les clichés sont là : notre héros est un tough guy vieillissant qui ne sourit jamais, ses deux potes sont aussi transparents que du cellophane, les dialogues semblent avoir été improvisés et le tout avance à une vitesse de gastéropode. Ajoutons-y l'enquête policière en parallèle, quelques moments bien entendus émouvants (la tristesse, avec les cris et larmes tout ça) ainsi qu'une poignée de scènes d'action bourrines mais peu efficientes. En fait, Tokarev n'a rien d'original et semble exister pour on ne sait quelle raison. Creux, sans une once de personnalité et pire encore de but, le long-métrage peine à rester crédible. Car nous sommes en 2014 et des thrillers d'action comme ça, ça fait des lustres qu'on s'en tamponne, surtout avec Nic Cage dedans (le film ressemble à un vulgaire mix de 12 heures, Taken et Mystic River). Brièvement épaulé par ce bon vieux Danny Glover et le temps d'une apparition Peter Stormare, a.k.a. le roi des caméos, Nicolas Cage fait du Nicolas Cage : il chiale en beuglant, serre les dents et nous fait son regard ténébreux. Dommage que le traitement de l'histoire soit aussi basique et que le casting ne soit pas mieux étoffé car certaines séquences sont tout de même bien mises en scène par Cabezas, le gaillard délivrant quelques plans visuellement clinquants malgré le petit budget. Allez Nic, laisse tomber ces bouses et épate-nous comme tu l'as fait avec Joe, par pitié !