Avis sur Millefeuille

il n'y a pas les bons et les méchants chez Bouzid, seulement des personnages qui se cherchent douloureusement, dans une quête très physique, des corps ballotés par des forces qui les dépassent alors qu'ils voudraient simplement s'épanouir pour pouvoir rêver.

Assez passionant , mais parfois je n'ai pas su ou donner de la tete ,
tellement c'est brouillon.

Film passionnant, dommage que certaines choses soient un peu exagérées.

Bon, je dois avouer que ce film (?) m'a vite ennuyé car le millefeuille des thèmes abordés est pesant, décousu par moments, voire mal ficelé (rien ne nous éclaire sur les raisons du brusque changement d'approche du fils par rapport à la "religion"). A vrai dire, ce film (?) n'explore pas les raisons d'un mode de fonctionnement archaïque d'une société musulmane que l'on sent frustrée et inhibée, voire névrosée (sexe et religion) ... J'en retiendrai (était-ce là le propos du réalisateur ?) que la secousse du printemps arabe n'offre pas de réelles perspectives d'une évolution radicale ni à court ni à moyen terme. Bien déçu aussi que la question du port du foulard n'ait été posée qu'en terme de "c'est moche". Les questions de fond (dignité, respect et place de la femme) ne sont pas vraiment abordées. Ces deux portraits de femmes offrent un angle de vue mais n'y suffisent pas. On repassera.

Ce joli film sur un pays qui cherche sa voie entre modernisme et traditionalisme, dresse le portrait de deux jeunes femmes éprises de liberté, amies malgré leur position différente face au voile : toutes deux à la recherche de l'amour et du bonheur, elles luttent contre leur famille, contre le pouvoir des hommes, des militaires, des intégristes musulmans... Le film évite le manichéisme, mêle habilement les combats intimes des héroïnes (incarnées par des actrices épatantes) à l'histoire collective du pays et nous offre de bien belles images.

Un portrait sans concession et plein d'amertume de la condition de la femme en Tunisie au moment de la révolution dite "du jasmin". Inutile d'épiloguer, nous savons que la religion pèse très lourd sur les société maghrébines et le film laisse assez clairement entendre qu'un des corrélats de cette révolution sera probablement un renforcement de l'intégrisme islamique. La femme doit être voilée, elle ne doit pas travailler, elle doit rester à la maison et ne s'occuper que des tâches ménagères et des enfants. Tout autre comportement est "péché", impureté et contraire à la volonté divine. Charmant programme orchestré par les machos de service qui en profitent bien, les femmes plus âgées se chargeant de dresser les filles et de les remettre au pas si besoin est. Affligeant, mais n'oublions pas que nos société occidentales fonctionnaient un peu comme ça il n'y a pas si longtemps. Révolution ne rime pas toujours avec libération... Quant au film lui-même, il est malheureusement un peu fait "de bric et de broc", d'une succession assez décousue de scènes pas bien reliées entre elles et sans vrai fil conducteur. Dommage !

Millefeuille : pâtisserie faite de trois couches de pâte feuilletée et deux couches de crème pâtissière. Le film de Nouri Bouzid, avec en toile de fond la "Révolution de Jasmin", possède lui aussi plusieurs niveaux d'intrigues lesquelles, pour être riches, ne contribuent pas à le rendre aussi fluide qu'il aurait pu être. Le message, un tantinet trop démonstratif, est lui très clair : la condition féminine, y compris une fois la révolution achevée, ce n'est pas et ce ne sera jamais de la tarte dans un société machiste où l'intégrisme ne fait pas que rôder. Millefeuille propose néanmoins de deux très beaux portraits de femmes : l'une porte le voile, l'autre pas. C'est leur choix et la plus libre des deux n'est pas nécessairement celle que l'on croit. La superbe interprétation de Bahram Alaoui et de Lofti Ebdelli fait passer la pesanteur de certaines séquences et l'aspect souvent cahoteux de l'ensemble. Une pâtisserie un peu trop lourde mais pas sans saveur et qui se digère sans encombre.

Zaineb et Aïcha (deux très bonnes actrices) incarnent une Tunisie tiraillée, entre soif d'émancipation et poids des traditions.
Les scènes où l'on oblige Zaineb à mettre le voile sont bouleversantes mais l'ensemble est tout de même un peu épars.
Dommage qu'il n'y ait pas plus de contenu sur les étapes de la révolution.

Et voilà un énième film sur la situation des femmes dans les pays islamiques, sur leurs relations tendues avec les hommes, en particulier les jeunes croyants, mais aussi leurs hésitations entre libération et austérité pieuse. Millefeuille n'est ni très beau, ni très drôle, ni très bien réalisé (une sitcom améliorée) et traite de sujets que vous connaissez par coeur si vous avez déjà vu des films arabes.

Excellent....Nouri Bouzid nous régale avec un film percutant. Il décrit la société tunisienne avec beaucoup de justesse ! La femme y défend sa place dans une société où le mariage prend trop d’importance et influence lourdement le comportement des célibataires et les relations familiales. Le cinéma franco-tunisien est encore à la fête.