Mon compte
    La Chambre Bleue
    Note moyenne
    3,1
    1163 notes En savoir plus sur les notes spectateurs d'AlloCiné
    Votre avis sur La Chambre Bleue ?

    181 critiques spectateurs

    5
    4 critiques
    4
    54 critiques
    3
    59 critiques
    2
    38 critiques
    1
    21 critiques
    0
    5 critiques
    Trier par :
    Les plus utiles Les plus récentes Membres avec le plus de critiques Membres avec le plus d'abonnés
    benoitG80
    benoitG80

    3 313 abonnés 1 464 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 18 mai 2014
    "La Chambre Bleue", film de Mathieu Amalric, adapté du roman de Simenon, a un intérêt certain, ne serait-ce qu'à cause du principe de double voire de triple lecture des suppositions et interrogations, ainsi que du scénario lui-même.
    En outre, les acteurs se défendent plutôt pas mal et Mathieu A. est pour le coup assez convaincant tout comme les deux actrices féminines, en particulier Léa Drucker très étonnante en femme à la fois observatrice, et en même temps discrète jusqu'à en être presque en retrait et transparente !
    L'idée de mélanger la vie des accusés avant et après leur arrestation, n'est certes pas nouvelle mais cette fois, ce procédé a vraiment tout son sens et se justifie donc pleinement...
    C'est en effet rapide, incisif quelquefois inattendu avec un flash-back presque saugrenu mais qui en dit long !
    Ainsi, on se met à douter, à supputer, à imaginer des hypothèses, en visualisant et en s'imprégnant de la vie de cette famille dans cet univers moderne, clinique et froid...
    Tous les regards, les petites expressions, les gestes surpris au cours de flashs rapides, de retours en arrière, sont ainsi disséqués au service de l'enquête et des accusations, et également de celles du spectateur en pleine investigation lui aussi...
    On se surprend donc à détailler les moindres réactions ou intentions pour démasquer le ou les coupables bien qu'en l'occurrence, ils soient bien présents devant nos yeux !
    C'est ainsi que l'intime conviction aura donc son dernier mot sans en savoir plus sur le fond et cependant, à mon avis, une autre piste crevait les yeux sans aucun doute possible...
    Pour cette raison, sans être un très grand film, ce thriller franchement bien au point révèle un tas de subtilités bien mises en avant qui en font tout son charme !
    poet75
    poet75

    256 abonnés 703 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 18 mai 2014
    C'est un roman de Simenon qui a été adapté par Matthieu Amalric. Une histoire d'amour et de mort, énigmatique à souhait, et qui, logiquement, devrait captiver... Comment se fait-il, dans ce cas, que ce film ne m'ait pas davantage convaincu? La faute à une construction décousue, à une mise en scène un peu "froide"... On regarde ce film avec intérêt certes, mais sans passion, sans être touché. 7/10
    pierre72
    pierre72

    126 abonnés 367 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 17 mai 2014
    C'est un film étrange. En sortant de la salle, on est un peu déçu, et puis, il s'insinue en vous au fil des heures. Des images réapparaissent furtivement dans votre mémoire, continuant à vous intriguer, vous poursuivre.
    L'histoire est classique. Des amants dans un hôtel se retrouvent pour faire l'amour. Mariés tous les deux, ils vivent cette passion charnelle avec frénésie. Mais la mort de l'époux de l'une puis de l'épouse de l'autre va gripper cette belle harmonie. Qui a tué ? Sont-ce des amants diaboliques ? L'un a-t-il manipulé l'autre ?
    Intrigue classique, peut être un peu datée pour se dérouler de nos jours. (Aujourd'hui, on se débarrasse d'un conjoint par le divorce ou alors l'amour rend fou mais dans ce cas là, on trucide tout le monde, enfants compris !) Je l'avoue, en regardant les premières scènes, j'ai eu l'impression que Mathieu Amalric, mettait en scène de façon un peu narcissique et un brin exhibitionniste sa relation avec sa compagne à la ville et partenaire ici. Ils ont de beaux corps qu'ils exposent sans trop de pudeur mais avec une image soignée. La sensualité est là et sert évidemment le film. Puis l'histoire prend une autre allure. L'enquête commence, menée par un juge prenant de plein fouet cette passion qui l'interroge plus en profondeur qu'il n'y paraît, mais nourrie à l'écran par un montage sophistiqué de flash-backs eux même composés de plans fixes, s'attardant sur des petits détails. Cette manière impressionniste d'irriguer le récit donne au film un aspect fouillé sans être vraiment ardu. Ce procédé est de plus magnifié par une très belle photo vraiment inspirée. Cependant, le réalisateur n'arrive pas à gommer l'aspect suranné du roman.
    La suite sur le blog
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 18 mai 2014
    Mathieu Amalric et sa coscénariste ont fidèlement adapté un roman de Simenon (même milieu bourgeois, petit et grand, de province - Pays de la Loire) - sauf à en avoir transposé l'action à notre époque (contre les années 60), et à avoir changé quelques détails, comme le prénom et le patronyme du héros (Antoine Falcone, d'origine italienne, devenant Julien Gahyde, nom d'origine germanique), son âge (Amalric assurant lui-même le rôle, Gahyde a 43 ans, quand Falcone a 10 ans de moins dans le livre), et les prénoms des deux héroïnes, Andrée Despierre s''appelle Esther dans "La Chambre bleue", et Gisèle, la femme de Falcone, devient Delphine - Gahyde. Le personnage du frère d'Antoine n'est pas repris - les amants se retrouvent bien à l'hôtel des Voyageurs dans une commune voisine, mais celui-ci est tenu par un parfait étranger. Simenon joue sur les apparences, et les coïncidences, tout ce qui peut constituer un parfait innocent en irréfragablement coupable - dans l'"intime conviction" d'un jury d'assises. Le livre est fait d'un double récit : celui des souvenirs d'Antoine (dont une part importante est celle des rendez-vous sensuels avec sa maîtresse - 8 au total, sur une durée de 11 mois), et celui des auditions qu'il subit (gendarmes, juge d'instruction, expert psychiatre). Amalric suit précisément ces techniques narratives, et même le "timing" du roman - aucune originalité donc de sa part, dans la démarche. Mais il le fait avec efficacité : de manière à la fois précise, opportune (lyrique dans les échanges entre les amants ; sur le non-dit dans les rapports de famille ; dans le quasi-documentaire pour l'enquête) et très fluide. Le format carré s'avère ne pas être une coquetterie, mais idéal (dans les 3 registres) et le montage est un modèle du genre. Le triangle amoureux est parfaitement distribué - outre Amalric, sa compagne de 10 ans dans la vie et complice à l'écriture, Stéphanie Cléau, est époustouflante (la maîtresse), et Léa Drucker est également remarquable dans la partie ingrate de l'épouse trompée. Soulignons aussi l'excellence de la musique (signée Grégoire Hetzel) qui sait à merveille parer d'étrangeté les scènes les plus paisibles et anodines. Les aventures des "amants frénétiques" (comme titre la presse régionale - c'est le nom du roman d'ailleurs) sont (les moments intimes mis à part) beaucoup plus suggérées que montrées. C'est au spectateur de compléter le chemin logique qui mène de la chambre bleue des ébats à la chambre bleue des débats ! Malin et intelligent.
    chrischambers86
    chrischambers86

    11 958 abonnés 12 157 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 15 février 2017
    Après "Tournèe" (prix de la mise en scène) qu'il a prèsentè en 2010, Mathieu Amalric revient au Festival de Cannes avec "La chambre bleue" prèsentèe dans le cadre « Un certain regard » , d'après une adaptation d'un roman de Georges Simenon! L'histoire d'un homme qui a une maîtresse et qui est accusè d'un crime, mais lequel ? Qu'est-ce qu'il y a de commun à tous les êtres humains ? il y a de ça chez Simenon! Mais qu'est ce que c'est que de voir toujours mettre des mots sur une chose qui vous a èchappè ? Est-ce une interrogation sur la passion que ce quatrième long-mètrage derrière la camèra d'Amalric ? Comment la transformer en quotidien ? Espèrons qu'il y a plus de plaisir que d'interrogation! Car, le suspense, la structure à rebours, ces deux temps qui se mordent...il y a quelque chose dans cette "chambre bleue" qui exalte le cinèma français d'une manière très simple, comme dans un film noir habilement construit! Ce film ènigmatique qui brille par sa narration peut paraître un peu court mais il est certain que, 1 h 15 min durant, on ne s'ennuie pas un seul instant! De plus Amalric et Stèphanie Clèau (la compagne à la ville de l'acteur-rèalisateur) sont remarquables d'ambiguïtè et de sensualitè...
    Estonius
    Estonius

    2 473 abonnés 5 225 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 avril 2017
    On pourra retenir les courbes sensuelles de Stéphanie Cléau (mais qui ne sait pas jouer) le jeu halluciné de Mathieu Amlaric, mais tout cela tourne à l'exercice se style au détriment de l'histoire, la faute à un montage trop haché, à une diction peu évidente et à des inserts incompréhensibles, ça ne rend pas le film très intéressant. De plus le nœud policier de l'intrigue (la belle-mère) n'apparaît même pas comme évident, c'est donc un échec !
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mai 2014
    Que penserait Simenon de l'adaptation de La chambre bleue par Mathieu Amalric ? Du bien assurément. Si la forme peut sembler académique (l'interrogatoire, le procès), ce n'est que pour mieux transcender le récit en l'opposant à des flashbacks lumineux (la maitresse) ou inquiétants (l'épouse). L'aspect chabrolien ou millerien (Garde à vue) se dissipe peu à peu à mesure que Amalric impose un autre style et un tempo haché : bref, coupant et froid qui doit beaucoup à un montage précis et ciselé. Ce n'est pas tant l'énigme policière qui intéresse le réalisateur que le mystère des êtres et de l'incontrôlabilité de leurs sentiments. Un amour fou et passionnel court tout le long de La chambre bleue. Tellement fort qu'il en devient pathologique et destructeur. Ou quand s'aimer trop c'est s'aimer mal. Amalric, Léa Drucker et Stephanie Cléau, dirigés au rasoir, sont remarquables.
    anonyme
    Un visiteur
    3,5
    Publiée le 17 mai 2014
    Le film s’achève sur le procès de Julien et Esther, accusés de s’être débarrassés de leurs conjoints respectifs pour mieux vivre leur passion amoureuse. Les jurés d’assises ont-ils en face d’eux des « amants diaboliques » ou les victimes d’une double méprise ? La Chambre bleue est tirée du roman éponyme de Simenon, donc mystère sur les pièges possibles du polar. Et l’importance des confitures !
    En tout cas, ils se sont follement aimés dans la moiteur de leur chambre d’hôtel. Corps à corps en sueur et lèvres qui saignent. Julien et Esther prolongent leur flirt de jeunesse, dans « la plénitude de l’amour physique ». Tous ces souvenirs sont pourtant assez confus chez Julien quand il s’agit de s’expliquer : « la vie est différente quand on la vit et quand on l’épluche après coup », dit-il.
    Par un va et vient incessant, la caméra d’Amalric abandonne les ébats torrides pour nous ramener aux interrogatoires du présent, devant les gendarmes et le juge d’instruction. Flash-backs parfaitement maitrisés, découpage habile et surtout montage hyper nerveux. C’est une superbe épure que signe l’acteur-réalisateur. Elliptique, mais débarrassée de tout bavardage et des états d’âme.
    anonyme
    Un visiteur
    1,5
    Publiée le 21 mai 2014
    Pour dire l'impression assez désagréable que m'a laissée La Chambre bleue, il me faut décrire l'un des premiers plans du film: un grand lit défait, des draps blancs froissés après une étreinte. Dans ce plan fixe et silencieux, tout semble être déjà gelé dans le souvenir, tout a déjà eu lieu, nous arrivons trop tard, comme une femme de chambre après le passage des amants. Pour mémoire, nous aurons droit ensuite à une étreinte assez brève, puis à un plan où Amalric filme le sexe de sa femme (Stéphanie Cléau), sur lequel perle un filet de sperme. Le roman s'ouvrait sur cette description et Simenon écrivait: "Non seulement tout était vrai, mais tout était réel." Dans cette adaptation de Mathieu Amalric, tout, au contraire, sonne faux et le réel est loin. Figées dans la mémoire du personnage masculin, émiettées en motifs, les scènes d'étreinte et tout ce qui les accompagne (paroles échangées, regards dans le miroir) creusent déjà le tombeau des amants: cela aurait pu être une très belle idée si le film s'était ouvert un instant à la nostalgie, avait été du côté de la vie au lieu de regarder tout de suite ce qui la ronge. C'est ce que fait Simenon dans l'une des dernières pages du roman: lors de son procès, Tony (Julien dans le film) est transpercé brutalement par le beau souvenir de cette "chambre bleue grésillante de soleil" où il "se dressait, nu et satisfait de lui, devant le miroir". Mais non, la nostalgie du plaisir et la plénitude qu'on peut y trouver sont sans doute trop vulgaires pour Mathieu Amalric, qui préfère filmer l'angoisse. De ce point de vue, La Chambre bleue ne révèle rien sur Mathieu Amalric, comédien vieillissant qui, comme certains acteurs américains aussi vieillissants que lui (voir Nicolas Cage dans Joe par exemple) livre aujourd'hui une sorte de best-off de sa carrière: son personnage semble regarder tous les êtres humains (qu'il s'agisse de sa femme, d'un gendarme ou d'un juge) d'un air méfiant et inquiet, comme si le Unheimlich était partout. La manière dont il filme le sexe de sa femme est très révélatrice de l'endroit sombre vers lequel il veut emmener le roman de Simenon: chez Simenon, les cuisses ouvertes d'Andrée, son corps "un peu lourd", ses cheveux "bruns, presque noirs" étaient la promesse d'"un plaisir total, animal, sans arrière-pensée, auquel ne succédait ni dégoût, ni gêne, ni lassitude". Chez Amalric au contraire, le sexe d'Esther est filmé comme une Origine du monde déjà souillée, un trou d'angoisse que tout le film essaie de contourner parce qu'il ne veut pas non plus s'enfoncer trop radicalement dans le dégoût de la chair. D'où la déception que pourront éprouver les spectateurs qui s'attendaient à une répétition de scènes érotiques sur le modèle de celle que l'on aperçoit dans la bande-annonce: on y voit le couple faire l'amour debout, fenêtre ouverte, en plein orage. Cette scène est tellement dissonante par rapport au reste du film qu'elle paraît grotesque. En même temps, elle représente tout ce qu'Amalric a su concéder au "plaisir total, animal, sans arrière-pensée" décrit par Simenon: il est clair que la faim sexuelle des personnages de la chambre bleue ne l'intéresse pas du tout, ce qu'il veut surtout filmer, c'est le malaise, c'est là qu'en tant qu'acteur, il se sent pleinement dans son élément. Alors que les frères Larrieu avaient su, dans leur dernier film, le pousser à la limite de l'autoparodie en jouant de son phrasé si particulier (notamment dans toutes les scènes où son personnage de prof faisait cours), on le retrouve ici dans un registre trop connu, qui paralyse tellement le film qu'il est difficile de croire que son personnage ait pu commettre un jour un crime passionnel. Mais le problème principal du film vient surtout des prétentions d'Amalric en tant que réalisateur: il a beau faire passer La Chambre bleue pour un "petit film" réalisé en marge d'un projet beaucoup plus ambitieux (en l'occurrence, une adaptation du Rouge et le Noir) et le film a beau jouer la carte du "petit" jusque dans sa durée (75 minutes), il est loin d'être modeste. Les films modestes des grands cinéastes sont tout simplement de grands films, Restless de Gus Van Sant est de ceux-là. Il y a aussi la modestie de ceux qui adaptent de grands romans sans aucune prétention, en s'en tenant simplement au texte: c'était la démarche de Chabrol quand il réalisait Madame Bovary, film extrêmement subtil, où l'intelligence de Chabrol ne fait que servir celle du roman de Flaubert, respectant son découpage, déjà cinématographique. Amalric n'a évidemment pas cette modestie: il se sent plus intelligent que Simenon et son film, qui ne travaille qu'à déconstruire les motifs du roman, voire à en fabriquer d'autres (la mouche sur la tapisserie de la salle d'audience à la fin) veut faire voir l'intelligence de sa construction, veut que l'on remarque l'intelligence des associations ou des analogies qui s'établissent entre ses "parties": mouche sur le ventre d'Esther/motif de tapisserie, lèvre mordue/sexe ouvert, lumière bleue de la chambre/tapisserie bleue de la salle d'audience. Voilà un film qui a déjà procédé à sa propre analyse, tellement sûr de son intelligence qu'il a déjà fait tout le travail à notre place. On peut alors s'interroger sur le sens cette réplique prononcée lors du procès, dans le dernier quart du film: c'est la femme de chambre qui parle, elle explique au juge et aux jurés que les amants, après leur passage dans la chambre bleue, lui laissaient "beaucoup de travail". Mais quel travail? Qu'y a-t-il à ranger dans un tombeau? Le lit a-t-il été, dans le film, "dévasté" comme il l'était dans le roman de Simenon? Non. La femme de chambre aurait dû dire que la chambre bleue était impeccable, que les draps étaient un peu froissés mais propres, qu'on y sentait jamais l'odeur du sexe. La femme de chambre aurait dû dire que la chambre bleue était simplement une chambre froide.
    ffred
    ffred

    1 498 abonnés 3 967 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 20 mai 2014
    Retour à Cannes pour Mathieu Amalric (Un certain regard) où il obtint un prix de la mise en scène pour Tournée en 2010 suivi du succès critique et public que l'on sait. Pour ce nouveau film, il adapte un roman de Simenon et nous offre ici un pur exercice de style qui revisite l'univers de la bourgeoisie de province si chère à Claude Chabrol, à qui l'on pense immanquablement (et qui ce serait d'ailleurs intéressé au projet). Car voilà un film français qui sort un peu des sentiers battus. Visuellement, c'est une vraie...
    Julien D
    Julien D

    1 101 abonnés 3 461 critiques Suivre son activité

    2,0
    Publiée le 17 juin 2014
    L’adaptation du roman de George Simenon (un des auteurs les plus repris par le cinéma français et, depuis les années 90, par la télévision) réalisée par Mathieu Amalric s’éloigne justement des long-métrages issus de son œuvre dans le sens où, plutôt qu’un banal polar, cette relecture de La chambre bleue est un drame passionnel teinté de poésie. La narration étant astucieusement construite comme une série de flashbacks sur la base de témoignages qu’apporte le personnage de Julien incarné par Amalric à un juge d’instruction, toutes les émotions de ces souvenirs passent entièrement par une mise en scène extrêmement pointilleuse. Que ce soit dans le choix de cadrages, faits en plans fixes ou en divers travellings, dans les jeux de lumières et de nuances musicales, le réalisateur (déjà auréolé d’un prix de la mise en scène à Cannes quatre ans plus tôt) met tout en œuvre pour nous faire ressentir à la fois la sensualité et la menace qui plane sur la relation entre Julien et sa maitresse (interprétée par Stéphanie Cléau, compagne du réalisateur et coscénariste du film, parfaite en femme fatale). Au final, l’absence de résolution de cette enquête sans enjeux majeurs et le peu d’empathie que l’on a ressenti envers les personnages ne peuvent que nous mener à la conclusion que tout ce qui a précédé n’était qu’un exercice de style, certes parfaitement maitrisé, mais qui, au profit d’un récit aussi creux, ne mène à rien.
    alain-92
    alain-92

    305 abonnés 1 078 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 mai 2014
    L'intrigue du roman dont s'est inspirée le réalisateur se passe dans les années 60. Mathieu Amalric la transpose à notre époque, d'une façon stricte, courte avec une grande froideur, aussi.

    Le résultat est réussi.

    Manipulation à tous les niveaux. Faut suivre, et ne pas se laisser perturber par le choix volontaire du format de l'image qui peut gêner pendant quelques minutes, avant que l'histoire nous prenne et nous entraîne dans ce jeu de manipulations dévastatrices et morbides.

    La mise en scène d'une grande finesse, s'appuie sur de nombreux flashbacks mais laisse toutes portes ouvertes. À chacun d'y trouver sa vérité au risque de se perdre dans une certaine confusion.

    L'image est belle et participe grandement à ce bon moment de cinéma qui mêle avec élégance des moments d'une grande sensualité et le jeu des acteurs, tous parfaits.

    Les amateurs de Simenon devraient y trouver leur compte. Mathieu Amalric, comédien et réalisateur saute d'un univers à un autre. Il s'autorise le mélange des genres, multiplie les audaces. Un beau talent qui n'a pas fini d'étonner et de séduire.
    vidalger
    vidalger

    291 abonnés 1 226 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 7 juin 2014
    Honnête adaptation d'un roman de Simenon sur le thème archi-classique de la passion adultère qui mène au crime. Quatre séquences successives, l'amour volé, le crime, l'enquête et le procès. La façon réaliste du réalisateur, les images proprement cadrées, le cadre rural d'une bourgade de province ne dépayseront pas le téléspectateur habitué des séries policières de notre bonne télévision. Ne vous laissez pas abuser par l'affiche, superbe, ou les premières images des corps nus amoureux, magnifiquement filmés.
    Le reste manque singulièrement de souffle et l'on peut s'étonner que ce film ait été sélectionné à Cannes...
    islander29
    islander29

    758 abonnés 2 273 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 16 mai 2014
    Matthieu Amalric, qui m'avait littéralement ébloui en 2001 avec son film décalé "le stade de Wimbledon" plein de doubles sens et de dialogues précis, récidive ici avec un film policier assez court (Dieu qu'il manie bien ce format) et qui pourrait presque être un fait réel s'il n'était inspiré de Simenon....
    Le film qui par moment à la fin lorgne du côté de Chabrol à la fin, alterne avec beaucoup de subtilité et d'intelligence un interrogatoire (devant un acteur qui maitrise totalement son jeu de juge (Laurent Poitrenaux)) et des flash plus ou moins back, mais toujours étonnamment gracieux....(Les paysages tournés entre La Baule et Les sables d'Olonne, ont une douce et charnelle lumière qui corrobore la passion des amants maudits du film......
    On pourra admirer la précision de la mise en scène et la générosité de la bande son, qui fait du film plus qu'un film de genre, qui lui apporte un esthétisme discret et pénétrant.....
    Au total on se passionne autant pour l'histoire (dialogues incisifs et passion amoureuse menant au crime dans la chambre bleue) que pour sa mise en forme à la fois éclectique et raffinée.....
    Notons les excellentes prestations de Léa Drucker et Stéphanie Cléau (la femme et l'amante de Amalric)
    Voila donc une belle surprise, un "polar" raffiné et intimiste mais tout autant un film de passion amoureuse qui se rapproche d'un certain art par ses sentiments et sa mise en scène.....J'aime beaucoup....
    gimliamideselfes
    gimliamideselfes

    2 804 abonnés 3 956 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 16 mai 2014
    Si j'aime beaucoup Amalric comme acteur, il sait souvent très bien s'entourer (ou plusieurs les réalisateurs l'entourent très bien), comme réalisateur il a fait de bonnes choses comme tournée et des moins bonnes comme le stade de Wimbledon.

    C'est assez de voir (bon je ne connais pas toute la genèse du projet) qu'Amalric ne voulait pas jouer dans Tournée à la base, n'a pas joué dans ses autres films et s'offre là un premier rôle où il est à poil face à la caméra avec sa compagne. Un peu étrange pour lui qui semble souvent si "discret".

    En tous cas la chambre bleue ne ressemble pas à grand chose de connu, commençant comme un film sur la passion et se poursuivant comme un polar. Mais pas un polar habituel, il fait attendre bien la moitié du film pour savoir qui est mort et bien plus pour avoir une seconde révélation... pour finalement se finir un peu comme un vrai procès (je n'en dis pas plus).

    On retrouve le goût d'Amalric pour la littérature, tout est très écrit, les dialogues, les questions des policiers portant sur le désir, l'envie... ce à quoi Amalric répond par de belles phrases simples. Après lorsqu'on l'entend pour la troisième fois ça fait un peu poseur, du genre : "regardez-moi, j'ai trouvé une belle phrase".

    Mais l'essence du film reste je pense dans la narration et ceci sans que ça tombe dans le film de petit malin, parce qu'on a beau ne rien savoir de cette histoire on nous cache tout un tas d'informations qui seraient pertinentes et on se passionne malgré tout pour cette intrigue, ces personnages. On comprend au fur et à mesure ce qui se passe ou plutôt ce qui a pu se passer. C'est un peu comme Zodiac (je cite ça comme ça) à ce niveau là. Pas de certitudes ici.

    Et le film reste franchement poétique, de belles images, de beaux couchés de soleil. Et puis le côté assez décousu rend le tout assez enivrant.

    Alors non ce n'est pas parfait, c'est peut-être trop écrit, ou pas assez, le film semble durer plus que l'heure et quart qu'il dure en réalité (sans jamais que ça soit chiant), mais disons que c'est plutôt intéressant, bien fait et captivant. Pour une fois que je ne grille pas la fin d'un polar à des kilomètres à la ronde...

    Si ce n'est pas un grand film, c'est néanmoins un bon film qui mérite d'être vu, avec de bonnes idées et qui fonctionnent réellement.
    Les meilleurs films de tous les temps
    Back to Top