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    Zama
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     Kurosawa
    Kurosawa

    512 abonnés 1 509 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 7 avril 2018
    Il va sans dire que le nouveau film de Lucrecia Martel est l'un des plus étranges et des plus difficiles de l'année. L'histoire n'a ici que peu d'importance puisqu'elle est moins racontée que déréglée : la cinéaste est moins intéressée par la narration que par la mise en scène de la situation de son personnage – Don Diego de Zama, corrégidor isolé qui voudrait retrouver sa famille. Pendant un peu plus d'une heure, le film enchaîne des scènes tantôt ordinaires tantôt absurdes sans jamais créer une évolution mais en faisant éprouver au spectateur un sentiment de torpeur qui est également celui ressenti par Zama. Comme son personnage, le film fait du surplace, s'enlise volontairement au risque parfois de l'ennui – la répétition de moments où le corrégidor bute face à sa frustration sexuelle – mais capte in extremis l'attention par l'indétermination de son trajet tortueux. Car on se demande longtemps où va finir par aller ce petit théâtre de l'absurde, qui prend une ampleur autre dans une dernière demi-heure où il ne s'agit plus de se questionner sur le statut de certaines images (rêve ou réalité) mais de suivre un parcours tragique et brutal, même si la violence reste souvent hors-champ. Ni réflexif ni vraiment sensoriel, "Zama" se situe dans une zone troublante, dont la radicalité reste indéfinie, et mérite certainement d’autres visions afin d'être mieux cerné.
    Yves G.
    Yves G.

    1 278 abonnés 3 289 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 23 juillet 2018
    À la fin du XVIIIème siècle, le corregidor don Diego de Zama est affecté dans une petite bourgade du Chaco, une région reculée de l'empire espagnol. Il attend impatiemment son rappel à Buenos Aires où l'attendent sa femme et ses enfants. Mais l'ordre de mutation tarde et Zama perd patience.

    Le pitch de "Zama" pourrait se prêter à toutes sortes de traitements. Il pourrait s'agir, comme dans "Coup de torchon", de chroniquer la vie aux colonies, ses petitesses et son exotisme frelaté. Il pourrait s'agir au contraire, comme dans "Les Caprices d'un fleuve" - qui se déroule lui aussi à la fin du XVIIIème siècle mais sur les bords du fleuve Sénégal - de rendre compte de la sauvage beauté d'un paysage étranger et de la difficulté d'y créer un lien avec la population indigène en situation coloniale.

    Lucrecia Martel opte pour un parti plus esthétisant, qui fait se pâmer les critiques les plus exigeants, depuis Mathieu Macharet au Monde à Nicolas Azalbert aux Cahiers en passant par Serge Aganski aux Inrocks. On se sent du coup tout bête de ne pas partager leur unanimisme, craignant de rejoindre la horde des scrogneugneux, incapables de s'élever à d'autres formes de narration, aveugles aux longs travellings contemplatifs, sourds aux disharmonies de la bande son.

    Il est vrai que le CV de Lucrecia Martel a de quoi intimider, qui fut au début des années 2000 un des chefs de file de la "nouvelle école argentine" avec des films qui avaient marqué leur temps - à défaut de me convaincre tout à fait : "La Ciénaga", "La Niña Santa", "La Femme sans tête"... On n'avait plus de nouvelles d'elle depuis bientôt dix ans. Elle revient en quittant la bourgeoise argentine contemporaine qui constituait le milieu dans lequel elle avait tourné ses trois films.

    Pendant les deux premiers tiers du film, on y voit Diego de Zama se débattre avec la population de la bourgade où il officie : un gouverneur qui le mène en bateau, un adjoint qui conteste son autorité, une épouse qui l'émoustille sans lui céder. En arrière-plan, les indigènes sont omniprésents, mais silencieux.  L'impression est volontairement chaotique, comme si les saynètes se succédaient sans logique, comme si leur contenu même était diffracté, certains dialogues se répétant absurdement.

    Le cadre change dans le dernier tiers du film. Renonçant à l'attente stérile, Zama part dans la jungle à la recherche d'un mystérieux bandit qui terrorise la région. La poursuite se transforme bientôt en piège. La petite bande armée est faite prisonnière par les Indiens. La fin est, selon comme on la considère, atroce ou grandiose, traumatisante ou sereine. C'est tout dire...
    btravis1
    btravis1

    98 abonnés 529 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 13 juillet 2018
    Difficile de s'intéresser aux premiers abords à la vie de ce fonctionnaire, au service du roi d'Espagne, perdu dans une contrée sauvage d'Amérique du Sud, qui s'ennuie de cette vie et attend désespérément un transfert qui le rapprocherait de sa famille. Même si par moment on se prend au jeu, l'ennui décrit à l'écran déteint sur le spectateur. La fin du film, où la réalité se perd un peu, nous maintient en éveil mais ne sauve pas le film de cette léthargie ambiante.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 11 juillet 2018
    Zama nécessite d'être vu au moins deux fois. Parce que d'emblée le film semble aussi impénétrable que fastidieux. Mais à vrai dire, le quatrième long-métrage de l'argentine Lucrecia Martel, près de 10 ans après La femme sans tête, est aussi déroutant à la deuxième vision qu'à la première. Un colon espagnol chargé des affaires juridiques par le roi en Amérique du Sud s'ennuie copieusement en espérant un improbable transfert. Et le spectateur ressent lui aussi l'attente sans fin de cet homme, au milieu de cette petite communauté méprisante pour les autochtones. Si les images sont belles, il est malheureusement possible de trouver le temps aussi long que son personnage principal qui commence à s'interroger sur le sens de la vie en général et de la sienne en particulier. Peu à peu, d'ailleurs, le film de Lucrecia Martel dérive aux confins du rêve et de la réalité, lors d'une dernière partie aventureuse mais pas moins opaque, pour le plus grand bonheur de ceux qui aiment les films contemplatifs et existentialistes et le malheur des autres, fussent-ils les mieux intentionnés. Un seul conseil avant d'aller voir Zama : être en excellente forme physique et mentale sinon l'assoupissement peut devenir inévitable. Peut-être que le voir une troisième fois serait souhaitable mais là, c'est beaucoup demander.
    soulman
    soulman

    67 abonnés 1 153 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 13 juillet 2018
    Film hallucinant dans tous les sens du terme, où l'absurde de la déchéance d'un haut fonctionnaire en des temps coloniaux prend un virage inattendu, où l'Aventure avec un grand A ne permet pas pour autant de régler grand chose. Admirablement mis en scène, photographié et interprété, "Zama" compte aussi une bande-son particulièrement riche, qui procède du mal-être progressif de l'anti-héros. La dernière demi-heure est un grand moment de cinéma, à la fois violent et implacable, où les éléments naturels créent une atmosphère peu à peu irrespirable.
    Newstrum
    Newstrum

    30 abonnés 261 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 2 août 2018
    Lucrecia Martel revient après 8 années d'absence. Zama est un beau film, à la fois contemplatif et sensoriel, qui raconte la désagrégation d'un colon espagnol à la fin du XVIIIe siècle. Il se dissout dans le territoire d'Amérique du Sud qu'il prétendait coloniser. Les dernières scènes font penser à Aguirre, la colère de Dieu d'Herzog. Dans le rôle de Zama, l'acteur Daniel Giménez Cacho, port raide et regard inquiet, est remarquable. Martel fait ressentir au spectateur l'attente qui est le sort de Zama et le film est donc un peu exigeant. Voir ma critique complète sur mon blog : newstrum.wordpress.com
    Joce2012
    Joce2012

    170 abonnés 505 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 11 juillet 2018
    Je n'ai pas tout compris dans ce film qui m'a paru complexe et parfois absurde, il s'en est suivi une torpeur contre laquelle j'ai eu du mal à luter
    FaRem
    FaRem

    7 398 abonnés 8 816 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 24 septembre 2018
    Candidat argentin pour l'Oscar du meilleur film en langue étrangère en 2018, "Zama" de Lucrecia Martel est un film déconcertant et très étrange. Dans ce film, on suit Zama, un fonctionnaire perdu dans une colonie d’Amérique latine qui espère tant bien que mal sa mutation pour Buenos Aires. Cette attente est interminable pour le personnage, mais aussi pour nous avec la réalisatrice qui fait de l’immobilisme avec une situation qui s'éternise et n'évolue jamais. Pour le coup, Lucrecia Martel arrive bien à nous faire ressentir l'ennui que ressent le personnage seulement cela déteint sur nous également... Sur fond de corruption politique et d'une quête pseudo-existentielle, l'histoire est ennuyeuse à mourir avec des scènes qui se succèdent sans logique et qui ont fini par avoir raison de moi. Au-delà de l'histoire, j'ai trouvé ce film un peu malsain sans que je puisse expliquer pourquoi... Je ne sais pas si c'est le personnage principal ou cette frustration que l'on ressent pas tout le film, mais il y a quelque chose de dérangeant et désagréable. Bref, ce n'est pas que c'est mauvais, mais je n'ai pas du tout accroché à ce film que j'ai trouvé sans intérêt.
    Julien Vasquez
    Julien Vasquez

    27 abonnés 1 080 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 14 octobre 2021
    Un excellent film sur les colonies et le début de la chute du colonialisme. Une oeuvre esthétique qui peut avoir quelques longueurs mais le résultat est sublime.
    QuelquesFilms.fr
    QuelquesFilms.fr

    224 abonnés 1 597 critiques Suivre son activité

    2,5
    Publiée le 9 février 2019
    Au 18e siècle, dans une colonie espagnole d'Amérique du Sud, un magistrat espère en vain sa mutation et doit faire face à différentes humiliations... Récit d'attente et de dérive, teinté d'absurde et de frustration, dans la torpeur d'un climat tropical. Il y a beaucoup de cinéma dans ce film, dans la composition des plans, le travail de la photo, du son (la dernière partie, notamment, est sublime). Mais il faut quand même s'accrocher pour maintenir sont intérêt tout au long d'un scénario décousu, au rythme lent, un peu hermétique aussi parfois...
    Pascal
    Pascal

    117 abonnés 1 395 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 24 janvier 2024
    Quatrième long métrage (2017) de la cinéaste Argentine de talent Lucrecia Martel, présenté hors compétition à Venise, ce long métrage fait l'objet d'une très bonne réputation parmi la critique ( le magazine anglais" Sight and Sound" le place l'année de sa sortie comme le quatrième meilleur film de l'année).

    Adaptation d'un roman éponyme de son compatriote Antonio de Benedetto, Martel propose le portrait du corregidor Zama ( fonctionnaire chargé de rendre la justice) envoyé par la couronne d'Espagne à la fin du XVIII em siècle dans la province du Gran Chaco ( Elle regroupait un territoire qui s'étendait sur une partie de l'Argentine, du Paraguay, de la Bolivie et du Brésil actuels) traversé par le fleuve Parana.

    Zama tente de contrarier son destin ( il attend désespérément une mutation pour rejoindre sa famille) mais le courant de sa vie en décide autrement.

    Le thème de la dépossession de soi, de l'absence de liberté totale dans les choix pris au cours de existence, son absurdité, ont déjà été abordés au cinéma ( " le désert des tartares" de V.Zurlini, notamment auquel " Zama "peut faire penser).

    Grande réussite formelle ( costumes, décors naturels ) " Zama" trouve aussi des correspondances avec les opus sud américains de W.Herzog " Aguirre la colère de Dieu" voire " Fitzcarraldo" ( les moyens et la grandiloquence en moins).

    Ce titre de la cinéaste originaire de Salta ( ville du nord de l'Argentine, située non loin de la zone géographique ou se déroule l'action) s'adresse avant tout à l'amateur de cinéma d'auteur introspectif.

    Les rebondissements du scénario, l'action n'ont en effet pour justification que de souligner l'irrationnalite d'un contexte, ou le héros assiste impuissant à l'impossibilité de peser sur le cours de sa vie.

    Les scènes où le héros regarde immobile les eaux du Parana peuvent ( c'est mon hypothèse) être interprétées comme la métaphore du cours de sa propre existence.
    Eowyn Cwper
    Eowyn Cwper

    88 abonnés 2 038 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 24 mai 2021
    C'est le troisième film que je vois de Martel et je ne sais toujours pas si j’aime, ni si je comprends son cinéma. Zama est particulièrement lourd et maladif, porteur de tous les vices du XVIIème siècle : dans l'humidité oppressante des colonies, les Hommes n'ont pas besoin de s'entretuer pour être des brutes les uns avec les autres.

    Entre l'impérialisme et les mesquineries de la noblesse, l'Espagne conquérante souffre de pires maladies que la peste et le choléra. Moins visibles, plus pernicieux, les maux qui l'affligent sont comme un brouillard qui tombe sur les espoirs de l'Homme - et sur tout ce qui aurait facilement pu être plaisant dans le film, si le choix du traitement n'avait pas porté sur la sordide impression d'une Apocalypse approchante telle que Martel la cultive souvent. Des rencontres dénuées de sens qui s'effacent sans se plaindre, des morts sans conséquences, tout se produit sous un voile de phosphènes et une chape d'acouphènes. Tropicalité dissimulante.

    Est-ce qu'on peut vraiment savoir si on aime et si on comprend cet ouvrage ? Un peu de la vérité qu'il me semble en avoir glané cependant, c'est que les Amérindiens y apparaissent comme des êtres taillés pour ce monde. Des peuples à qui il aurait fallu le laisser, car ils n'ont rien de ce qu'on leur trouve de "sauvage" qui ne soit pas aussi dans l'air, la terre et l'eau des colonies. Car chez Martel, ce n'est pas l'Europe qui conquiert et s'attaque aux territoires d'outre-Atlantique : ce sont eux qui rejettent l'Homme, tel un poisson dont l'eau ne veut pas.

    → https://septiemeartetdemi.com/
    Alexandre L.
    Alexandre L.

    15 abonnés 378 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 13 juin 2022
    Film contemplatif d'une grande mollesse (l'interminable litanie morne et silencieuse de logos précédent le début du film donne le ton), dans un style théâtral assez insupportable pour les non "initiés", qui semble virer au psychédélique. Je n'ai pas tenu longtemps...
    Ykarpathakis157
    Ykarpathakis157

    3 387 abonnés 18 103 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 31 janvier 2021
    Certains amis me l'ont recommandé comme un excellent film cependant je n'ai trouvé que des imperfections. Un film ennuyeux pendant presque deux heures et rien ne se passe. Ce qui ressemble à une grande production se termine sur une quantité de ressources sans en tirer profit. Il y a trop de fautes notamment dans l'orthographe ou même le colonial ne parle pas correctement. Il y a de mauvaises conversations, un mauvais timing, beaucoup d'erreurs du département artistique et de mauvais costumes. Le réalisateur ne profite pas du bel environnement même le son est mauvais il y a juste quelques faux oiseaux au début. Le jeu de Lola Dueñas était bon le reste de la troupe ne brille pas du tout surtout Juan Minujin quand il parle vous ne pouvez pas comprendre ce qu'il dit...
    AZZZO
    AZZZO

    267 abonnés 728 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 26 juillet 2018
    Film inclassable. Expérience cinématographique atypique. Lucrecia Martel nous entraîne sur la côte atlantique sud-américaine au XVIIIe siècle pour suivre Zama, fonctionnaire colonial insignifiant, obsédé par son retour en Espagne. Le spectateur suit chacun de ses pas, chacune de ses rencontres, de ses vaines demandes de mutation. C'est lent, inutile, étouffant. La réussite du film c'est que le spectateur finit par éprouver l'ennui et la lassitude de Zama. Quel paradoxe ! Le regard sur cette petite société est cynique : la colonie est un marais chaud, humide, infesté de moustiques, de bruits, de maladies et de mauvaises rencontres dans lesquels Zama s'enfonce et se noye sans même se débattre, triste allégorie de nos vies.
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