Avis : La Prochaine fois je viserai le coeur - Page 10

Ce film noir et glaçant n’est absolument pas un polar bien que les crimes se succèdent et que les gendarmes – dont l’assassin – courent partout, mais le portrait d’un grand malade aux prises avec sa schizophrénie et plus encore. Et ce portrait est admirablement composé par un Guillaume Canet, à contre-emploi du charmeur, totalement transfiguré. On le rencontre tel quel au coin d’un tapis rouge à Cannes, on prend peur !! Par un jeu d’une impressionnante sobriété, il diffuse sa folie sur l’écran. Le film est à voir pour lui bien sûr, mais aussi pour sa mise en scène épurée, très adaptée à ce terrible fait divers, et pour la poésie hors sujet qui émane des décors et de certains personnages secondaires (dont Ana Girardot, parfaite).

Le titre déjà, attire la méfiance, trop long ! Quant au film lui même, il distille une forme de complaisance morbide vis à vis de ce flic psychopathe qui est chargé de l'enquête sur ses propres crimes. Même si tout cela est inspiré de faits réels, ce n'est pas une raison pour en faire un film qui ne séduit guère

La déception du film de Cédric Anger provient à la fois de son extrême froideur et en même temps d'idées dans un scénario qui s'inspirent ouvertement de Police python 357 d'Alain Corneau et du Cercle rouge de Jean Pierre Melville et pour ce dernier film avec outrance. Le film, s'il est honnêtement mis en scène, quoique d'une façon très académique, est assez lourd et sans véritable surprise. Il réussit par contre très bien les scènes de meurtres où spoiler: les cadavres sont déversés sur la route comme de lourds fardeaux de chairs
. Le film d'ailleurs travaille beaucoup sur l'organique (le pipi, le sang, les mutilations ...). Le personnage, remarquablement joué par un Guillaume Canet au visage impassible, blanc comme portant un masque révélant son manque d'empathie vis à vis de ses victimes, est un véritable serial killer (et non un schizophrène comme dans l'histoire vraie) organisé dans le système (on pense à Dexter, série beaucoup plus attachante que ce film moyen). Cedric Anger, ancien critique des Cahiers du cinéma, cherche (trop?) à recréer le climat de 1978 (climat du nord, vêtements atroces) en perdant ainsi une dose de personnalité. La relation du tueur avec la jeune fille est totalement superflue. Surtout, La prochaine fois, je viserai le coeur évoque Le cercle rouge (la fuite dans la foret, la chasse, la vision des vers de terre, l'appartement bleu et Police python 357 (la scène du portrait robot)). Il ne reste qu'un film décevant. Le tueur, film précédent du cinéaste m'avait plus intéressé.

un polar à l'ancienne, lent, sombre, puissant avec des scènes violentes qui rendent le film terrifiant.
avec les moyens modernes, de tels crimes auraient été rapidement élucidés mais à l'époque, c'était rudimentaire.
Les acteurs sont bons, mais le film est pesant. Comme c'est une histoire vraie, c'est encore pire.

Retranscription d'un fait de société de la fin des années 70. Le film ne tergiverse pas, il montre ce qu'il y a à montrer. Il est captivant et Guillaume Canet y est excellent. L'ensemble est loin d'être un monument mais il est plaisant à regarder. A connaître.

La Prochaine Fois Je Viserai le Coeur est un polar Français intime et froid, aussi glaçant que le fait divers dont il est tiré. Si en termes d'enquête, l'histoire reste très floue et le mobile du tueur inexpliqué, l'interprétation sans faille de Guillaume Canet force le respect. Alors certes, le peu de réponse peut laisser perplexe, voire déçu... Mais la justesse du jeu d'acteur et le réalisme de la mise en scène rattrapent le tout.

Par sa mise en scène, son ambiance, ses parti pris cliniques et épurés, le film peut se voir plus comme un essai expérimental qu'un polar parce qu'on est constamment dans la dévoration du point de vue, celui du personnage principal. Un vrai portrait en action façon "Henry portrait of a serial killer" Et pour le coup, l'intrigue part dans le décor. Mais Guillaume Canet, en gendarme- tueur est formidable.

Un film basé sur un fait réel, l'affaire Alain Lamare, un gendarme meurtrier ayant sévit dans l'oise pendant 1 an et brouillant les pistes au sein de la Gendarmerie. Tiré du livre "un assassin au dessus de tout soupçon", le réalisateur a pris toutefois des libertés en ce qui concerne la personnalité du meurtrier, l'enquête ayant placé Alain Lamare comme irresponsable de ses actes, il est difficile d'être catégorique en ce qui concerne son état d'esprit, ses motivations, son mobile.
Le film est un film froid et glauque sur les agissements d'Alain Lamare, rebaptisé Franck pour le film, très bien interprété par Guillaume Canet. Mais le film n'apporte pas grand chose de plus par rapport à l'affaire et la fin est un peu abrupte et prévisible. Il y a également des longueurs dans le scénario.
3/5 pour la prestation de Guillaume Canet et pour un film qui peut donner envie de lire le livre avec le complément d'enquête.

Ce film suit la vie de Franck, un "jeune" (c'est relatif étant donné que c'est Guillaume Canet dans le rôle) gendarme qui prend des jeunes femmes en auto-stop et de temps à autre les assassine juste par rancune envers les femmes. Inspiré d'un fait divers assez méconnu, le film prend donc le parti pris de nous placer dans la peau de Franck, qui tente par tous les moyens de jouer l'innocent, d'autant plus simple qu'en temps que membre des forces de l'ordre qui enquêtent sur ces meurtres, il n'est jamais vraiment inquiété. Puis il commence à être traqué et l'effort de reconstitution est fait pour nous montrer comment il tente de s'échapper. Le point de vue est assez perturbant et l'alchimie entre Canet et Girardot ne fonctionne pas vraiment. C'est subversif, il n'y a pas de souci là-dessus, mais est-ce que ça valait le coup d'essayer de tourner le personnage principal plutôt en victime ? Pas vraiment, c'est une expérience ratée notamment du fait que l'interprétation n'est pas formidable et que du coup on arrive pas à se prendre d'affection pour Franck.

Un bon thriller sur le fait divers qui a secoué l'Oise fin des années 70. Cédric Anger dresse le portrait d'un tueur minutieux à l'esprit dérangé, au sang-froid parfois glaçant, mais qui bizarrement ne dégage pas grand chose, je veux dire, je n'ai ressenti ni haine ni empathie pour ce personnage peut-être que c'est par rapport à ses intentions qui restent floues. Le réalisateur ne voulait pas nous mettre dans la peau du personnage, mais plutôt face à lui et ses actes puisqu'il délaisse toute la psychologie tout comme le côté enquête qui n'est pas vraiment exploité ce qui pour le coup est dommage vu le double visage du personnage qui est sur les deux tableaux. Le déroulement est sans surprise même si on ne connaît pas l'affaire, mais là ou le film est réussi, c'est dans la mise en scène qui est excellente et rend le film très prenant, ça vaut aussi pour Guillaume Canet qui incarne à "merveille" ce personnage particulier.

Les paysages hivernaux du Pas-de-Calais, choisis comme décors pour le tournage, contribuent par leur platitude et leur froideur au sentiment d’oppression que ressent le spectateur tout au long du film. Comme dans les films précédents de Cédric Anger, la musique joue un rôle important dans La prochaine fois je viserai le cœur. Pour la musique originale, il a choisi de faire de nouveau appel à Grégoire Hetzel en lui demandant, pour chaque scène, de traduire en musique les sentiments du personnage. Quant aux autres musiques présentes, on trouve Le Velvet Underground, Johnny Thunders, Christophe et Benjamin Britten. Au final, La prochaine fois je viserai le cœur est un thriller atypique et on ne sort pas complètement indemne d’avoir ainsi fréquenté pendant plus de 100 minutes un tel psychopathe.

Tiré d'un fait divers survenu à la fin des années 70, "La prochaine fois je viserai le coeur" place le spectateur aux cotés d'un tueur. Ce dernier présente l'originalité d'être un gendarme. Le cinéaste Cédric Anger nous présente le meurtrier de la manière la plus neutre, la plus réaliste possible. Il ne cherche pas à en faire un monstre ni un saint (plus dure dans ce cas) mais bien à montrer le caractère ordinaire (du moins en apparence) du personnage. La psychologie du gendarme reste le principal intérêt de ce long métrage tout comme l'acteur qui l'interprète. Guillaume Canet nous livre une superbe prestation. C'est la réalisation qui ne s'avère pas à la hauteur avec un cruel manque de personnalité et d'audace. Dès lors, On ressent moins le choc de cette histoire mordbide et violente. Un peu plat mais jamais ennuyeux.

La réalité est parfois plus incroyable que la fiction. Ce polar en est la preuve. Un fait divers hallucinant sert de matière première à cet excellent polar noir dans lequel Guillaume Canet est éblouissant de sobriété. Un personnage fort et sombre pour un polar dérangeant mais intense.

Si parfois le réalisateur en rajoute quant aux effets stylistiques, le portrait n'en est pas moins saisissant. Canet est stupéfiant et parvient à faire oublier les quelques maladresses.

Publiée le 17 novembre 2014 ( par Michel Crotti )
Film tiré de vrais évènements des années 70 ! C'est troublant d'assister à de tels faits relatés (le gendarme Alain Lamare)...Ce qui fait froid dans le dos, c'est qu'il y en a probablement autour de nous, et que tous ne sont pas pris !! Guillaume Canet (Franck) est implacable, glacial - scène où il s'entoure l'avant bras de fil barbelé est un exemple - et Ana Girardot (Sophie) lui donne une bonne réplique. A noter les décors et surtout les voitures des années 70 toujours plaisant....et un rôle parfaitement maitrisé par Guillaume Canet !!**