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    Spotlight
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    tony-76
    tony-76

    1 011 abonnés 1 410 critiques Suivre son activité

    3,5
    Publiée le 1 février 2016
    Spotlight est un drame qui traite d'un sujet vécu sur un reportage que des journalistes du Boston Globe ont réalisé au début des années 2000 - la pédophilie des prêtres catholiques-. Cette longue enquête sera récompensée par le prix Pulitzer. Le cinéaste Thomas McCarthy a su travailler ce sujet de manière intelligente en rappelant les faits avec minutie. De plus, McCarthy donne vie à ces personnages ! Chacun d'eux fait d'ailleurs un travail exceptionnel afin de transmettre l'émotion qui se dégage de cette histoire vraie. Par moment, on a l'impression d'être en plein cœur d'un thriller psychologique que tellement le montage et l'interprétation des comédiens sont transcendants. Mark Ruffalo, Michael Keaton et Rachel McAdams sont ceux qui ressortent le plus brillamment, mais Liev Schreiber et Stanley Tucci reste moins au premier plan de l'action. Le long métrage nous permet d'analyser les coulisses d'articles de fond au sein d'une équipe de journalistes d'investigation. On croit aux images qui nous sont présentées. Les scénaristes ont donné que les faits, rien d'autre. spoiler: Pas de flashbacks d'enfants violés, que des témoignages de victimes.
    Spotlight comprend beaucoup de dialogues, beaucoup de rencontres entre différents individus, mais chaque personne apporte une information supplémentaire à l'enquête. Ce film démontre le désir de faire éclore la vérité et le métier du journalisme, faire des choix en tant que journaliste est très difficile. Enfin, Spotlight se retrouve aux Oscars cette année pour 6 nominations. On espère que celui-ci aura une récompense parce qu'il s'avère maîtrisé dans son ensemble. Spotlight fait réfléchir !
    Guimzy
    Guimzy

    159 abonnés 467 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2016
    Si on pouvait définir le film à enquête par excellence, Spotlight serait pour moi le tout nouvel exemple. Tom McCarthy n'a pas un passé somptueux dans sa filmographie mais pourtant il sort ce film, un nouveau monument du genre qui vient encore détruire le rêve américain en partant d'une enquête pour le moins morbides : les histoires d'abus sexuels dans l'Eglise Catholique.

    Rappelant très souvent la mise en scène du Zodiac de David Fincher, Spotlight est un film utile et même nécessaire sur un sujet révoltant, qui se déguste comme un thriller. Pourtant, nous connaissons le fin mot de l'histoire, mais le film est passionnant durant ces 2h trépidantes du groupe de journalistes évoluant dans une révélation terriblement glauque. Les premières minutes donnent le ton : le tempo va être soutenu, les dialogues francs et directs seront dénués de gras inutile et la caméra se plie à une transparence pour mieux cerner les acteurs et mettre en valeur une belle efficacité narrative. C’est un plaisir de retrouver Michael Keaton qui joue ici sur les registres de la sobriété et de la gravité avec une grande finesse. Son équipe nous est vite introduite et le spectateur s’apprête à travailler en bonne et due forme avec cette petite famille qui ne s’arrêtera pas d’aller frapper aux portes des victimes ou des bibliothèques, gratter sur ses bloc-notes et passer des coups de fils et ce, au détriment de leur vie privée sur laquelle nous ne nous attarderons presque jamais. Au détour de quelques témoignages crus, le film devient alors captivant et le processus empathique se met inexorablement en marche : peu importe nos croyances, ce que nous venons d’entendre est tout simplement ignoble et nous aussi ne voulons dès lors plus qu’une chose, voir ces soi-disant hommes de Dieu être punis comme il se doit.

    En cela, Spotlight fonctionne remarquablement bien dans la façon dont il réussit à nous interroger et remettre en cause certaines de nos certitudes selon nos appartenances religieuses. Le scandale était énorme, le bruit semble s’être étouffé aujourd’hui, mais les interrogations demeurent alors que le fléau continue probablement de se propager dans le silence. Un fléau d’autant plus difficile à révéler, de par la place occupée par l’Église et sa toute puissance outrepassant certaines lois, un fait révoltant sur lequel le film insiste également. Des punchlines résonnent encore dans nos têtes en sortant de la séance, de même que le carton final nous présentant rapidement tous les pays touchés par ces odieux agissements. Lors d’un face-à-face, le personnage de Michael Keaton parle au nom du spectateur, avouant être resté dans le mutisme trop longtemps alors qu’il pouvait sans doute déjà condamner les mauvaises personnes en temps voulu. Une affaire d’autant plus indigne et délicate qu’elle s’est nourrie du silence de chacun, protégeant ces hommes de foi aujourd’hui encore traités comme des rois.

    Le scénario ne retrace pas donc uniquement l'enquête mais élève un portrait de plusieurs personnages prenant conscience du danger et de la folie qui les entoure durant cette enquête, somptueusement menée par un cadrage minutieux et sobre, un scénario aux dialogues brillants, et des acteurs absolument exceptionnels (mention spéciale à Mark Ruffalo et Liev Schreiber.) Tout tient sur un fil narratif qui ne faiblit jamais, où la tension et les frissons ne cessent d'augmenter au fur et à mesure. Spotlight est un grand film-enquête, une véritable claque dans la figure, qui nous laisse achevé sur notre siège.
    tixou0
    tixou0

    630 abonnés 1 969 critiques Suivre son activité

    1,0
    Publiée le 3 février 2016
    "Une enquête captivante, un grand film", proclame l'affiche...... Vraiment ?... Sur la forme, du classique amidonné, du linéaire - on se croirait visionnant une réalisation des années 80, au maximum. Sur le fond... Une charge très univoque sur l'Eglise....Porter sur la place publique, médias aidant (ici, cette cellule "Spotlight" d'investigation du "Boston Globe") le scandale (le silence des autorités ecclésiastiques - tout spécialement en Amérique du Nord - amplifiant l'ignominie des abus sexuels) est salutaire. Mais l'écho, cinématographique ici, aurait gagné en crédibilité, en profondeur, en sérieux, avec certaines informations "oubliées", au moins en conclusion ! Choisir les années 2001/2002 de cette "enquête" pour parler de la question n'a évidemment rien d'innocent - quand la question est loin d'avoir été épuisée ! Une petite impression de lynchage médiatique (le cinéma relayant la presse).... quand on ne vise qu'un aspect des choses... Benoît XVI, le pape émérite, a su "faire le ménage". On aimerait que les responsables politiques aient le même courage et la même dignité, quand les pédophiles sont enseignants laïcs, encadrants sportifs..... catégories (même en proportion) infiniment plus fournies en abuseurs sexuels que le clergé catholique ! Lors de son voyage aux Etats-Unis, en 2008, Benoît XVI reçut une délégation de victimes de prêtres pédophiles. En Australie, en Allemagne, en Belgique, aux Pays-Bas, l'onde de choc se propagea, déliant les langues, exhumant des affaires anciennes, et d'autres, beaucoup plus récentes, après le rapport Murphy, aux E-U... En 2010, dans une lettre aux évêques irlandais, Benoît XVI reconnaissait les fautes du clergé, intimait l'ordre aux coupables de comparaître devant les tribunaux séculiers et condamnait les évêques pour leur silence complice. Du jamais-vu. Cette lettre fut suivie d'une autre envoyée aux évêques du monde entier, précisant le dispositif antipédophile (meilleur recrutement des prêtres - quand on sait qu'à 83 % ce sont des jeunes garçons les victimes.... collaboration avec la justice, etc.), puis d'un symposium l'année suivante, à Rome. 400 prêtres ont été défroqués par le Vatican, pour abus sexuels sur mineurs, sous le pontificat de Benoît XVI. Voilà ce que les auteurs de ce "Spotlight" (Tom McCarthy, le metteur en scène, et son coscénariste, Josh Singer) auraient dû, par honnêteté intellectuelle, faire (au moins...) figurer en fin de film.... Quant au réalisateur qui aurait le courage d'entreprendre le pendant de cette dénonciation du clergé catholique, ou plutôt les pendants, côté "autres confessions chrétiennes" (beaucoup plus d'affaires de pasteurs pédophiles aux E-U que d'affaires mettant en cause prêtres ou frères catholiques...), et plus encore côté "confessions non-chrétiennes".... celui-là n'est pas né..... La solide distribution de ce "Spotlight" compense (un peu) sa partialité et son peu d'intérêt cinématographique (une étoile pour cela).
    vincenzobino
    vincenzobino

    94 abonnés 390 critiques Suivre son activité

    5,0
    Publiée le 25 février 2016
    Édifiante enquête qui secoue bien des instants après la sortie.
    Le scandale des prêtres pédophiles avait indirectement été soulevé dans l'excellent peur primale, dont le point de départ était un abus d'un prêtre.
    Ici, l'actualité reprend ses droits: nous suivons l'enquête de Spotlight, l'équipe de journalistes couvrant les événements majeurs de Boston qui, sur l'initiative du nouveau rédacteur en chef - juif - du Boston Globe dont l'équipe dépend, va révéler un scandale dépassant et de loin la capitale du Massachusetts.
    40 ans après les hommes du Président, nous avons affaire a une nouvelle et palpitante enquête journalistique. Et ce qui frappe, c'est que le film dénonce les mêmes pressions politiques subies par les journalistes qui osaient remettre en question l'autorité ecclésiastique chrétienne tant vénérée au pays de l'Oncle Sam. Josh Singer, auteur de l'affaire Karen Mc Coy, signe un scénario de toute beauté, véritable immersion dans le quotidien d'une équipe journalistique : de la séance de rédaction a la publication du Prix Pullitzer, l'on suit le quotidien de chaque membre de l'équipe, a enquêter, se remettre en question ainsi que sa propre position vis-a-vis du scandale.
    Et quel casting: Mark Ruffalo particulièrement sort du lot et sa nomination est totalement justifiée, mention très bien aussi a Liev Schreiber et Rachel McAdams. La musique de Howard Shore est également magnifique et les remerciements en fin du générique marquent particulièrement n'oubliant pas celles et ceux qui ont permis de faire éclater la vérité au grand jour.
    A recommander vivement...
    AMANO JAKU
    AMANO JAKU

    296 abonnés 797 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 4 février 2016
    En 2002, le journal Boston Globe sort un article qui a l'effet d'une bombe : il dénonce les attouchements et abus sexuels de plusieurs prêtres du diocèse local et ce depuis un bon paquet d'années. C'est cette histoire (enfin, surtout l'enquête qui a permis de découvrir ce terrible scandale) qui nous est comptée dans "Spotlight". Sujet ô combien délicat, le film rend honneur à ces journalistes qui se sont battus corps et âme contre le système et la bienséance afin que la vérité puisse être enfin révélée au grand jour. Construit presque comme un polar ou un film d'espionnage, le métrage relate la longue et difficile investigation des reporters avec un bon rythme, jonglant habilement entre moments calmes et séquences tendues, mais surtout en proposant sans tricher la vision des choses de chacun des protagonistes : partagés entre la volonté de dévoiler la vérité et de devoir faire face aux autorités, les uns craqueront devant tant de difficultés, les autres s'acharneront coûte que coûte quitte à s'impliquer émotionnellement tandis que certains se contenteront du minimum syndical visant à écrire une moitié d'article sans aucun risque d'avoir des problèmes par la suite...et finalement c'est ce qu'il y a de plus intéressant dans "Spotlight" : voir les différentes réactions d'être humains faisant face aux mêmes situations, révélations, problèmes et dangers. Tout du long du métrage, on a de plus en plus de mal à croire que la vérité à sa place dans cette affaire et que se taire peut parfois se révéler être l'unique solution : le récit devient alors prenant et on veut savoir comment cette affaire a pu trouver une conclusion « juste ». L'autre grande force de "Spotlight" qui rajoute du cachet à son authenticité, c'est la superbe prestation du casting : Michael Keaton (qui confirme après "Birdman"), Marc Ruffalo (qui voit rouge ici aussi, mais sans devenir tout vert pour une fois !! ^^), Rachel McAdams, John Slattery, Liev Schreiber et Stanley Tucci...tous sont absolument hyper crédibles et livrent une performance de haute volée ! Basé sur un fait divers qui se révéla être l'un des plus gros scandales jamais dévoilés, "Spotlight" est un bon film avec une intrigue à la fois prenante et touchante et possède tous les atouts pour être le film à Oscars de cette année.
    stallonefan62
    stallonefan62

    236 abonnés 2 467 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 6 mars 2017
    Un très bon film d'investigation avec un scénario parfois complexe, qui demande beaucoup de concentration !!! Le casting est génial avec des acteurs très inspirés, Mark Rufalo en tête !!!
    yohanaltec
    yohanaltec

    88 abonnés 767 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 18 avril 2016
    Une enquête à la mise en scène absolument parfaite et aux dialogues bien ficelés. Les performances de cette bande d'acteurs m'ont abasourdies. Un film intelligent, à voir une fois dans sa vie. On peut dire qu'il n'a pas volé son oscar.
    1008cent99
    1008cent99

    40 abonnés 180 critiques Suivre son activité

    1,5
    Publiée le 2 mars 2016
    En voyant des films comme celui ci, il est vrai que je suis curieux d'en apprendre un peu plus sur le barème de notations des oscars... Pour commencer, le scénario le plus originale... Certes, un équipe de journalistes jouant le rôle des Experts c'est différent de ce qu'ont à l'habitude de voir et cela peut être plaisant pour certaines personnes, mais j'insiste, si vous n'êtes pas du milieu, difficile de suivre sur la première demi-heure du film et pas que ! Le vocabulaire employé est assez compliqué, les présentations sont bâclés et j'ai remarqué tout au long du film qu'ils mentionnent des noms de tel ou tel personne à tout vas, ont s'y perd clairement... Rappelons que c'est un film, pas une saga, ni une série... Plus synthétique donc. Le rythme est d'une lenteur... J'avoue m’être presque assoupie 1 ou 2 fois. C'est surtout que pour un "Thriller" il n'y a pas de REBONDISSEMENTS ! Ce qui rend l'ambiance du film très plate, fade... Ne dégage pas grand chose. Tout cela accompagné d'une seul et même musique soporifique, que du bonheur ! D'un autre coté, notons quand même que le casting est très intéressants, les acteurs se donne à fond, j'ai particulièrement apprécié Mark Ruffalo. De plus l'histoire est tout de même intéressante au niveau de la profondeur surtout, le rapport au système qui peut se permettre de faire disparaître ou non certaines choses ou rendre muet le monde malgré que la vérité se sache. Mis à part sa, rien de bien positif... La réalisation est de mèche avec toutes les choses négatives déjà cités. Un film pouvant fait office de berceuse.
    lhomme-grenouille
    lhomme-grenouille

    3 142 abonnés 3 170 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 4 février 2016
    « D’après des faits réels… » Je ne sais pas vous, mais moi, quand je lis ça, je me dis que ce n’est pas dans ce film qu’on trouvera de la créativité. Alors après c’est vrai, il y a toujours des contre-exemples comme « Zodiac » ou « Elephant » pour ne citer qu’eux (deux films qui, d’ailleurs, se gardent bien de rappeler qu’ils sont tirés de faits réels), mais bon, dans l’ensemble je pense que cette mention, fournie dès d’entrée de film, est rarement annonciatrice d’originalité. Et si je tiens à préciser cela pour « Spotlight », ce n’est pas par hasard. Oui, cette idée m’a tout de suite saisie dès la première seconde et, malheureusement, elle a été vérifiée par chaque minute qui a suivie, jusqu’au générique de fin. La structure est archi-connue, classique, et on sent bien que le film entend compenser la fadeur de sa démarche par la puissance émotive suscitée chez le spectateur par la « réalité » de l’enjeu. Au fond, l’auteur s’efface au profit du témoignage : belle manière de ne pas prendre de risque. Alors après, ça ne veut pas dire pour autant que ça ne marche pas. Sur moi, en tout cas, ça a plutôt bien marché. Même si la démarche est des plus classiques, disons que c’est là du « bon classique ». Les codes sont maitrisés ; tous les aspects de la narration sont mesurés au mieux pour ne pas sombrer trop facilement dans l’emphase ; et surtout, l’accent est mis sur l’explication et la pédagogie plutôt que sur la sensiblerie. Chacun fait son boulot, assez sobrement, plutôt efficacement, que ce soit les acteurs, le compositeur ou le réalisateur. Donc oui, en cela « Spotlight » fait le job. Certes pas de surprise. Mais bon, qu’on sache encore faire des films maitrisés, on ne va pas s’en plaindre non plus, non ?
    Jorik V
    Jorik V

    1 195 abonnés 1 952 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 26 janvier 2016
    Voici un film d’investigation comme on n’en avait pas vu depuis longtemps. De ces films où des journalistes ou des quidams enquêtent pour faire sortir la vérité. On a le bon souvenir de « Michael Clayton », « Erin Brockovich » ou encore « Révélations » pour ne citer que les plus récents et bien que ceux-ci ne soient pas forcément les meilleurs exemples du genre. En revanche ici, rien à redire, tout est là pour nous faire passer un excellent moment de cinéma – donc avant tout distrayant - mais en n’oubliant jamais de nous faire réfléchir grâce à un sujet fort tout en nous faisant participer à la progression de l’intrigue comme dans un thriller. L’enquête reste très classique sur la forme, un peu trop peut-être, mais nous rappelle finalement au bon souvenir de ces thrillers d’investigation des années 90 comme « L’affaire Pélican ». Un sentiment de madeleine de Proust en quelque sorte, plutôt bienvenu.
    On suit donc l’équipe de Spotlight, rattachée au Boston Globe, partir à la pêche aux informations concernant des prêtres pédophiles au sein de l’Eglise. Ce qui semblait n’être que quelques affaires éparses se transforme en véritable scandale caché par les plus hautes instances religieuses que ces journalistes chevronnés vont tout mettre en œuvre pour faire éclater au grand jour. Le film se double donc d’une véritable diatribe contre le culte du silence ayant court dans l’Eglise catholique. Le film ne cherche jamais d’excuse et se transforme, à raison, en œuvre à charge et met également en avant les rapports troubles entre pouvoir et Eglise, des siècles après la séparation entre celle-ci et l’Etat. Un sujet passionnant et très cinématographique déjà mis en scène de manière purement fictionnelle dans « Sleepers » de Barry Levinson. Ici, c’est une histoire 100% vraie qui nous est contée et cela ajoute à l’impact moral, mais aussi émotionnel, vécu par le spectateur.
    Tom McCarthy, réalisateur des excellents « Station Agent » ou « Visitor » entre directement et avec brio dans le vif du sujet. C’est direct, rapide et intelligent et on passe deux heures aux côtés de ces journalistes, deux heures que l’on ne voit pas passer. Certes c’est parfois complexe, l’affaire est touffue et il ne faut pas en perdre une miette pour ne pas louper un wagon de l’affaire donc de l’intrigue. Mais aucune commune mesure avec le film sur l’affaire Clearstream « L’Enquête », pourtant très bon mais trop tentaculaire et abscons. Ici, peut-être un peu trop de noms à assimiler et beaucoup de bavardages mais c’est le propre d’une rédaction de journal et du métier de journaliste. On apprécie également le clin d’œil fait au 11 septembre qui aurait pu ralentir ou freiner la parution de l’affaire. Au final, « Spotlight » est un bel éloge du journalisme d’investigation qui passionne grâce notamment à une belle troupe d’acteurs chevronnés dont on retiendra en particulier la performance de Mark Ruffalo et la confirmation du retour en force de Michael Keaton.
    cylon86
    cylon86

    2 255 abonnés 4 430 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 28 janvier 2016
    Genre à part entière dans le cinéma, le film d'enquête journalistique a connu ses heures de gloire dans les années 70 avec l'incontournable "Les Hommes du Président". Si le genre a livré depuis quelques réussites ("Révélations" de Michael Mann et "Jeux de pouvoir" de Kevin MacDonald basé sur la série éponyme de Paul Abbott), il est en désuétude depuis plusieurs années. Il faut dire que la presse papier perd de son influence face au web et cela s'est fait ressentir dans la rédaction de nombreux grands journaux au fil des ans. "Spotlight", réalisé par Tom McCarthy (homme à plusieurs facettes ayant collaboré au scénario de "Là-haut" et ayant joué dans la saison 5 de "Sur écoute"), vient donner un second souffle à un genre passionnant, narrant une enquête qui l'est tout autant. Se déroulant en 2001 à Boston, "Spotlight" nous plonge au sein d'une équipe spéciale de journalistes du Boston Globe. Ils sont quatre, travaillant dans des bureaux en sous-sol séparés des autres. Et pour cause : contrairement à leurs collègues, l'équipe de Spotlight mène des enquêtes à long terme minutieuses, laborieuses mais souvent payantes. Aussi quand on les aiguille sur la piste de prêtres pédophiles ayant échappé à la prison au sein même de leur communauté, les voilà qui creusent sur un sujet croustillant mais délicat. Délicat parce que Boston, ville profondément catholique, regorge d'hommes d’Église et que toutes ses institutions fonctionnent en harmonie avec le clergé. Difficile de concevoir que dans une telle ville, les victimes d'abus sexuels préfèrent se taire et régler ces affaires dans la confidentialité, moyennant des indemnités, que l’Église connaît les noms des coupables, les changeant régulièrement de paroisse. De cette histoire incroyable, choquante et vraie, l'équipe de Spotlight en a tiré un article ayant remporté le prix Pulitzer. Les scénaristes du film ont condensé ce travail de recherche sur deux heures avec une aisance étonnante. Il s'agit pour eux de concentrer les faits de manière claire, limpide et passionnante. Si le matériel de base est solide, il leur a fallu construire toute une structure dramatique autour, avec des enjeux clairs et des personnages attachants. D'où des choix de casting s'orientant vers Mark Ruffalo, Michael Keaton ou Rachel McAdams, acteurs de talent capables de laisser leur ego de côté pour servir le film. Car "Spotlight" est avant tout un film de scénariste et les acteurs comme la mise en scène (très épurée) sont au service de l'histoire. Et quelle histoire ! Passionnant de bout en bout, le scénario est habilement construit, dévoilant ses éléments au fur et à mesure, ménageant son suspense et ne noyant pas son spectateur sous trop d'informations, aussi limpide qu'efficace. Impossible donc de rester de marbre devant "Spotlight", film d'investigation comme on n'en avait pas vu depuis des années.
    TTNOUGAT
    TTNOUGAT

    516 abonnés 2 526 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 29 janvier 2016
    Magnifique! Le pari est gagné et pourtant il était osé. Personne jusqu’à présent n’avait voulu mettre à l’écran ce problème si grave et si douloureux. Passer de l’ombre absolue volontairement enfouie dans les consciences à la lumière crue du cinéma me paraissait quasiment infaisable tout en restant précis, digne , mesuré mais complet. Le réalisateur et les acteurs sont à féliciter chaudement car grâce à Spotlight chacun pourra mesurer la gravité des faits tout en évitant la rancoeur envers les coupables bien plus nombreux que l’on pouvait le penser. C’est bien plus un document que du cinéma distrayant quoique l’ennui ne soit jamais présent. C’est cependant assez complexe et il vaut mieux être attentif et ne rien perde des paroles des différents personnages très nombreux et peu causants. Revoir une salle de rédaction aussi animée, découvrir des acteurs motivés ressemblants plus à des travailleurs indépendants qu’à des gens envoyés en mission, se sentir au cœur des débats, tout cela est réussi. J’ai particulièrement apprécié la retenu des propos du réalisateur envers le milieu catholique de Boston et sa discrétion envers les prêtres coupables . Spotlight y gagne en force et en leçon de vie… Une fois de plus le système mis en place n’avait pas tenu compte des faiblesses de la nature humaine et du principe pourtant indiscutable de protéger les enfants qui que nous soyons. Le terme de ‘’survivants’’ qui clos le film étant particulièrement bien choisi. Une foule de petits détails à ne pas rater montre a quel point tous les aspects de cette catastrophe humaine ont été reconnus et observés. Aujourd'hui en France, les prêtres catholiques ont quasiment disparu mais pas les pulsions humaines non maitrisées qui sont toujours à surveiller et à combattre une fois admises. Spotlight peut en être le meilleur support pédagogique qui soit.
    Chris58640
    Chris58640

    183 abonnés 726 critiques Suivre son activité

    4,5
    Publiée le 28 janvier 2016
    « Spotlight » est précédé d’une rumeur favorable, de plusieurs nominations aux Oscars (dont une dans la catégorie reine « meilleur film ») et jouit d’un casting de première classe. Long de plus de deux heures, le film de Tom McCarthy est un vrai film « à l’ancienne » à plein de points de vue. D’abord, du point de vue de la réalisation, c’est un film d’un classicisme total : pas de montage audacieux, pas de travelling de folie ou de plan séquence de malade, pas de photographie hyper léchée ou d’effet de caméra improbables. McCarthy s’efface complètement derrière son sujet, on a l’impression de revoir un film des années 70 comme « Les hommes du Président », pour ne rester que dans le domaine de la presse. C’est bête à dire mais je trouve cela rafraichissant tout à coup de voir du cinéma sobre et efficace, à une époque où le style de réalisateur semble (parfois) prendre le pas sur le fond. Le casting, assez pléthorique, ne met pas en scène des immenses superstars mais des acteurs confirmés, souvent abonnés aux seconds rôles (Stanley Tucci, Mark Ruffalo, Liec Shreiber, Rachel McAdams) ou en pleine renaissance comme Mickael Keaton (qui peut définitivement dire merci à « Birdman » !). Ils sont tous épatant, chacun dans leur style mais incarnent leur personnage avec une sobriété et une retenue que je veux souligner, comme si eux aussi voulaient presque s’effacer derrière leur sujet. Je fais quand même une mention spéciale à Mark Ruffalo, que j’aime particulièrement : charisme, rigueur, avec en plus un charme un peu bourru qui rend cet acteur, encore un peu trop sous-exploité à mon gout, absolument épatant. Le scénario de « Spotlight » est linéaire, sans flash back, lui aussi sans effets de manche. On suit très facilement et avec un intérêt qui ne faiblit jamais l’enquête de Spotlight qui va, de jour en jour révéler quelque chose de tellement énorme qu’ils ont eux même du mal à l’appréhender. Les 4 journalistes travaillent à l’ancienne, en prenant des notes, en faisant du porte à porte, en passant coups de fils sur coups de fils : ils recoupent, ils vérifient, ils creusent : rien de spectaculaire, mais c’est passionnant. Evidemment, au fil de leurs investigations ils subissent des revers, des pressions plus ou moins subtiles, des tentatives d’intimidation aussi. Mais là encore, tout est feutré : on n’est pas dans un thriller où les témoins clefs sont victimes d’accidents suspects, tout est mesuré, crédible, à hauteur d’homme. Alors peut être ça déplaira à ceux qui justement aurait aimé un peu plus d’action, aux amateurs de suspens ou de sensations fortes mais le sujet ne méritaient pas autre chose que cette mesure, ce tact, cette retenue. La ville de Boston, très irlandaise, est ultra catholique et ce n’est pas un hasard du tout si le premier grand scandale de l’Eglise catholique à été révélé là bas. Les déviances de l’Eglise irlandaise ont déjà été dénoncées par le cinéma, par Peter Mullan, par Stephen Frears par Clint Eastwood aussi, de manière indirecte dans « Mystic River ». Mais Spotlight va plus loin que ces films précédents en mettant en cause un système organisé de camouflage des scandales, et organisé au plus haut niveau de l’Eglise américaine : à vrai dire peu de monde est épargné par ce scandale de Boston, ni l’Eglise, ni la Justice, ni la Police, ni la Presse elle-même… « Spotlight » est un film qui ne met pas en scène des criminels (les prêtres coupables ne sont presque jamais montrés à l’écran), mais qui met en scène une sacrée brochette de lâches ! « Spotlight » est un film « à l’ancienne » car il met aussi à l’honneur une presse en voie de disparition, la presse écrite d’investigation. Ca fait un bien fou de voir de vrais journalistes au travail ! Au niveau des petits défauts, on peut regretter que le film passe un peu vite sur certains aspects comme par exemple les répercutions de l’enquête sur la vie personnelle, familiale, psychologique des 4 journalistes. Pour des bostoniens purs sucres, faire une enquête comme celle-là dans le contexte de l’époque devaient poser d’autres problèmes que des problèmes professionnels. Dommage que le film de McCarthy n’appuie pas un tout petit peu plus sur cet aspect. Mais à part ce petit bémol, il n’y a pas grand-chose à jeter de « Spotlight », du bon, du très bon cinéma accessible à tous et presque, au regard de ce qu’il traite, d’utilité publique.
    traversay1
    traversay1

    3 090 abonnés 4 623 critiques Suivre son activité

    4,0
    Publiée le 29 janvier 2016
    Il est vraiment réjouissant de voir exister en Amérique des films comme Spotlight, bien loin des hollywoodiennes productions pyrotechniques où seule la notion de spectacle plus ou moins doué de cervelle fait foi, Bien entendu, son sujet, dramatique, y est pour beaucoup. L'enquête qui a conduit à la révélation de l'affaire des prêtres pédophiles américains est traité avec une minutie quasi maniaque, attaché aux faits et à leur complexité dans une ligne éditoriale sobre et exemplaire, qui confine presque à de la sécheresse. Spotlight s'inscrit clairement dans la lignée des Hommes du président et de Révélationss, hommage aux journalistes d'investigation et à la presse papier qui aujourd'hui, hélas, s'effondre sous les coups de boutoir du Net. Le film n'est pas très spectaculaire, ne bénéficie pas de rebondissements ni de twists renversants et ses protagonistes n'ont rien de charismatiques. Non, juste une équipe de professionnels de la vérité qui s'attaquent à l'autre "grande muette" des institutions, à savoir l'Eglise. Dans ce contexte, l'interprétation est au même régime, sobriété et humilité règnent y compris pour de très grands acteurs tels que Mark Ruffalo ou Michael Keaton (il faudrait tous les citer). Spotlight ne cherche pas à glacer le sang, sauf dans la lecture du générique de fin. Au moment où l'on réalise vraiment toute l'horreur dissimulée derrière cette histoire qui, d'ailleurs, dénonce des crimes qui continuent comme si de rien n'était, dans une société qui ne veut ou ne peut pas voir l'étendue des ravages. Et ce ne sont pas uniquement les Etats-Unis qui sont concernés, évidemment.
    Nyns
    Nyns

    188 abonnés 749 critiques Suivre son activité

    3,0
    Publiée le 30 janvier 2016
    Une enquête d'investigation journalistique passionnante et menée d'arrache-pied par le journal Globe de Boston, rubrique Spotlight. L'équipe en question va soulever un scandal au retombées carrément planétaires tellement ce problème est universel : la pédophilie chez les prêtres catholiques (ces derniers faisant vœux de chasteté...). Il faut savoir que la ville de Boston aux États-Unis est réputé pour avoir une grande communauté d'Irlandais catholiques, ce problème touchant donc une grande partie de la population locale. Et c'est là que les journalistes en question se voit face à un rempart qu'ils n'imaginaient pas aussi important : l'Église. Parfois on a même l'impression que c'est une sorte de mafia, enfin s'il fallait encore une preuve là-dessus, la voici. Spotlight en lui-même n'est pas un grand film, ne s'agissant qu'une accumulation de preuve, d'enquête de rendez-vous et blablabla bref c'est bel et bien resté le super scénario sur la blacklist qui attendait son réalisateur. Tout le monde est dépersonnalisé, dans un soucis de montrer la cohésion de groupe et la volonté de faire éclater ce scandal, et ça ça donne quoi quand on est déjà au courant que les prêtes pédophiles sont monnaie courante ? Ben que c'est un film qu'on aura oublié dans un mois. C'est pas grave ce n'est pas un projet artistique, on dirait même parfois une bonne série américaine. Bref, à voir pour le sujet.
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