Le Voyage de Ricky : les secrets du tournage

Toby Genkel définit le style du Voyage de Ricky comme du "réalisme de dessin animé", autrement dit un film d'animation dont les personnages ne sont pas néo-réalistes mais ne sont pas non plus trop éloignés de la réalité pour que le public puisse mieux croire à ce qui leur arrive. Il précise : "Lorsqu'on dessine des personnages trop abracadabrants, le public a du mal à s'émouvoir à leurs aventures."

Pour développer les personnages du film, Toby Genkel et Reza Memari se sont posés la question suivante : à quoi ressemblerait Ricky s'il était un humain et non un moineau ? Dans cette optique, les cinéastes ont tout de suite imaginé un petit gars sûr de lui aux cheveux ébouriffés. Le premier explique :

"Dans le film, Ricky a toujours quelques belles plumes rebelles, c'est le résultat direct de cette première réflexion. Idem pour sa personnalité : Ricky est franchement têtu. Nous avons suivi la même approche pour imaginer Olga : dans la vraie vie, Olga est une fille introvertie, avec de longs cheveux noirs et un look de fan de heavy metal, avec certainement des écouteurs sur les oreilles pour qu'on la laisse tranquille. Voilà pourquoi vous distinguez une forme de crâne au milieu de ses plumes."

Le Voyage de Ricky est une coproduction allemande, belge, luxembourgeoise et norvégienne qui a mis trois ans à se réaliser et sur laquelle entre 150 et 180 personnes ont travaillé. Toby Genkel confie : "Le budget d'un film pareil ne peut se financer qu'en co-production. De nos jours, entre internet et les différents moyens de communication, on ne remarque plus vraiment les différences géographiques. Et puis, un tel projet se divise en plusieurs étapes bien différentes ; en réalité, tout le monde ne travaille pas sur le même film en même temps."

Reza Memari a eu l'idée du scénario du film lorsqu'il se trouvait dans une rue piétonne à Munich et qu'il nourrissait des moineaux qui essayaient de chiper de la nourriture. Il se rappelle : "J'ai levé la tête et j'ai vu un vol de canards dans le ciel, ils allaient vers le sud, alignés en V parfait. Je me suis demandé pourquoi les moineaux ne migraient pas en hiver. C'est quand même injuste ! C'est alors que Ricky est apparu dans mon esprit. J'ai tout de suite imaginé un petit oiseau en train de râler."

Pour imaginer Kiki la perruche, Reza Memari a pensé à un comédien de théâtre vieillissant avec une voix haut perchée. Il explique : "C'est un diva masculin mais il a bon coeur finalement. Nathan Lane dans The Birdcage m'a beaucoup inspiré."