Avis : Les Héritiers - Page 8

J'aurais tendance à dire que ce film est ambitieux.
Car filmé une classe et rendre cela intéressant n'est pas une tâche facile.
J'ai d'ailleurs trouvé le début du film assez moyen, ensuite je me suis dit qu'il tombait dans le pathos.
Mais finalement ce film décrit bien je trouve une classe de seconde avec des élèves plus ou moins en difficultés, pour ensuite nous montrer le lent changement d'attitude de la même classe. C'est un peu difficile mais ça passe.
L'arrivée du déporté, le changement des élèves et la scène de la remise de prix, par contre permettent de retourner le film, qui gagne en intensité et en émotion.
En conclusion, c'est une réussite je trouve, malgré quelques passages, notamment au début, un peu près des clichés habituels.

Moi enfants de la génération du diagnostique facile des "échec scolaire" perdu dans ce monde, je salut ce film et cette pédagogie !!! Ce FILM est tout simplement génial, le casting est très juste et la mise en scène excellente ce qui permet d'avoir un rythme tout du long. L'histoire est bonnement ce que tout enseignent devrait apprendre à faire, c'est à dir faire comprendre aux élève qu'il y a un avant, un après, une histoire, et leurs propres histoires !!!! Apprendre à comprendre est le début... La fin c'est a eu de l'écrire.

On est ici devant un drame très basique et dont la réalisation laisse fortement à désirer, mais il réussit tout de même son but premier : toucher. Tout va être basé sur l’émotion que va nous faire ressentir l’évolution de cette classe difficile. Il va cependant falloir être patient car cela met un bon moment à s’enclencher. J’ai même failli arrêter le film mais je ne regrette pas de m’être obstiné. Tout se veut baser sur l’authenticité. Comme souvent dans ce genre de long-métrage, le casting est amateur. À part Ariane Ascaride, le reste des acteurs effectuaient leurs débuts au cinéma. Il y en a d’ailleurs pour qui ce film a été un déclic car ils ont continué dans cette voie. Avoir pris Ahmed Drame, véritable participant de la classe dont les fait sont inspirés, est une idée de génie. Au-delà de jouer de manière remarquable, il a su transmettre son expérience et son vécu. On ne peut pas faire plus vrai. Cependant, si on retire le côté émotionnel réussi, la mise en scène ne suit pas. On aura quelques zooms sur la vie des étudiants mais ceux-ci ne sont pas de bonne qualité. Ils ne sont pas bien exploités, ne faisant pas avancer grand-chose. On voit plein de bride de leur vie en dehors des murs de l’établissement scolaire, mais on ne fait pas toujours le rapprochement avec leur comportement en classe. L’histoire quant à elle est cousue de fils blanc et il n’y a aucun rebondissement réel. En fait, j’avais l’impression de voir un peu le film ECRIRE POUR EXISTER adaptée à la France. Malheureusement pour nous, la version américaine est largement meilleure.

Porté par Ariane Ascaride (dont nous avions parler pour notre article sur Au fil d’Ariane), Les Héritiers, troisième long-métrage de Marie-Castille Mention-Schaar est exactement le film que l’on attendait pour promouvoir un devoir de mémoire serein et raisonné concernant la Shoah. Profondément humaniste, la réalisatrice raconte l’histoire vraie d’une classe de seconde difficile sauvé par un projet commun. Laissant de coté tout sensationnalisme mal venu, Les héritiers prend aux tripes et nous émeut laissant apparaître que le chemin peut être court de la tête au cœur.

A Créteil, au lycée Léon Blum, l’ensemble d’une des classes de seconde d’Anne Gueguen (Ariane Ascaride), professeur d’histoire, est en grande difficulté scolaire. Professeur principale de la classe, elle va avoir l’idée, aidée par la documentaliste Yvette Thomas (Geneviève Mnich), de leur proposer de concourir au Concours nationale de la résistance et de la déportation. Malgré les différences culturelles et cultuelles, allié à une confiance en soi inexistante, les élèves vont peu à peu se laisser prendre au jeu. En racontant l’histoire des enfants et des adolescents déportés, les jeunes gens vont être transformés par cette expérience.

Impossible de parler de Les héritiers s’en se rappeler qu’il y a quelque mois, Alexandre Arcady instrumentalisait le calvaire d’Ilan Halimi dans 24 jours et se vanter d’avoir reçu de l’Élysée, la promesse de voir son film-spectacle versé au matériel pédagogique des enseignants. A l’époque, nous avions réagi à cette annonce en déplorant que l’on utilise un fait divers crapuleux et sensationnel pour tenter d’éduquer nos enfants au rejet du racisme et de toute forme de fascisme. Nous disions qu’il fallait faire appel à la raison pour démontrer l’iniquité du racisme et qu’alors les cœurs s’ouvrirait à la tolérance et à nos valeurs de liberté, d’égalité et de fraternité. C’est ce qu’à réaliser Marie-Castille Mention-Schaar, que nous ne remercierons jamais assez. Bien sur, il y a d’autre magnifiques films sur ces terribles événements ; nous citerons Au revoir les enfants de Louis Malle, La vie est belle de Roberto Begnigni ou Nuit et brouillard d’Alain Resnais ; mais Les héritiers a l’intérêt de se situer dans le cadre scolaire et ainsi d’offrir des pistes à étudier pour que se perpétuent à la fois la mémoire des tragiques événements de la catastrophe nazie et la leçon qu’elle donne sur la barbarie à nos portes.

Cette barbarie ne fut pas celle de gens isolés, d’intégristes marginalisés, ce fut une barbarie d’état, avalisée par le plus grand nombre. Ce fut le fruit de la peur et de l’ignorance. Alors que plus de soixante-dix ans après les camps, l’Europe vieillissante accepte en son sein, les camps de travail hongrois. Alors que certains instrumentalisent les peurs et se délectent de faire de l’étranger un bouc émissaire. Alors que les populations ignorantes de leur propre histoire manque de recommencer un cycle identiques d’horreur, portant au pouvoir les descendants idéologiques de leurs anciens geôliers, Les héritiers est un film nécessaire et le message pédagogique qu’il porte revête plus que jamais une importance capitale.

On pleure devant Les héritiers. On pleure, non pas parce que l’on nous assène des images obscènes et voyeuriste, mais parce que l’on fait appel à notre raison. Parce que l’on ne peut que se sentir honteux de faire partie de l’espèce qui fut capable de tels agissements. On pleure parce que c’est absurde, parce que ça n’a pas de sens, parce que la France de Vichy à livrer des enfants, des mères, des pères à une mort certaine. Alors oui, c’est notre cœur qui parle alors, c’est notre affect qui se manifeste mais seulement parce qu’il a compris l’absurdité de la xénophobie et son inévitable rançon sanguinaire. C’est l’intervention de Léon Ziguel, ancien déporté, qui nous donne le coup de grâce. Le vieil homme est d’une dignité hors du commun. Il nous lance comme un appel intérieur. Nous ne sommes pas condamnés à un cercle éternel de violences. Touchés à la tête comme au cœur, nous sommes alors, comme cette classe de seconde, convaincu que c’est dans l’union et la solidarité que nous nous réaliserons en tant qu’êtres humains.

Pendant qu’il est encore temps, courez en salle pour voir Les héritiers et surtout, emmenez vos enfants. Délaissez et méconnaître cette histoire encore récente, effrayante mais riche d’enseignements auxquels nos sociétés tournent déjà le dos, c’est prendre le risque d’y replonger.

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Encore un nouveau film sur la banlieue, encore une fois au sein d'une école ( comme entre les Murs ou La Journée de la Jupe) et pourtant pas grand chose à redire. Le réalisme, des personnages attachants et une histoire inspirée de la réalité font de ce film une réussite. Le focus sur l'extermination nazie est central dans le film et pourra en gêner certains. Au final un film positif, parfois un peu pathos mais sans tomber dans l'excès, et qui démontre toute l'importance de la pédagogie scolaire.

Sujet dur à traiter que l'éducation de nos jeunes en perdition de repère . La réalisatrice touche aux multiples conflits que nos professeurs vivent au quotidien dans ces banlieues dites difficiles. Ces jeunes sont montrés lors de leurs parcours initiatique à la compréhension d'autrui. Hymne à la tolérance à travers la mémoire de la Shoa. Émouvant et percutant tant la violence scolaire est montrée cruement.

Ce film est une totale réussite. Son sujet et son rythme captent en permanence l'intérêt du spectateur. À travers l'histoire d'une classe de seconde en plein échec scolaire, nous est présentée la réaction et l'intérêt d'élèves d'origines diverses face au devoir de mémoire. La réalisation est sobre et ne tombe jamais dans des effets faciles. On "vit" avec cette classe à travers les gros plans sur les visages des adolescents. Il faut d'ailleurs souligner le jeu impeccable de ces jeunes acteurs. Tous sont criants de vérité. Mais ce qu'il faut retenir, au delà de l'histoire et de l'Histoire avec un grand H, c'est le talent éblouissant, bouleversant d'Ariane Ascaride qui campe ici le rôle d'une prof incroyable, qui sans jamais se laisser démonter va au devant des choses et des gens. Quelle justesse et quelle vérité ! Il faut sans faute aller voir ce film ! J'ai eu le bonheur de le découvrir "à l'aveugle" lors d'une séance "label UGC" et ce fut une énorme surprise et beaucoup d'émotions.

Je ne pense pas qu'il fasse partie de la liste des chefs-d'œuvre du cinéma mais je pense que c'est toujours un film décent avec sa propre dignité et qui vaut le détour. Je pense que rejeter rapidement un film simplement parce qu'il n'est pas basé sur un concept totalement nouveau est un peu injuste. Si nous ne permettions que la production de ce genre de films nous irions au cinéma une fois par an ou deux. Les films, comme les livres et autres formes de narration se construisent les uns sur les autres ils peuvent aborder le même thème sous différents angles et perspectives tout en conservant toute leur raison d'être. Le lien le plus immédiat et le plus évident des Héritiers est La Société des poètes disparus qui proposait un contexte situationnel similaire (un enseignant essayant de motiver un groupe d'élèves désengagés) mais dans un contexte socioculturel très différent. Concrètement, je pense que Les Heritiers a le mérite de se prêter à un regard assez honnête sur un sujet assez sensible comme la coexistence de cultures et de religions différentes dans la société marginale française. Le film est capable de le faire en évitant tout jugement moral ou position condescendante en utilisant un style réaliste et en tirant parti du bon jeu d'acteur de la plupart des protagonistes. C'est loin d’être d'un chef-d'œuvre mais il vaut le détour...

Trés pédagogique pour des jeunes ignorant tout de la Shoah . Remarquable travail de cette professeure d' avoir réussi à impliquer cette classe difficile dans cette recherche .

Film très bien réalisé, on passe du rire aux larmes en peu de temps.

Excellent, j'attends la suite qui nous sortirait du sujet du concours et qui traiterait avec autant de rigueur et de sensibilité des problèmes plus contemporains ( Afrique du sud, Amérique du sud ,etc et les religions) .Beaucoup de travail encore, ce n'est qu'un début mais quel début Bon courage à tous. Le serment doit s'universaliser.

Cette histoire vraie (et cette fois, renseignement pris, la mention n’est pas galvaudée) est une belle leçon d’humanité avant tout. Mais c’est aussi une leçon d’Histoire et de solidarité. Le film de classe avec professeur pas comme les autres et élèves hostiles puis dociles est un sous-genre cinématographique en soi très balisé (« Esprits rebelles » ou « Le cercle des poètes disparus » pour les plus illustres et réussis) dont parviennent heureusement à s’extirper ces « Héritiers ». En effet, la mise en scène est adaptée au sujet et le choix de placer plusieurs caméras dans la classe et de les laisser tourner pour saisir au mieux les échanges entre les acteurs est une bonne idée. Cela rapproche (un peu) le film de la Palme d’or « Entre les murs » de Laurent Cantet. Ce choix donne parfois la désagréable impression d’assister à un cours d’histoire mais plus souvent la sensation d’être dans le vrai, rapprochant ainsi le film du documentaire. Encore plus lorsque, dans la scène la plus émouvante du film, un véritable ancien déporté vient témoigner devant cette classe. Cet aspect documentaire, renforcée par l’absence de ligne narrative définie durant le premier tiers du long-métrage, laisse percer l’émotion de manière encore plus sincère. D’ailleurs il parait impossible de ne pas verser quelques larmes devant cette séquence témoignage ou devant le film en général, véritable vecteur d’émotion. Même si parfois on lorgne dangereusement vers le tire-larmes, on n’y sombre jamais. Et Ariane Ascaride, égérie de Robert Guédiguian et qui ne tourne quasiment que pour lui, apparait comme une évidence dans le rôle de cette prof qui a la foi en ses élève envers et contre tout. Elle est épatante et touchante, à l’image de ce beau film.

Dans une classe de 2nde difficile de banlieue, une prof fait participer sa classe à un concours sur la déportation, les camps de concentration. Le film est remarquablement bien joué, les jeunes sont formidables de nature (et tous beaux !)l. la prof est super. Au-delà de cela, il y a un scénario somme toute simple mais où le détail de chaque élève fait un panorama de nombreux cas que l'on rencontre : du catho blanc converti à l'islam, à la noire menacée de viol, des asiatiques, des blancs normaux, ou une blanche excitée à fond, des noirs bagarreurs ou pas. Bref, en énumérant les cas je sais que mon propos peut choquer, mais le fait est là dans le remarquable travail social. Et le travail des prof et du proviseur est très bien abordé. Vraiment un très bon film à voir et sans doute à revoir. Bravo et merci.

Tiré d'une histoire vraie, "Les Héritiers" est une belle leçon d'humilité et sur l'impossible qui devient possible. Une classe de seconde en qui personne ne croit, va faire la différence grâce à une enseignante qui veut les aider et les pousser tellement elle croit en eux. C'est bien raconté, bien réalisé, bien joué. On adhère très facilement aux points de vues de chacun des personnages et sur leurs motivations. Forcement, les passages par les sentiments larmoyants sont présents mais on s'y laisse prendre avec plaisir. Un beau film français qui aurait mérité un peu plus de distinction.

Une superbe histoire pour un très beau film ! Les héritiers, ce n’est pas une lueur d’espoir c’est un océan d’espoir ! Cette classe est pour la plupart des professeurs et du directeur du lycée un échec et une perte de temps, sauf pour Anne Anglès leur prof principale . La classe métissée regroupe des filles et des garcons souvent seuls, manquant sérieusement de confiance en eux. Anne Anglès leur propose de participer à un concours. Elle les inscrit à un concours national dont le thème est la déportation des enfants durant la Seconde Guerre mondiale. Les élèves vont apprendre. Apprendre sur soi, apprendre sur les autres et apprendre la vie. Le film remue, remue les élèves, remue les profs et remue les spectateurs. L’histoire racontée est positive. Et pourtant l’histoire sur laquelle la classe travaille est triste et tragique. Le point fort est la rencontre avec Léon Zyguel, survivant d’Auschwitz, et à son témoignage face aux élèves bouleversés.

Ariane Ascaride est une fois de plus excellente.

Même si on n’évite pas les clichés, ce film est IMMANQUABLE. un superbe moment d’espoir, d’émotion.