Avis sur A Cappella

quand les coréens abordent un sujet grave, ils le font avec un réalisme très efficace......Ici le film qui est une ode à la douceur durant quarante minutes (avec 2 ou 3 chants a cappella vraiment merveilleux) et des dialogues très feutrés, puis finit dans sa deuxième parties (au travers de fins et curieux flash back) par devenir très dérangeant, angoissant même (sans aucun voyeurisme ou vulgarité) sur une relation sexuelle non consentie, je n'en dis pas plus......C'est d'autant plus troublant que c'est filmé avec délicatesse , comme on filme de jeunes filles innocentes, et que le scénario cache bien des secrets pendant une bonne heure.....Après la surprise est de taille, âmes sensibles s'abstenir, le film est brillamment mis en scène, mais son sujet peut heurté......J'ai aimé.....

Le fait divers horrible qui est au centre de A Cappella aurait pu se passer dans n'importe quel pays du monde (et c'est hélas le cas) mais le fait qu'il se soit déroulé en Corée du Sud, pays où le mélange douceur/violence est particulièrement marqué permet à Lee Sujin de réaliser un film aux fortes connotations sociales. Ce premier long-métrage est peut-être un peu trop sophistiqué dans sa construction complexe, tout en flashbacks, qui permet de ménager le suspense mais qui a aussi le défaut de semer la confusion dans l'esprit du spectateur. Délicat et subtil, superbe dans ses échappées musicales, A cappella a le souci de refuser le mélodrame pur alors que la révélation des actes perpétrés, et le désordre qui règne pour rendre justice aux vrais victimes, a quelque chose de terrifiant.

Loin du cinéma spectacle, "Acappella" dresse le portrait accablant de la Corée du Sud, ses normes et ses mentalités. Malheureusement, c'est avec une mollesse déconcertante que l'action est entreprise...

"Le film se distingue d’abord et surtout par un montage en spirale des plus efficaces. L’histoire est en effet dévoilée en bribe, tournoyant autour de l’élément déclencheur dramatique duquel tout découle et s’enchaine"

Un œuvre bouleversante, intense. Un film réellement remarquable sur un sujet si grave... Penser que cela est du passé, non ce film après les premiers instants un peu difficile à suivre démontre une machination manichéenne autour d'un fait qui se voudrait "divers" . Jusqu'à quand faudra t-il lutter pour un réel droit des femmes !!! Allez le voir, parlez en ...

Un film on ne peut plus étrange...déconcertant et déboussolant dans sa construction qui recourt à des flash back permanents...et comme ces lycéennes se ressemblent un peu toutes, du moins à nos yeux d'occidentaux, on finit par nager ( d'autant que la piscine est très présente dans le film) , en se demandant sans cesse est-on avant ou après cet épisode probablement grave qui a conduit à arracher la jeune Han Gong-Ju à son lycée, à son quartier et à son foyer...et comme on pressent que son secret est lourd, on reste, car ce film finit par être prenant.. Ces scènes fragmentées, au départ difficilement identifiables , prennent peu à peu sens, avant de revivre le drame, montré sans complaisance. Assiste-ton également à la renaissance de Gong-ju à travers sa percée dans le chant , ou choisit-elle de partager le sort de sa compagne d'infortune ? la fin est suffisamment elliptique pour laisser le doute..Mais dénoncer à travers cette histoire une société coréenne glaçante et conformiste, me semble excessif tant ce triste fait aurait pu se passer dans tout autre pays, notamment en France où plusieurs affaires de ce type ont défrayé la chronique..

Un film vraiment étrange, parfois très fort, parfois simple. Visuellement c'est magnifique avec de superbes cadrages etc, mais le début est incompréhensible, je n'ai compris la situation qu'en plein milieu. Mais quelque part c'est très bien fais car même si on ne comprends pas, on ne s’ennuie pas pour autant, et c'est fait de tel sorte que l'on comprenne vers la moitié du film. L'histoire des flashs-back, qui n'est vraiment pas clair ( difficile de les différencier du le présent ) et puis un autre problème se pose, c'est qu'ils ont tous la même gueule! Alors pas de méprise, ce n'est absolument pas par racisme ou autre, seulement cela embrouille vraiment de ne pas savoir qui est qui et de les confondre. Il ne faut vraiment pas perdre une miette. Le film est également choquant dans le sens où il aborde un sujet qui touche surtout les pays asiatiques, spoiler: ( en gros si t'est victime d'un viol, suicide toi ou tu t'en prendra plein la gueule toute ta vie; limite on pardonne plus facilement le bourreau que la victime ) la scène du viol collectif est assez trash et très crue
La musique est magnifique, là dessus rien à redire ( même si elle reste dans la tête ). Un très bon film, à voir si on en a le courage.

(...) Pour sa première réalisation, Lee Su-Jin se base sur un fait divers ayant retenu son attention dans les journaux (...) A Cappella débute, comme il est de coutume, in media res, c'est à dire au milieu des choses (...) le film déroule une structure tout ce qu'il y a de plus classique, intercalant l'histoire principale avec des flash-backs censés lever le voile sur le passé de la jeune fille (...) Mais, une fois les détails différenciant les deux timeline intégrées, A Cappella poursuit sa trame, sans chercher à se distinguer des autres films de genre autrement que par sa réalisation. Pas de pathos, pas de sentiments larmoyants (...) on est ici dans la simplicité et le réalisme. Dans la tendresse, aussi (...) le monde dans lequel elle (Han Gong-ju) lévolue est dépeint sans concessions, d'une manière brutale et frontale qui contraste avec la manière sensible et douce dont le film est mis en scène (...) Loin des productions horrifiques classiques venues de Corée signées par des réalisateurs comme Park Chan-Woo ou Bong Joon-Ho, A Cappella glace presque encore plus le sang par sa façon de dépeindre un fait divers qui semble presque banal (...) Un film terrible mais nécessaire, envoûtant et glaçant.

Encore un film trop long (1h52 mn) et qui pâtit d’intrigues secondaires et dont le sujet est, pourtant, émouvant ; à savoir, l’histoire d’une lycéenne (Gong-Ju) qui cherche à se reconstruire après un viol collectif. Elle sera rattrapée par son passé spoiler: (ses violeurs et leurs parents) car ses camarades de classe ont mis en ligne sur internet une chanson qu’elle interprète.

une excellente surprise que ce film coréen. le sujet, grave, est traité de façon moderne, et je dirai même lumineuse.

Très beau film, tragique et émouvant. On se demande longtemps quel est le lourd secret de Gong Ju avant de découvrir l'horreur. Le suspense est habilement mené. Un film que fait froid dans le dos tant ce qu'il laisse à voir de la société coréenne est violent et impitoyable.

Un premier film totalement abouti, d’autant que la structure narrative n’a rien d’un classicisme de bon aloi. Les événements ne sont pas exposés dans un ordre chronologique formel, mais entrevus, imaginés et puis assimilés par un déroulement scénique fort bien maîtrisé. « A cappella » repose principalement sur l’énigmatique personnage principal de Han Gong-Ju, une jeune fille terrée dans sa douleur, un secret qui aujourd’hui l’écarte de son milieu habituel. L’incroyable pression qui repose sur ses épaules va peut à peu se libérer au fur et à mesure que les faits deviennent limpides. Mais la crainte et la peur ne cessent de harceler la jeune héroïne magnifiquement interprétée par Chun Woo-hee. Ou le portrait d’une jeunesse coréenne engoncée dans un climat social et judiciaire cimenté par des adultes tout aussi compromis. Harcèlement d’une part, racket d’autre part, le bien et le mal toujours confondus.
Avis bonus Rencontre avec le réalisateur , son court-métrage et un livret très instructif, excellent dvd.
Pour en savoir plus

Je comprends les critiques partagées sur ce film. Le montage qui fait la part belle au flashback a tendance à nous perdre un peu : au début du film, on a du mal à distinguer les scènes de flashback des scènes du présent. Fort heureusement, lorsqu'enfin, tout est en place, l'intrigue se déroule à merveille.
Contrairement à beaucoup d'autres films coréens, on comprend très vite ce qui se passe pour Gong Ju, le suspense ne se situe pas là. En effet, c'est bien la façon dont ça s'est passé qui interroge et la réponse arrive, comme tout film coréen qui se respecte, à la toute fin.
Ce que je vais écrire là est un peu nébuleux : plus le passé de Gong Ju se révèle grâce à ces flashbacks, plus il rattrape la jeune lycéenne dans le présent. Cette construction est la source de toutes les émotions de ce très beau film.

spoiler: Petit spoiler : exactement le même thème que Poetry, si vous avez vu ce dernier, on retrouve quasi les mêmes codes (thème du viol au lycée avec les parents qui veulent sauver leurs progénitures criminelles, le thème de l'eau et du fleuve quand il s'agit du suicide évoqué, si cher aux coréens qu'on voit également dans Old Boy)
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Je le recommande fortement pour les esprits peu sensibles à la violence morale. Les choses sont quand même globalement suggérées ce qui en fait un film tout à fait regardable. Mais gare au choc psychologique!
Petit conseil avant de se jeter dans ce film : faites bien attention à l'histoire du père et de la mère de Gong Ju qui est assez mal traité dans cette oeuvre, mais qui revête d'une importance capitale selon moi...

Cette voix! Quelle voix claire, limpide, bouleversante! En préalable du film, son réalisateur annonce qu'il espère que l'on n'aura pas froid à l'issue du film. Cette bande annonce en préambule a été projetée deux fois, est-ce prévu ainsi ? Est-ce une fausse manoeuvre du projectionniste? Toujours est-il qu'en sortant de la salle, j'étais comme glacé de l'intérieur. Peut-être faudrait-il alerter les adolescents sur le droit à la protection de leur image, sur le fait que même en groupe, chacun porte la responsabilité de ses actes. Il y a quelque chose de déréglé dans notre société actuelle. En s'inspirant d'un fait divers, Lee Sujin nous donne à réfléchir sur le positionnement nécessaire et parfois délicat des adultes, des parents vis-à-vis de la conduite de leurs adolescents. Les liens d'emprise, de soumission sont examinés au scalpel. Et puis, il y a cette magnifique actrice, qui oscille entre brusquerie visant à se protéger et délicatesse extrême. Comment peut-on nager en eaux troubles, peut-être est-ce bien compliqué... Un film à voir, dont je ne sais s'il nous éclaire sur une facette de la société sud-coréenne ou s'il pourrait se dérouler n'importe où.

Difficile d'évoquer de la joie ou du plaisir à la vision d'A Cappella, premier long-métrage de Lee Sujin qui part d'une envie militante de montrer une horreur taboue dans son plus effroyable élément. Pourtant, la puissante sensation ressentie devant cette véritable expérience prouve combien le long-métrage retransmet avec un mélange de pudeur et de nudité crue la détresse de son histoire. Pour en savoir plus, lisez notre critique complète: