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Ramm-MeinLieberKritiker-Stein
118 abonnés
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2,0
Publiée le 16 juin 2014
Dans la grande machine qu'est la vie, les pires histoires peuvent être racontées. Et on n'y comprend que rarement tous les ressorts scénaristiques. L'ambiance est lourde et chaque personne croisée a cet aspect patibulaire intrigant mais surtout inquiétant. La légèreté, que très peu présente, provoque une dépression métaphysique constante. Espérer, dans ce monde à la noirceur universelle, devient impossible. Pas d'échappatoires ni de bouffées d'air. Autant le dire : Liao Fan y est spectaculaire. Sauf que voila : l'atmosphère mortifère délivre une envie de dormir, se rapprochant du somnifère. Un effet indésirable, mais terriblement gênant. Ce long-métrage in abstracto, sans vie ni hymne, dévoile des failles plus soûlantes qu'autre chose, qui se rapproche dangereusement d'un Te Deum chialeur. Bluffant, certes, mais jusqu'à quel point?
Assez proche de films coréens comme "Memories of murder" ou "The chaser", un polar chinois qui se laisse plutôt bien regarder malgré un rythme particulièrement lent. Avec un côté réaliste voire froid loin des codes habituels du genre avec notamment des personnages terriblement humains, bien peu héroïques, tantôt presque antipathiques tantôt très drôles et touchants, on a au final une œuvre solide mais déroutante.
Un vrai film d’ambiance qui, sous couvert d’une enquête policière finalement pas si importante, nous plonge au cœur de la société chinoise actuelle et de la violence qu’elle induit. Parfaitement mis en scène mais parfois un peu brouillon, Black Coal n’en reste pas moins un film très intéressant.
Black Coal s’ouvre sur un cadavre emballé puis disséminé dans différentes usines à charbon d’une Mandchourie ensoleillée. Au même moment, un couple s’enlace dans une chambre d’hôtel puis se sépare sur le quai d’une gare, l’homme tentant de retenir sa femme qui vient de lui donner les papiers du divorce, dans une dernière étreinte violente. Cet homme, c’est l’inspecteur Zhang qui mène l’enquête sur ces morceaux de corps et la résout lors d’un bain de sang burlesque un peu déstabilisant, en prenant une balle.au passage.
Nous le retrouvons cinq ans plus tard, bouffi et alcoolique dans une Mandchourie enneigée. Tel notre héros, le climat est devenu froid et sombre. Ancien policier, il se retrouve tout de même au cœur d’une nouvelle enquête, qui le renvoie à celle du début du film. Il noue une relation ambiguë avec une jeune femme liée à trois meurtres, trois hommes démembrés.
Asie, terre de feu et de glace étant la seule capable de produire ce genre d'œuvre cinématographique. Voulant sonder les profondeurs de l'être humain, cet art est souvent proche de la violence, et Black Coal le confirme sans sourciller. 1999, des morceaux de corps humains sont retrouvés un peu partout en Mandchourie, et l'affaire n'arrive pas à aboutir. 2004, l'histoire recommence...
Glacial tel le trépas, cette ambiance hivernale montre que le cinéma asiatique joue constamment avec les éléments et décors naturels. Le cinéaste fait passer cinq années de manière brillamment poétique, le temps de traverser un tunnel, le temps que la froideur s'empare de notre âme. L'innocence est alors un souvenir égaré qui appartient au passé, tandis que le pardon et les regrets brouillent notre esprit vacillant. Que faire pour oublier ces maux qui nous accablent ? Boire et cesser d'exister.
Fiévreux tel une romance impossible, notre homme est donc un nomade (on ne le voit jamais chez lui) alcoolique et incernable qui déborde de mal-être et de sentiments inavoués. Son histoire avec cette femme mystérieuse est vicieuse mais nous fascine par sa sordidité latente. Son désir refoulé et sa frustration nous font demander quelles sont les motivations de cet homme à l'égard de cette protagoniste. Se sentir vivant tout simplement, malgré les horreurs que la vie pose sur notre chemin.
Orageuses tel un esprit capricieux, certaines scènes mémorables passent à la vitesse d'un éclair. Comme celle de l'arrestation de deux suspects, où le plan-séquence sous-entend qu'un acte affreux va se produire. Ou comme celle de la patinoire, où ces êtres tournant en rond se cherchent dans un lieu rempli d'humains apathiques. Black Coal aurait pu être un chef-d'œuvre s'il n'avait pas souffert de quelques longueurs, volontaires certes, mais qui étirent le récit et lui donnent un ton pesant. Qu'importe, pour contempler ces films crus et dotés d'une aura tragique, il faut diriger son regard vers l'Est, assurément.
Dans le sillage de A touch of sin, Diao Yi Nan vient nous gratifier d'un film noir aux airs de satire sociale, plongé dans une Chine contemporaine poisseuse au possible. Ces réalisateurs ne font pas dans la demi-mesure pour dépeindre les fissures béantes laissées par la Chine maoïste dans le tissu social contemporain. Ici, au centre de l'intrigue, une série de meurtres atypique, un cadavre dispersé aux quatre coins de la Chine, des personnages intrigants...mais surtout des êtres, isolés, dissous dans leur solitude face au monde d'aujourd'hui. La police n'est pas la plus exempte de reproches qui soit, la femme d'apparence dévouée porte des secrets lourds de sens, l'ami de toujours se révèle être l'ennemi d'un soir. Si le réalisateur magnifie son film par une plastique merveilleusement esthétisante, faite de jeux de lumières fascinants (oscillant toujours entre le rouge de la passion et le vert de la morale), il ne parvient cependant pas à maintenir un équilibre entre les aspects policiers et sociaux du film. C'était pourtant la condition première à la réussite du film selon moi; il en résulte des ruptures de rythme fatales à l'attention du spectateur. Oui, on se perd facilement dans les méandres de l'intrigue, à force d'alterner entre les lunettes sociales et les focales policières. Au final, le même sentiment indigeste qu'éprouvé avec A touch of Sin, ainsi que la plupart des films chinois qui m'aient été donné de voir. Coïncidence?
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1,0
Publiée le 22 mars 2021
Black Coal était d'une lenteur phénoménale. Il était si incroyablement lent qu'il devenait un calvaire à regarder. Je dirai que les événements du film ont été correctement racontés à l'écran mais il a fallu une éternité pour aller au point principal alors c'est un long chemin. C'est ce qui a tué le plaisir de ce film pour moi. En fait j'ai abandonné le film alors qu'il ne restait que 20 minutes. N'aurais-je pas voulu regarder le film et savoir comment le mystère se termine. Bien sûr mais le rythme du film ne me donnais pas envie de revenir en arrière et de le revoir. Le réalisateur et scénariste a fait en sorte qu'une heure et cinquante minutes semble être une semaine entière. J'aime regarder des films dont les acteurs ne me sont pas familiers et qui ne sont pas associés à des rôles ou des personnages déjà interprétés dans d'autres films ou séries. Le fait que tous ces visages ne me soient pas familiers était une bonne chose mais pas assez pour sauver ce film...
Film noir, film policier, atmosphère, ambiance, la palette du réalisateur couronné à Berlin par un Ours d’or est décidément très riche. On adhère très vite à cette histoire de policier sur le retour qui cinq ans après un crime, remarque que les nouveaux meurtres ont des similitudes. Il se fait insistant, l’énigme épaissit et la caméra se balade presque en rigolant dans ce salmigondis, où les apparences sont bien évidemment trompeuses. Les comédiens sont à la hauteur de l’événement, dont Fan Liao, ours d’argent du meilleur acteur à Berlin 2014. Pour en savoir plus
Black Coal semble de prime abord un assez mauvais film, brouillon, confus, et finalement très ennuyeux, malgré une esthétique très léchée dominée par un gris intense où fusent des touches de lumières dans des plans fixes très habiles. Ersatz de film noir (Diao Yinan admire Melville), Black Coal se veut avant tout une enquête policière très sombre divisée en deux parties temporelle, 1999 et 2004. Cinq années durant lesquelles beaucoup de choses ont changées (la météo, le métier de l’enquêteur, le grade de son ami, la carte de visite d’un homme…) mais où rien n’a changé réellement, puisque le passé revient inexorablement. Cinq années qui ont effacées les choses en surface mais sans parvenir à cacher le passé, tout comme les taches de lumières qui viennent casser la grisâtre ambiance de l’hiver et de l’image. Black Coal peut donc être interprété comme une critique de la Chine, qui malgré une croissance incroyablement rapide (à base de Black Coal, de charbon, cette énergie qui pollue les villes), ne fait pas oublier les horreurs de la politique communiste durant tout le XXe siècle. Une deuxième interprétation pourrait prendre en compte l’existence d’une révolution imminente mais invisible, menée par le peuple comme elle le fut sous Mao. Souhaitons-là avec de meilleures intentions. Quoi qu’il en soit, il est difficile de tirer des leçons de Black Coal, tant le film est diffus et insaisissable…
J'ai été un (petit) peu déçu par ce film dont j'attendais beaucoup après son Ours d'or. A la manière de Touch of sin (mais en moins puissant), le film est audacieux vu la politique de censure en Chine, oscillant entre vrai polar et film social, nous montrant un visage de ce pays peu reluisant, violent et cruel. L'interprète principal est fabuleux, réussissant tour à tour à nous révulser, nous émouvoir et même nous faire rire avec des touches d'humour bienvenues. Toutefois le film souffre de quelques longueurs et ne m'a pas marquée autant que je l'aurais pensé.
Une très belle première demi heure qui met en place l'histoire, avec un mélange de violent/loufoque assez plaisant, puis plus rien. Le rythme lent prend le dessus et l'histoire se déroule sans réelle surprise. Même si je ne pensais pas forcément que l'histoire prendrait cette tournure, je me suis vraiment ennuyé pendant le reste du film, jusqu'aux dernières scènes qui laissent perplexes et dont je n'ai toujours pas compris si elles avaient un sens ou non...