Avis : A perfect day, un jour comme un autre - Page 8

Rendant hommage aux ONG, A perfect day, avec un humour nonchalant, présente la journée normal d'un missionnaire sans frontière. A la dois évasif, fataliste et positif, le long métrage porté par un casting en demi teinte, parvient, sans pathos, à présenter l'idiotie des conflits armées, les difficiles conditions de travail de ces héros des temps modernes, et leur impuissance répétitive face aux problèmes locaux et administratif.

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Un film réaliste sur le quotidien des personnes engagées dans l'humanitaire, qui vivent le meilleur (sauver un enfant) ou le pire (sortir un cadavre qui se balance dans un puits d'eau... Scène dérangeante !). Poignant dans ses intentions appuyées par le jeu naturel des acteurs, on ne tient pas tout le film avec la même attention, du fait du rythme en dents de scie, dommage. Le début est généralement intéressant, le milieu ralentit et nous entraîne beaucoup moins avec lui, et la fin se réveille légèrement pour quelques actions finales importantes. La musique est aussi un peu discrète, on aurait préféré qu'elle s'affirme un peu plus pour être au niveau des images qui sont parfois sublimes ! Que de magnifiques paysages ! Un grand dommage que le scénario soit aussi paresseux, car les acteurs et les paysages spectaculaires ont des choses à dire... À voir au moins pour découvrir le quotidien difficile des humanitaires...

Une réelle surprise. Une vraie claque rafraîchissante. En Bosnie, comme ailleurs il serait question de ne vivre que pour cette seule journée sans idée même du lendemain. Ce film nous le fait comprendre avec frénésie et envie.

C'est tellement étonnant de voir Benicio del Torro et Tim Robbins dans une petite production européenne..Et c'est le premier atout. Un joli film, bourré, bourré de charme, émouvant, subtil, drôle! Tim Robins dont je n'oublierai jamais Les évadés, est excellent dans le rôle du type à l'humour pince-sans-rire et Del Torro est merveilleux de justesse, de finesse tout en étant très charismatique. Les prises de vues sont à couper le souffle, la mise en scène, irréprochable et que dire du clin d'oeil de la fin? Enfin l'affiche du film qui boucle la boucle.

On suit avec intérêt les péripéties de nos pieds nickelés en climat hostile. Il est rare que des thèmes aussi graves soient traités avec autant de tact et de distance. Acteurs parfaits, scénario précis et concis, voilà ce que j'appelle un vrai film de cinéma.

Il faut ne pas regarder ce film si l'on a quelque velléité de s'engager auprès d'une ONG pour une cause humanitaire. Le ton désabusé des principaux personnages (ceux qui ont déjà roulé leur bosse .. les anciens) donne la coloration du propos voulue par le réalisateur. Hormis si l'on est jeune et enthousiaste (Mélanie Thierry) mais pas aguerrie pour un sou et qu'on veut "aider les autres", c'est à se demander si l'humanitaire n'offre pas un alibi à ceux-celles qui sont dans l'incapacité de se colleter à leur "vraie" vie ! On est atterré de constater que dans les zones de conflit les règles du Droit International (en tous genres) s'appliquent sans discernement entravant toute recherche de début de solution pragmatique en réponse au moindre problème de "terrain". En écrivant celà, je me dis - j'en suis sûr ! - que le réalisme de l'absurdité de certaines situations rencontrées dans ce film a du être "validé" grâce à l'expertise d'ONG opérationnelles ... c'est là toute la force du film. Il y a une distance et un peu de cynisme par rapport à l'horreur. Mais le spectateur (consommateur d'images au premier chef) est bien ici confronté à la vision d'un drame, celui d'une humanité en déroute. Belle, vraiment belle surprise que ce film.

Le film nous fait suivre une équipe humanitaire dans les Balkans en 1995, qui essayent d'extirper un cadavre d'un puits pour permettre à la population locale d'avoir de l'eau. On les suit pendant 24h et c'est bien suffisant pour faire un bon film, une belle histoire et pour nous faire comprendre la situation des missions humanitaires en pleine guerre. C'est quasiment un documentaire qui nous montre toute l'aberration de la bureaucratie, toutes les complexités du terrain et des relations avec les autochtones, mais aussi l'impuissance de ces personnes missionnées là bas pour aider des gens, qui ne veulent parfois pas de leur aide, ou qui sont empêchés d'agir par leur hiérarchie ou par les milices locales ou par les troupes des nations unies... bref, ça vaut le coup d'oeil.

Il faut plutôt retenir de “A Perfect Day“ son côté satirique et burlesque, que le sérieux d’un témoignage désabusé de quelques humanitaires dans le quotidien absurde de la guerre et des effets connexes: ici un cadavre qui pollue un puits face à deux problèmes insolubles que ceux de trouver une corde et d’avoir le droit de l’utiliser. L’oeil décalé de F.L.de Aranoa est parfait pour cibler les incohérences et les absurdités du système OMG/ONU, et étonne par son parti-pris humoristique à décrire les activités de ses humanitaires, blasés mais toujours combattifs, que le cinéma a plutôt l’habitude d’encenser et de rendre héroïque. Le sérieux de la situation, voire l’horreur en contrechamps, ne nous permettant pas de rire complètement, et la redondance de certaines situations faisant parfois tourner le film en rond, il manque à “A Perfect Day“ un ton dénonciateur plus punchy et un scénario plus dense pour véritablement marquer les esprits. Les surprenants décors apocalyptiques renforcent une sensation de réalisme et d'une présence terrain très localisée. Très bon casting, un brin hétéroclite, mais parfait dans la désillusion, mention spéciale habituelle à B.del Toro et débridante de T.Robbins. A défaut de tirer sur la corde sensible, “ A Perfect Day“ tient la corde, ficelée au fil revêche mais inoffensif, qui fait passer un jour comme un autre comme un bon film sans lendemain.

Un film espagnol avec l'efficacité et les allures d'un film américain, la finesse de l'humour en plus et une réflexion distanciée parodique et pleine d'auto dérision sur le sujet. La vacuité, la difficulté des humanitaires sur le terrain des théâtres de guerre et en particulier ici les Balkans avec une population qui semble n'en avoir rien à faire et qui de toute façon ressent une méfiance voir au delà à tout ce qui est étranger alors qu'ils se déchirent entre eux depuis des siècles. Magnifique palette de portraits de ces engagés volontaires aux différents profils et motivation, patchwork vraiment iconoclaste et mal assorti. Pour cela une distribution remarquable d'acteurs qui se permettent même d'en rajouter dans le second degré en cabotinant un peu avec il est vrai des situations surréalistes de drôlerie, frisant l'absurdité totale comme l'épisode central de la recherche de la corde mais qui dans le contexte apparaît comme une situation vraisemblable . Benicio Del Toro est énorme et endosse à merveille un rôle où son humour complète son personnage de gros dur inflexible habituel, Tim Robins est hilarant et joue le pitre de service et Olga Kurylenko illumine comme à son habitude le film par sa beauté, son talent et sa capacité à tout jouer avec la même réussite pour une des meilleures actrices internationales existante tout en cocorico oblige nous rappelle qu'elle est maintenant française. Un magnifique film, très drôle, très fin et très intelligent. Une fin réussie, drôle et percutante, un feu d'artifice final qui conclut admirablement ce petit bijou de film.

Vision acerbe du conflit yougoslave, mais aussi constat assez désabusé sur l’inefficacité de l’aide humanitaire dans un conflit absurde, A perfect day a le grand mérite d’user d’humour pour faire passer son message humaniste. Car le réalisateur ne se moque pas vraiment des adeptes de l’humanitaire, mais bien plutôt des multiples bâtons qu’ils trouvent sur leur chemin, rendant leur mission parfois difficile, voire inutile. Le film est donc sur un fil ténu entre l’ironie cinglante et la désillusion quant à un système mondial qui nous entraîne tous vers l’abîme. Si le film n’échappe pas toujours à de grosses chutes de rythme et de tension, notamment lors de l’immobilisation des véhicules à cause d’une vache piégée, l’ensemble se visionne tout de même avec beaucoup de plaisir, d’autant que les acteurs sont tous excellents. Bref, ce cuisant échec public mérite bien plus d’égards.

A Perfect Day (Un jour comme un autre) réalisé par Fernando Leon Aranoa en 2016.
*Les points que j'ai appréciés →
• L'histoire originale

*Les points que je n'ai pas appréciés →
• La réalisation ronflante
• Les personnages qui ne sont pas très attachants

*Conclusion →
Je suis neutre, c'est original mais ennuyeux. 5/10.

Derrière ses superbes images et son humour, une comédie grinçante et amère sur l'absurdité de la guerre et les limites des organisations humanitaires. Très beau film.

Un film complètement décalé et traité avec beaucoup d'humour noir .... j'adore. Aucun message, juste un constat des absurdités et abus d'une guerre .. comme une autre. Les acteurs sont excellents.

L’histoire est superbement ficelée et la mise en scène se révèle sobre et élégante. Le réalisateur Fernando Léon de Aranoa a réussi à faire un film rigoureux et intelligent sur un sujet loin d’être évident à aborder. Qui plus est, c’est traité avec un grand détachement et avec un amour pour l’absurdité des situations et des dialogues, ce qui donne lieu à des séquences particulièrement drôles.

En partant d'une histoire hyper-simple spoiler: (la recherche d'une corde
), A Perfect Day nous permet d'appréhender avec réalisme une journée classique dans la mission du personnel humanitaire. Les personnages sont stéréotypés, de façon à montrer que les motivations peuvent être différentes, mais crédibles (même si Mélanie Thierry surjoue par moment son rôle de petite française qui se rend compte que parfois la guerre n'est pas très propre et même si le gamin semble être le seul à parler anglais dans son pays). L'ambiance, les situations rencontrées, les obstacles à contourner et les solutions système-D à trouver doivent être proches de la réalité. Un film limite documentaire, même s'il s'agit à 100% d'une fiction, à voir.