Le film est en deux parties et deux tons. La première, plus courte et très réussie à mon goût, présente les deux personnages le père, Winfried, et sa fille, Inès, que tout oppose. L’un, facétieux et tendre, l’autre, surbookée, froide et rigide, complètement absorbée par son activité professionnelle et son ambition. Mais tous deux apparaissent déjà comme « déguisés », l’un de façon ludique, par goût du jeu sur les apparences, l’autre par obligation de correspondre au profil exigé dans le monde libéral et impitoyable des affaires. Ils sont la représentation d’un conflit de générations, mais surtout de conceptions de la vie opposées. Les dialogues sont excellents et s’en dégagent à la fois un savoureux humour « glacé » et une chaleureuse humanité. Le ton change avec la première apparition du père en « Toni », le personnage qu’il vient de s’inventer. Les situations qui s’enchaînent sur cette base sonnent alors assez faux, de plus en plus, et la lourdeur s’Invite dans le film et génère, pour ce qui me concerne en tous cas, un certain ennui. Comme les idées de mise en scène ne dépassent pas celle d’une médiocre série TV, le verre à moitié vide l’emporte sur le verre à moitié plein.