Après la mini série à sketches intitulée "La revue de presse de Catherine et Liliane" se déroulant à la fin du Petit Journal de Canal + présenté par Yann Barthès, Alex Lutz et Bruno Sanches se retrouvent pour le long-métrage Le Talent de mes amis. Les deux amis ont travaillé ensemble sur le scénario, Alex Lutz s'est chargé de la mise en scène et ils occupent les deux rôles principaux du film.
Doté d'une forte personnalité comique, Alex Lutz, acteur, humoriste et réalisateur possède une filmographie totalement tournée vers la comédie. C'est pourquoi, pour son tout premier film où il se retrouve derrière la caméra, il s'est dirigé directement vers son genre de prédilection.
C'est surtout pour créer et partager une oeuvre cinématographique avec ses deux amis Bruno Sanches et Tom Dingler, qu'Alex Lutz a souhaité réaliser ce film. Il a également confié un rôle à Audrey Lamy dont il avait chorégraphié le one woman show.
L'actrice Anne Marivin de nature très fine, a dû porter des prothèses pour Le Talent de mes amis, afin d'avoir des formes plus prononcées. Celle-ci s'est retrouvée avec une nouvelle poitrine et de nouvelles fesses, seulement pour le temps du tournage. La comédienne indique dans une interview qu'elle était heureuse de voir que son fessier ressemblait à celui de la chanteuse américaine Beyonce.
Le thème de l'amitié entre hommes est souvent utilisé dans le cinéma français. La Talent de mes amis rentre dans la lignée des "comédies de potes" dont font partie notamment Le coeur des hommes, Comme des frères, La vérité si je mens ou encore Dépression et des potes.
Le sketch "Jalouse" qui traitait d'une relation d'amitié entre deux hommes perturbés par l'arrivée d'un troisième a servi de point de départ au scénario du film même si Alex Lutz a également souhaité parler de la réussite sociale. Il déclare : "Je n'en peux plus d’entendre par exemple - même si j’ai pu le dire moi-même - qu’on fait le plus beau métier du monde quand on est comédien ou metteur en scène. La France ne peut pas aller bien si on brandit toujours ce seul exemple de réussite en étendard. J’ai l’impression qu’on ne fait, aujourd’hui, même plus attention à notre topologie de vocabulaire. On n’arrête pas d’entendre : « il faut que tu te dépasses, que tu ailles au bout de l’aventure ». On vit dans cette obsession de la réussite. Et, forcément, par ricochet, ces objectifs inatteignables peuvent pousser certains à trouver leur existence assez terne."
C'est en s'inspirant du cinéma de Jacques Tati que le metteur en scène Alex Lutz a composé la chorégraphie de certaines scènes. Il a également voulu rendre un hommage à Claude Sautet, qu'il admire en raison de son traitement subtil des rapports humains, en glissant dans son film plusieurs références à César et Rosalie.
L'un des enjeux du film était de filmer ses personnages sans condescendance ni ironie comme Alex Lutz en témoigne : "Ces personnages ressemblent à énormément de gens que j’ai connus. Et aujourd’hui je ne peux plus entendre le terme « France d’en bas ». Déjà à l’époque, quand Jean-Pierre Raffarin l’avait sorti, personne n’avait réagi. Alors que cette expression charrie une violence et un mépris inouïs. Et qu’elle symbolise à merveille notre époque où l’on aime cloisonner les gens et intimer à certains de dépasser leurs vies sous peine d’être des ratés. Je trouve tout cela sinistre. Et je voulais donc raconter une histoire mettant en scène ces hommes et ces femmes souvent méprisés, avec des enjeux quotidiens mais essentiels pour eux : leur couple, leurs rêves de jeunesse…"