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    Le Bouton de nacre
    Anecdotes, potins, actus, voire secrets inavouables autour de "Le Bouton de nacre" et de son tournage !

    Un homme fidèle à son pays

    Documentariste à la longue carrière (commencée en 1965 avec Viva la libertad), Patricio Guzmán n’aura cesse de revenir dans son Chili natal et d’interroger les fondements du pays. Après La bataille du Chili, Le Cas PinochetSalvador Allende et Nostalgie de la lumière, il plonge avec Le Bouton de nacre dans le passé enfoui de la Patagonie occidentale du Chili.

    Du Chili à la Patagonie

    Si le récit navigue entre les éléments naturels, les peuples anciens et le cosmos, Patricio Guzmán concentre son attention sur une partie bien précise du Chili : la Patagonie. Localisé dans le sud du pays et débordant sur l’Argentine, il s’agit du plus vaste archipel au monde riche de multiples paysages : îles, îlots, rochers, glaciers… Résultat d’une lente colonisation, la population autochtone est passée de 8000 au XVIIIème siècle à vingt descendants directs aujourd’hui.

    Deux films pour évoquer le Cosmos et les génocides

    Après avoir documenté de manière très concrète les maux du Chili, Patricio Guzmán a cherché à connecter le cosmos et les cadavres enfouis de son pays au travers de sa Nostalgie de la lumière, sorti en 2010. En reliant de nouveau le cosmos, les éléments et les porteurs d’un savoir disparu, l’arrivée du Bouton de Nacre fait apparaître pour son réalisateur "un diptyque" aux cadres opposés : le premier se situe dans l’extrême nord du Chili quand ce nouveau film se centre sur la Patagonie au sud. Le documentariste a d’ailleurs pour potentiel projet de se pencher sur la Cordillère des Andes, "véritable colonne vertébrale du Chili et de l’Amérique Sud", comme il l’explique.

    Le traumatisme Pinochet

    Objet de nombre de ses documentaires (La Bataille du Chili, Chili: la mémoire obstinée, Le Cas Pinochet…), le coup d’état perpétré par Augusto Pinochet en 1973 est pour le documentariste une obsession : "C’est comme si cela s’était produit l’année dernière, le mois dernier ou la semaine dernière. C’est comme si j’étais enfermé dans de l’ambre, comme ces insectes de l’Antiquité figés pour toujours dans une goutte". Ici, ce sont les boutons découverts dans l’eau qui ravivent la mémoire enfouie du cinéaste.

    Une mer révélatrice de secrets enfouis

    La présence de la mer, contenant des boutons appartenant à d'anciennes victimes du régime Pinochet, fabrique une dimension à la fois concrète et métaphorique. Une manière pour le cinéaste "d'éloigner le documentaire des moyens conventionnels" et d’obtenir un "instrument narratif d’une grande richesse qui suscite la réflexion chez les spectateurs". Dans Nostalgie de la lumière, c’est le désert qui revêtait cette fonction.

    Un océan macabre de cadavres

    Pour le cinéaste, le bouton au cœur de l’intrigue n’est que la partie émergée de ce que l’océan recèle de cadavres enfouis. Ces derniers furent plongés dans l’eau, attirés dans la profondeur de l’océan par un rail de chemin de fer rattaché au corps. Des années plus tard, c’est sur l’appui d’un juge qu’une expédition a été lancée au fond des océans entourant la Patagonie et que la trace d’un rail a ramené à la surface un bouton de chemise. Pour le cinéaste, cette trace en appelle d’autres : "si on disposait d’un sous-marin de grande taille, (…) on en trouverait certainement beaucoup plus".

    Rester intuitif après la préparation

    Si le souci du détail habite le documentariste, Le Bouton de nacre a bénéficié de sa spontanéité durant le montage. Après avoir monté une première séquence de deux ou trois minutes, Patricio Guzmán a écrit un texte de quelques phrases et l’a enregistré immédiatement sur les images. Une technique qu’il perçoit comme intuitive : "Il existe au fond de moi une intuition par rapport à l’histoire que je veux raconter. (…) Bien sûr, à la fin il faut corriger et affiner".

    Pour une autre vision du monde

    Patricio Guzmán a fait de nouveau appel au doigté artistique d’Emma Malig. Cette artiste peintre conçoit des "continents irréels, qu’elle nomme terres d’errance, terres de naufrage, terres d’exil", selon le réalisateur. Après avoir utilisé un de ses travaux pour Salvador Allende, il lui a demandé une carte complète du Chili de 15 mètres de long. "On dirait un animal préhistorique de couleur ocre", raconte-t-il.

    Récolte de récompenses

    Présenté en sélection au festival de Berlin 2015, le film en est reparti auréolé de l'Ours d'argent du scénario et du prix du Jury Oecuménique. Il a aussi récolté le prix du meilleur film au festival de Bologne en Italie et le Grand-Prix au festival de Basse-Silésie en Pologne.

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