Avis : Marvin ou la belle éducation - Page 2

Clichés, clichés, clichés... Ce film est un tissu de clichés, tous aussi méprisants et misérabilistes les uns que les autres.
Clichés sur les bouseux (Grégory Gadebois, qui vient de la Comédie-Française, ne méritait pas ça), clichés sur les ados, clichés sur les intellos (que des pédés), clichés sur les metteurs en scène, clichés sur les homos, clichés sur le théâtre contemporain (forcément tous à poil, les pieds dans l'eau...), clichés sur les comédiens (pauvre Isabelle Huppert, contrainte de singer son soit-disant propre rôle), clichés sur la France profonde, clichés sur le Paris branché, clichés sur les macs-friqués-et-généreux-qui-roulent-en-Jaguar-décapotable, clichés sur les parties fines à la campagne, clichés sur les affres du comédien (qui se sert des planches pour libérer sa souffrance), et - clicheton supême - clichés sur le cinéma, qui doit forcément casser la chronologie, parce que les allers-retours entre l'enfant et l'adulte, "rien de mieux pour bien appréhender les enjeux d'un rôle profond et douloureux". Finnegan Oldfield, magistral, tient le cap, mais hélas, le bateau coule.

Un film poétique d'Anne Fontaine qui aurait pu aisément tombé dans le cliché étant donné son sujet sensible mais qui réussi à les contourner d'une manière sensible et clairvoyante. Une pudeur s'installe et de longs silences nous permettent de ressentir les sentiments douloureux du personnage.
Des acteurs passionnés et passionnants. Un petit nouveau, Jules
Porier, qui incarne divinement le petit Marvin. Et un Finnegan Oldfield qui interprète son rôle d'une main de maître. Sans compter ce père de famille, incarné par Grégory Gadebois, qui se révèle à la fin du film et nous donne une vision plus douce de son personnage.
Un très beau film, je conseille vivement!

Du mal à comprendre les personnes qui parlent de " clichés " dans ce film. Au contraire j'ai trouvé le sujet bien traité et le trait juste.
L'homosexualité, le harcélement scolaire, le mal être adolescent, la famille etc tout y est représenté de façon relativement juste et on ne s'ennuie pas, on arrive à ressentir tour à tour les émotions des personnages, les différents points de vues sont correctement représenté pour nous permettre de les ressentir, ce qui n'est pas le cas dans tous les films ...
De plus les acteurs sont bons.

Une belle histoire de vie. Marvin essaye de se construire dans un contexte familial compliqué, avec un manque de culture, de repère...
Ce film n'est pas seulement l'histoire d'un adolescent gay mais une histoire d'éducation.
J'ai vraiment apprécier ce film par sa valeur, ce qu'il apporte et ca fait du bien !
Ce n'est pas un film triste, justement Ca fait du bien !
Au début du film, j'avais peur que ce film tombe dans une caricature... mais pas du tout, chaque personne apporte une force à ce film !
Et la grâce, merci Isabelle Huppert !

Pour en finir avec Marvin.
Aussi lourdement démonstratif et péniblement didactique que le roman « Pour en finir avec Eddy Bellegueule » dont il est l'adaptation mal assumée, aussi bien par l'auteur (quand on se cantonne au récit de soi, même enjolivé, on n'est pas romancier) que par la réalisatrice, qu'on a connue plus inspirée (« Nettoyage à sec »), aussi bien en termes de mise en scène que de direction d'acteurs, ici carrément en roue libre.

Je ressors assez déçu de ce film dans lequel je me suis plutôt ennuyé.
On va suivre, par de nombreux allers-retours présent-passé, la vie d'un certain Marvin issu d'une famille rurale au niveau intellectuel peu épanouissant (pour rester poli).
Il est homosexuel et vit très mal cette facette de sa personnalité à l'école, mais aussi chez lui avec des parents vraiment basiques.
Marvin va trouver sa voie dans le théâtre et enfin pouvoir libérer la fougue qui sommeille en lui.
Je n'ai pas aimé le personnage principal frappé de mutisme pendant 95% du film. Certes, on peut comprendre la souffrance qu'il vit au quotidien avec cette différence, mais je n'ai pas trouvé passionnant du tout cette histoire remplie de clichés et de scènes inintéressantes.
Une oeuvre facultative pour moi.
--> Site CINEMADOURG <--

Un témoignage parfaitement bien réalisé, touchant et important à entendre mais qui, pour ma part, manque de puissance dans son discours (mais tout simplement parce qu'il n'en avait juste pas l'intention).

Je crois que c'est la première fois que je quitte une salle avant la fin d'un film. Peut-être parce que c'est un film destiné aux homosexuels et que je ne le suis pas. Pas concerné, ces outrances m'ont paru d'autant plus pénibles que je ne voyais pas de quelle histoire on me parlait.
Un film "communautaire" pas terrible.

L’an dernier, dans « Les Innocentes », Anne Fontaine avait parfaitement réussi à mettre en scène et à rendre crédible l’histoire stupéfiante, presque invraisemblable, de religieuses violées par des soldats russes en 1945. Cette année, en adaptant un roman autobiographique d’Edouard Louis (« En finir avec Eddy Bellegueule »), autrement dit en mettant en scène un sujet beaucoup plus plausible, la même cinéaste échoue lamentablement.
Le film ne cesse d’aller et de venir, tout du long, entre l’enfance de son personnage principal, nommé ici Marvin Bijoux (!), vécue dans un village vosgien, et sa percée de jeune homme dans le milieu des artistes branchés de la scène parisienne. L’enfance de Marvin, c’est celle d’un garçon qui se découvre gay et qui, de ce fait, subit les persécutions et les insultes des autres collégiens et l’incompréhension totale de sa famille. Sa jeunesse parisienne, c’est celle d’un comédien de théâtre qui cherche reconnaissance et va jusqu’à écrire et jouer sur scène sa propre histoire (avec Isabelle Huppert dans le rôle de sa mère !).
Or, que l’on soit dans les Vosges ou à Paris, tout est raté dans ce film, au point que c’en est risible. La caricature et le grotesque envahissent l’écran. La famille vosgienne est dépeinte selon tous les stéréotypes les plus affligeants comme une bande de prolos dégénérés, le pompon de l’abrutissement revenant à Grégory Gadebois dans le rôle du père de Marvin : le pauvre est tellement ridicule qu’à chacune de ses apparitions on a envie de s’esclaffer ! Quant aux artistes parisiens, ils ne sont pas mieux servis, tous les poncifs leur sont accordés. Le plus gênant, c’est de voir, à la fin du film, Isabelle Huppert se prêter au jeu absurde qui lui est confié : elle n’a pas une once de ressemblance avec la mère de Marvin, telle qu’elle est présentée dans le film. En conséquence, sa présence sur scène aux côtés de Marvin en fait un personnage totalement aberrant ! 2/10

Film qui m'a particulièrement ému, émotion qui me rend indulgent vis-à-vis des faiblesses du film. La plus grande de ces faiblesses est l'image caricaturale, voire stigmatisante, des classe populaires. Chez Edouard Louis, cela s'expliquait par le discours politique qui enveloppait tout cela. Anne Fontaine a supprimé tout cet aspect du livre d’Édouard Louis (il y a seulement quelques allusions qui ne sont perceptibles que par ceux qui ont lu le livre d’Édouard Louis); L'extraordinaire performance du Marvin jeune (Jules Porier) et la plus inégale performance du Marvin jeune homme (Finnegan Oldfied) transcendent tout cela.

Il est des film, des interprétations, qui en disent long.....
Ce soir, j'en ai pris plein la vue.
L'histoire de Malvin est à la fois réaliste, effrayante, juste, et tellement vraie...
L'interprétation est tout aussi délicate pondérée respectueuse sensible...
Les images sont fort esthétiques et apportent une part d'humanité indéniable dans ce chaos de violence transmise au quotidien dans l'univers de MELVIN enfant...
Merci à ANNE FONTAINE et à ses acteurs.
Je suis MARVIN

Anne Fontaine est une réalisatrice incontestablement douée (Les innocentes, Gemma Bovery: très bien). D'où vient alors que certaines de ses oeuvres laissent un arrière gout désagréable? Marvin, ou la belle éducation, est au final un film très déplaisant. Et comme la fin qui ne sait pas finir, traînasse et se prend les pieds dans le tapis est complètement ratée, on reste sur cette mauvaise impression.

         Le film est librement adapté de "En finir avec Eddy Bellegueule", autobiographie d'Edouard Louis (pseudonyme) que d'aucuns avaient trouvé génial, et d'autres (plus rares il est vrai).... déplaisant. (Ici, le héros a été dénommé Marvin Bijou, patronyme aussi lourd à traîner qu'Eddy Bellegueule!). C'est la description d'une enfance dans un milieu rural de brutes, la honte de l'homosexualité puis son acceptation. 

         Tout ce qu'on retrouve dans le film où le petit Marvin (Jules Porier) est harcelé, humilié physiquement au collège -sans qu'on sache très bien pourquoi: parce qu'il s'appelle Bijou, parce qu'il est rouquin, parce qu'il est calme et sage, dans la mesure où il n'a aucun comportement qui semblerait "déviant"? Sa chance, c'est d'être repéré par la nouvelle principale, Madeleine Clément (Catherine Mouchet que l'on retrouve avec plaisir, elle se fait rare), qui va le pousser à partir au lycée plus loin, à Epinal, pour suivre une classe théâtre. Là, devenu ado (excellent Finnegan Oldfield), il va découvrir le monde de la culture, s'accepter en tant qu'homo, et devenir Martin Clément... En finir avec Marvin Bijou!!

         Ce qui est insupportable, c'est la description de ce milieu de brutes rurales. La mère (Catherine Salée), gros ruminant qui se voudrait encore séduisante, et qui décrit son accouchement aux toilettes comme un agréable soulagement après une période de constipation. Mais zut! le produit ne voulait pas passer par le trou. Le père, Dany, pire encore, abruti aviné (plus exactement apastisicé, deux litres par jour) et homophobe, qui ne se déplace qu'en slip. Alors, il faut dire à Grégory Gatebois qu'il serait temps qu'il renonce à ce genre de rôles dans lequel il se laisse enfermer, et qu'on aimerait le retrouver.... ailleurs, même s'il n'a évidemment pas le physique d'Alain Delon. Et ça -ce mépris avec lequel on stigmatise les ruraux, voilà quelque chose que je ne supporte pas. Certes, on boit trop dans les campagnes. Mais madame Fontaine ne doit pas savoir que si on frappe à la porte de ces gens simples, leur modeste vie ne les empêche pas de porter un jean et de tenir un discours cohérent. Rien que cela rend le film haïssable.

         Alors, les intellectuels homosexuels seraient ils mieux traités? Certes Abel, le directeur de troupe théâtrale qui l'engage (Vincent Macaigne, excellent aussi) est plutôt sympathique. Mais enfin, on décrit quand même le théâtre contemporain comme le royaume des homos verbieux, comme le lieu où on se roule à poil dans l'eau. Je n'ai jamais vu cela.... Par contre Roland (Charles Berling), le premier protecteur de Marvin est une caricature. Il drague en Jaguar décapotable, professe qu'il faut conduire trop vite, vit dans un appart avec vue sur la tour Eiffel, et jette ses gitons comme des kleenex. Dans un autre genre, la caricature est aussi révoltante que celle de Dany. Et que dire de la complaisance voyeuriste avec laquelle madame Fontaine filme Roland pénétrant par les voies arrières le jeune Marvin.... Que vient faire là dedans la pauvre Isabelle Huppert interprétant (sans conviction) son propre rôle...

         Bref, l'oeil d'Anne Fontaine salit tout ce qu'il regarde et on en vient à conclure: à fuir!

Anne Fontaine dresse le portrait d'un jeune homme en pleine quête d'identité qui tente de devenir qui il est et non pas ce que les autres voudraient qu'il soit. Elle nous fait vivre son long parcours semé d'embuches, avec comme morale que peu importe d'où l'on vient, on peut arriver à quelque chose. La relation entre Marvin et Dany n'est pas au centre de l'histoire, mais le parallèle entre les deux personnages est intéressant, car Marvin contrairement à son père est parvenu à sortir de ce "moule" et à devenir soi-même. Au début, on peut se demander s'il n'est pas comme ça à cause de tout ce qu'il subit (réflexions, harcèlement), mais il est comme ça et s'assume. Son père qui est un personnage bourru et à l'ancienne n'est pas quelqu'un de méchant, il n'a juste pas eu tous les éléments en main et la bonne éducation pour être quelqu'un de différent. J'ai trouvé ce personnage assez touchant notamment quand on le découvre un peu. Grégory Gadebois est vraiment très bon dans ce rôle. Marvin aussi est attachant et son parcours touchant, car finalement, il faut qu'il devienne quelqu'un d'autre pour être lui-même. Tout n'est pas parfait, il y a des choses superflues comme la relation avec l'homme riche et tout ce qui touche au théâtre ne m'a pas forcément emballé même si c'est important pour l'histoire, mais malgré tout, c'est un bon et beau film.

Même si on est parfois dans la carricature, Anne Fontaine s'en sort plutôt bien, c'est touchant, juste et émouvant. Beaucoup d'homosexuels vont se reconnaître dans l'histoire de Marvin.

sans démagogie ni larmoyance aucune, Anne Fontaine, réalisatrice jamais complaisante livre une variation sur le roman à succès "en finir avec Eddy Bellegueule" . Tout en subtilité et en pudeur, le spectateur est plongé dans un milieu plus que modeste, où l'ignorance fait que l'on ne doute jamais. Difficile pour le petit Marvin Bijou, en souffrance perpétuelle entre la maison et l'école où le gamin sert de tête de turc, de s'épanouir, de grandir à l'heure où la sexualité s'éveille. Une seule solution, partir, couper les ponts, loin d'une homophobie insupportable. Marvin Bijou deviendra Martin Clément et l'émancipation patronymique sera émancipation tout court, de milieu social, de culture. Marvin ne peut laisser indifférent et Anne Fontaine réussit une fois de plus le pari d'interpeller.